vendredi 3 octobre 2014

Cosette et le petit frère des pauvres



Après un vigoureux débat entre mon "ça'' et mon ''surmoi'' mon ''moi'' coincé entre les deux a finalement opté pour  la sage décision de ne pas acheter le livre de Trierweiler et même de ne pas le voler, y compris dans les librairies militantes qui ne le proposent pas à la vente.

J'ai refusé également samedi dernier, alors que j'étais dans les transports en commun, de lire par dessus l'épaule d'une passagère qui le parcourait, une pince à linge sur le nez, afin d'éviter d'être incommodée par les effluves nauséabondes qui s'en échappent.

Les journalistes qu'ils l'ont lu ,et dont on doit féliciter la haute conscience professionnelle, nous font part de l'obscénité des propos, de déballage indigne de notre démocratie, de détails impudiques, de viol de la sphère privée qui contrastent, il est vrai avec la sobriété exempte de toute muflerie du communiqué de répudiation de notre président normal.

Comme l' écrit le journaliste politique de mon quotidien  local  Ouest France qui a passé son weekend end, sur une plage de Bretagne ensoleillée, pléonasme, à lire les 320 pages de ce pavé '' C'est un petit livre  dont personne ne sort grandi''. Il précise qu'il lui a été offert et soucieux des deniers de ses lecteurs, il leur conseille d'économiser 20€.

 Cette attitude exemplaire du refus du voyeurisme m'incite évidemment à être encore plus vigilant. Ainsi ,moi, qui ne suit qu'un presque '' sans dents'', avec néanmoins deux dents en or du plus mauvais gout qui persistent à squatter ma mâchoire, ai- je du faire promettre à mon dentiste d'ôter de ma vue toute revue, tout magazine susceptible d'évoquer cette minable polémique.

Pendant l'énorme chantier que représente la réfection de ma devanture, je serais même privé des Inrocks, bible de la culture bobo que mon praticien œcuménique qui n'a de dent contre personne, offre à ses patients édentés, car à sa manière, il est aussi au service des pauvres.

Dans cette période troublée, on ne peut faire confiance à personne, ni même aux journaux les plus intègres, puisque progressistes

A une exception notable prés, car comme beaucoup de téléspectateurs, j'ai été touché par la profession de foi renouvelée du petit frère des pauvres "Je ne vais pas laisser mettre en cause la conception de mon action au service des Français et de la relation humaine que j'ai avec les plus fragiles, les plus modestes, les plus humbles, les plus pauvres, parce que je suis à leur service et parce que c'est ma raison d'être".

Qui pourrait raisonnablement en douter, surtout pas l'ingrate Cosette à qui notre bon samaritain a fait gouter aux ors de la république. Qu'il ait été contraint de rappeler que la gauche, bien avant les églises de toutes obédiences, était le défenseur naturel des humbles prouve le désarroi  qui saisit la société française. 

Que tous ces pauvres peu reconnaissants se tournent vers l'extrême droite alors qu'ils ont à disposition la gauche morale, si l'on excepte bien entendu les deux négligents que sont Cahuzac et son ersatz Thévenoud, dépasse l'entendement et ne peut qu'attrister les républicains. Le peuple aurait-il déserté la gauche ? 

Malgré l' émouvante déclaration du frère François , j'émettrai néanmoins un petit bémol, en effet comment le petit frère des pauvres peut-il éradiquer le paupérisme, si comme il le confesse avec une émotion non dissimulée, c'est sa raison d'être. Mettra t-il fin à ses jours plutôt que de terminer chômeur quand il aura vaincu la pauvreté ?  

Vous le saurez en ne lisant pas plus que le premier car cela ne nous regarde pas, la réponse du berger à la bergère dans un livre qui ne tardera pas à être publié et dont le titre déjà retenu est '' Y'a pas de quoi ''

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