Interrogé sur la dernière déclaration du nouveau sniper du
PS évoquant les esprits munichois des opposants aux frappes sur Damas l’éloquent
tribun du Front de gauche s’est contenté d’une phrase à la fois concise et compassionnelle, ce qui lui ressemble peu,
« Pff... Que puis-je vous dire de ce pauvre garçon ? ».
Ah non ! C’est un peu court Jean Luc, aurait pu lui
rétorquer le journaliste qui s’attendait à une tirade cyranesque. Alors que
l’on va bientôt célébrer le premier anniversaire de son élection à la Kim
Jong-Il à la tête du parti socialiste,
on aurait pu espérer plus d’enthousiasme venant d’un ancien camarade de cordée.
En cette période où le chômage n’a pas encore inversé sa
fameuse courbe, nous aimerions un peu plus de ferveur pour un militant méritant
récompensé par l’attribution, même nord-coréenne, d’un véritable travail, lui
qui n’avait connu à ce jour que la galère des emplois fictifs.
Il avait pourtant bien commencé sa période d’essai en prônant
« le sursaut démocratique et la
remise à plat de ce qui doit l’être » ça ne veut pas dire grand-chose
mais ça ne mange pas de pain. Attentif à l’air du temps dépressionnaire sur le
gouvernement suite à la tempête Cahuzac, il avait sorti de son holster de future
porte flingue, une proposition choc : l’organisation d’un référendum sur
la moralisation de la vie publique.
La morale, c’est son dada, son Amérique à lui, comme dit son
cousin Camba, chantonnaient ses camarades un peu moqueurs. Le hic, c’est que
cette idée suggérée par d’autres et reprise avec la force de conviction qui est
la sienne avait été rapidement abandonnée.
Elle avait déplu au président normal qui se méfiait comme de
la peste de ces consultations populaires qui ne servent que de réceptacles à la
mauvaise humeur et aux mécontentements les plus divers.
Le problème d’ Harlem, c’est que faute d’avoir d’idées
personnelles, il ingère celles des autres, les gobe, les avale sans réfléchir
et les régurgite à contre temps ou trop tard, quand elles sont déjà déclarées périmées.
Désir, c’est en quelque sorte le ‘’Harlem gobe trop tard’’ de la politique spectacle.
Depuis, il a tenté de
changer de registre, il utilise sa langue de bois brut pour défendre
laborieusement l’action souvent contradictoire du gouvernement et ce n’est pas
un exercice facile.
Drapé dans sa cape de Superman, il
a repris le rôle du sniper tenu par
Frédéric Lefebvre dans la précédente
série quinquennale, il ne propose plus, il défouraille à tout va, tire en
rafales sur tout ce qui bouge à droite mais aussi dans les coins à l’extrême
gauche et à l’extrême droite.
Il n’oublie pas pour autant son
statut de Père La vertu et d’arbitre des élégances, il fustige, tance Fillon
qui aurait franchi le cordon sanitaire tendu en son temps par le parti
socialiste, et rendu suffisamment élastique
pour propulser une trentaine de députés du FN en 1986 par la grâce du
marionnettiste Mitterrand.
Récemment converti à la morale après avoir
fauté et été sanctionné par la justice des hommes, Harlem se veut intransigeant
et prosélyte. Son côté donneur de leçons évangéliste peut fatiguer les sceptiques qui doutent de la sincérité du nouveau catéchisé
même s’il sait se montrer indulgent devant les turpitudes des ouailles de son
église.
N’en déplaise à Mélenchon qui a le sens de la
formule, nous estimons que, pour l’ensemble de son œuvre et sa brillante
carrière et parce qu’il le vaut bien, Harlem qui à encore des désirs
d’avenir aurait mérité une
argumentation plus charpentée que cette
réponse où on sent poindre sous la compassion une légère pointe de
mépris.
C’est ce que nous avons tenté de faire modestement dans cet
articulet afin de rendre justice à cet incompris trop souvent pourfendu par ses
propres amis. «Il faut que nous retrouvions vite le Harlem Désir qui fit les
beaux jours de SOS Racisme. Nous n’attendons pas de lui qu’il soit le
porte-parole du gouvernement», déclarait récemment son ami et néanmoins
concurrent Cambadelis.
Sans doute avec un nouveau slogan ‘’Touche pas à mon
poste’’
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