C’est
un personnage naïf, touchant, toujours émerveillé. Il est en extase, transporté
par un bonheur simple. Dans les meetings,
vêtu pauvrement comme il sied à un homme normal, on l’a souvent vu les bras
levés au ciel, geste qui exprime à la fois surprise et allégresse. Surpris d’y
voir tant de monde comme dans un anniversaire annoncé sur facebook et allègre comme un fan de Yannick Noah reprenant
en chœur l’hymne arboricole « Aux arbres Citoyens ». Il n’a rien à
offrir, ni à proposer mais, touché par la grâce de l’événement, il se réjouit
que la croissance ait été le grand sujet du G8. Depuis le temps qu’il sautait
sur sa chaise comme un cabri en disant « croissance ! croissance !
croissance ! voilà que les grands de ce monde reprenaient à l’unisson son
antienne préférée. Bien sur, Raymond Barre, esprit chagrin, avait
sentencieusement déclaré un jour de dépression « la croissance ne se
décrète pas » mais il était mort depuis et l’enquête était toujours en
cours pour déterminer s’il y avait une
relation de cause à effet. Heureusement,
sa Marie qui avait pris comme pseudo
journalistique Valérie lui dit : "Tu as été mis sur la terre pour t’émerveiller,
Le monde sera merveilleux tant qu’il y aura des gens comme toi, capables de s’émerveiller »
C’était beau comme une Pastorale Provençale et ça remontait le moral. Son allégresse,
terme qu’il affectionnait d’autant, que c’était un antonyme de mollesse, était
partagée et encouragée par la cohorte des béats médiatiques. La presse était
unanime, il avait réussi son entrée dans les grands raouts mondialisés, pas de
rots intempestifs, pas de pets sournois. Un vrai gentleman ! Même sa
partenaire juchée sur des talons de 10 cms avait suscité l’admiration des
commentateurs politiques : une démarche assurée, un port altier , un
gainage du tronc exceptionnel. Avec lui
comme disait Mère Theresa la vie devenait une béatitude. France Télévision se
débaptisait pour s’appeler Hollande Télévision, Médiapart poursuivait sa
croisade contre Sarkozy, L’Obs affichait la France qui travaille avec le Héros
et son Ayrault coiffés de casques de chantier. Seules ombres au tableau, Le
Point titrait « Fini de rire » et surtout Marianne qui avait ponctué le quinquennat de
Sarko avec des couvertures hystériques affichait
en une : Jusqu’ici tout va bien ! L’analogie avec l’histoire narrée
par Hubert Koundé dans La Haine laissait présager un atterrissage difficile.
Ben oui, coco, la béatitude, on ne va pas s’y vautrer dedans tout un
quinquennat, ce n’est pas bon pour les tirages.
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