La concomitance des deux événements l’un sportif : l’Euro
de Foot, l’autre politique : la réunion
du Conseil Européen et leurs dramaturgies quasi-similaires ne peut que nous
troubler.
Le calcio à nouveau dans la tourmente cette saison avec
l’affaire des matchs truqués, les soirées bunga bunga du condottiere Berlusconi
auraient pu anéantir la péninsule bottée. Pas du tout, tels des phénix
renaissants de leurs cendres les deux super Mario, Balotelli et Monti, ont fait
trébucher la puissante Allemagne.
L’Espagne, la sœur latine de l’Italie, qui risque à tout
moment l’occlusion intestinale en raison d’une monstrueuse hernie immobilière
et la Roja espagnole qui, à l’économie, est venue à bout de son voisin le
Portugal avec qui elle partage la péninsule ibérique sortent elles aussi gagnantes
de ces deux affrontements. Cette fois l’un des héros se prénomme Andres, c’est
un petit homme au teint blafard et au physique peu avantageux, une espèce de
contre publicité pour anabolisants, et un démenti vivant aux affirmations
péremptoires du tennisman-fiscaliste-chanteur préféré des Français, L’un de
ceux que nos centres de formation footballistique auraient renvoyé illico
s’exprimer sur les champs de patates en promotion de ligue.
Tellement indispensable, mais aussi tellement discret que du
coup, la célèbre journaliste espagnole de Telecinco Sara Carbonaro s’est elle, complètement
discréditée après le match Espagne–Portugal comme l’illustrent les propos
ci-dessous :
Tu aurais aimé tirer
un pénalty Andres ? demanda t-elle ingénument En fait j’ai tiré le 2ème
répondit timidement Iniesta.
Heureusement pour la cohérence de cette chronique l’autre
héros ibère s’appelle également Mario, lui aussi crédité d’un charisme d’huitre
(l’expression : charisme d’andouillette ayant été préemptée par un
journaliste du New York Times pour qualifier notre président, alors seulement candidat).De
toute façon, nous préférons les métaphores iodées aux charcutières.
Mario Rajoy puisqu’il
s’agit de lui et Mario Monti, les célèbres latin lovers ont fait craquer la dame de Fer Teutonne qui
cachait sous sa carapace prussienne un cœur de midinette.
La France dans ce maelstrom diplomatique et sportif a des
bleus à l’âme. Bien sur, elle a fait illusion au début, mais s’est surtout
illustrée par des propos outranciers d’après match ou des bravades de matamore
pendant l’interminable campagne électorale. Une rétrogradation en deuxième
division pourrait sanctionner cette incurie gouvernementale et sportive.
On trouvera bien quelques panégyristes zélés pour nous
expliquer que Rajoy et Monti n’étaient que des marionnettes manipulées
habilement par le Deus ex machina élyséen et qu’après le désastre du bus de
Knysna que les Bleus refusèrent de quitter, la montée télévisuelle à l’aéroport
du Bourget des joueurs dans des taxis les ramenant au bercail démontrait un
changement d’état d’esprit indiscutable.
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