Évidemment le titre de ce billet tient de la raffarinade et
de la grossière erreur de diagnostic car
si le cœur plie, il ne rompt jamais. On ne trouve pas de trace dans la
littérature médicale de fracture de cet organe bien plus improbable que celle
du pénis.
Cela devrait rassurer
les amis et la famille, ce dont souffre Jean Pierre, c’est d’une banale crise de tachycardie provoquée
par les propos d’un Fillon soudain débridé comme un moteur de mobylette qui
s’emballe.
Evoquer le prétendu
sectarisme d’un candidat socialiste, c’est plus que n’en peut supporter la
droite propre sur elle, toujours aussi craintive devant le magistère moral
exercé par une gauche bien pensante.
Raffarin, mais aussi le velléitaire Borloo, et quelques
autres caciques ont joint leurs lamentations plus ou moins hypocrites, aux cris
d’orfraie d’une gauche morale, joli pléonasme, encore sous le choc du poids des
mots.
Même Copé réitère son attachement au ni-ni, sorte de gimmick musical très
en vogue dans les années Mitterrand qui a supplanté la tendre ritournelle du
petit pain au chocolat.
Toute cette agitation,
et c’est un paradoxe, remet le Rassemblement Bleu Marine, au centre du jeu
politique, comme une sorte de boussole qui affole des navigateurs désemparés et
qui semblent avoir perdu le nord.
Ce baron de la politique devrait savoir que les nombreuses
lignes de fractures qui traversent depuis sa création le parti socialiste ne
l’ont pas empêché de truster les succès lors des dernières consultations
électorales.
Si notre éminent
fracturologue cessait d’avoir les yeux rivés sur le landerneau politico-médiatique et se penchait sur les
fractures françaises décrites par le géographe Christophe Guilluy, il pourrait faire profiter l’hexagone de sa
science de la réduction et de la consolidation et poser les broches aux bons
endroits.
Sans doute fait-il partie de ces ‘’prescripteurs d’opinion’’
qui gardent les yeux fermés devant les mouvements de population intervenus dans
nos banlieues et dans les quartiers populaires des grandes villes.
Les bobos ont investi les centre ville refoulant ainsi les
anciennes couches populaires vers une lointaine périphérie, le parti communiste
si présent dans ces ‘’ceintures rouges’’ s’est délité et la gauche terra
novienne se félicite de la gentrification des quartiers intra-muros , vivier
d’électeurs politiquement corrects, amateurs d’évènements festifs, spécialités incontestées
de Jack Lang et de ses émules sociétalistes.
Ce ne sont pas les récents
propos de Fillon qui font le lit du Front national mais ceux qui se couchent
devant le politiquement correct qui conduit à nier la réalité.
Raffariner c’est distrayant, mais il y a un temps pour la
raffarinade et un autre pour la réflexion, mais comme il ne faut désespérer de
rien ni de personne, gageons qu’en spécialiste de la fracturation, il finira
par trouver du gaz de schiste.
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