Il était une fois un pays saisi par la débauche qui portait
le joli nom de France bien que ses ancêtres s’appelaient les Gaulois selon le
grand historien Henri Salvador. Heureusement, Clovis roi des Francs, qui venait
de se faire baptiser décida avec le soutien de l’église catholique de se débarrasser
de ce nom libidineux dont elle était affublée
alors : la Gaule.
En effet, les tribus germaniques fixés au bord du
Rhin les Francs, les Wisigoths, les Burgondes se gaussaient à
l’évocation de ce nom. Même les Huns qui ne comprenaient pas la langue et qui
ne passaient pas à l’époque pour des comiques se tordaient de rire.
Mais du temps s’était écoulé depuis, la France contemporaine
était devenue une grande nation moderne et cultivait le paradoxe en portant au
pouvoir un Général dégingandé dénommé, ironie du sort, De Gaule. Celui-ci comme
la plupart de ses concitoyens poussait ce goût pour la singularité jusqu’à
chanter la Marseillaise sans l’accent méridional.
C’est ce qu’on appelait l’exception française qui fut
poussée au paroxysme en 2007 lorsqu’un austro-hongrois de petite taille
s’empara du pouvoir démocratiquement. Cette intrusion d’un allogène à la tête
d’un pays réputé xénophobe aurait du réjouir les redoutables agences de
notation de la bien- pensance : le MRAP et S.O.S Racisme. Il n’en fut rien
et à la fin de son mandat la France fut dégradée et perdit son fameux triple A.
Ce qui fit rire une fois de plus nos amis germaniques.
C’est alors qu’une peuplade du nord de l’Europe, les
hollandais, gênés aux entournures par la mer et victimes d’une démographie
galopante décidèrent d’envahir la France. Selon le grand spécialiste des
migrations Jean Luc Mélenchon, ils y parvinrent en pédalos avec à leur tête le
capitaine François que les autochtones taquins appelèrent rapidement François
Eurobond sans doute en raison de sa ressemblance avec l’espion immatriculé 007.
Au contraire des invasions barbares du temps jadis c’était
une invasion humaniste tendance ouiouiste qui débarqua sur la côte ouest de
notre pays. Les indigènes les reçurent à bras ouverts comme les moines gallois
venus les évangéliser au VI ème siècle. Ces hommes honnêtes décidèrent à leur
tour de changer le nom de ce pays et ils pensèrent à l’appeler tout
naturellement « Le pays des hommes intègres ». lls s’aperçurent alors
que le nom était déjà pris en Afrique de l’Ouest dans sa version mi Mossi-mi
Dioula sous le vocable Burkina Faso.
Soucieux des deniers de l’Etat ils renoncèrent à payer des
royalties et les hagiographes médiatiques qui accompagnaient l’expédition trouvèrent
un nom qui allait comme un gant à la simplicité de leurs responsables : La
Normalie.
Ils répondaient ainsi des dizaines d’années plus tard à une
injonction du célèbre philosophe Michel Sardou : Ne m’appelez plus jamais France.
Aux frontons des édifices publics ils remplacèrent la belle mais imprécise
devise : Liberté, Egalité, Fraternité par le comminatoire « Il ne
faut pas stigmatiser ». Et le peuple, sous le charme, cessa de stigmatiser.
. Et comme ils étaient d’une nature joyeuse et universaliste,
ils entreprirent d’égayer aussi les façades de ces mêmes bâtiments en
adjoignant au drapeau tricolore des
oriflammes venus de toutes les contrées, de toutes les corporations et même de communautés sexuelles diverses.
C’est ainsi que se côtoyaient joyeusement le drapeau guatémaltèque, celui des
agriculteurs avec sa faucille, celui des cordonniers avec son marteau et celui
des podophiles (fétichistes des pieds) illustré par un joli petit peton
féminin.
Nous devînmes tous et toutes normaliens et normaliennes.
Cette promotion sémantique fut favorablement accueillie par le peuple des Bac- dont l’auteur de ces lignes.
Tout changea avantageusement, les policiers apprirent la courtoisie et la délivrance des reçus, ce qui pourrait être
utile en cas de reconversion, les footeux troquèrent le baladeur contre un Littré
numérique, s’éduquèrent aux bonnes
manières avec Mme de Rothschild, la
croissance revint, la preuve en était donnée par la toise (1cm de plus pour le
nouveau locataire de l’Elysée) le Smic fit des bonds, les vaches, elles mêmes,
qui s’ennuyaient à voir passer les trains bondés de représentants de commerce
et de touristes teutons se reprirent à
aimer la SNCF car depuis Paul Deschanel et sa malheureuse chute plus aucun haut
responsable de l’Etat ne se hasardait à les saluer avant l’actuel impétrant du
palais présidentiel.(1)
Même
si je vois un jour les champs de l’Helvétie, le ciel de l’Italie , Mopti
la Venise du Mali, je sais que j’irai revoir ma Normalie.
(1)
Mot utilisé juste pour faire le malin comme Montebourg
mais employé ici à bon escient selon le linguiste Alain Rey
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