mardi 24 septembre 2013

Paris est une fête !



Philippe Muray, le bienheureux repose en paix, loin du chaos, de la fureur et du bruit de la dernière techno parade même si  les trémoussements convulsifs d’une armée de  pseudo épileptiques menant  un combat sans pitié contre les tympans des gens ordinaires et emmenée par un jack Lang plus ‘’plus festif que moi tumeur au cerveau’’ provoquent des mini secousses telluriques susceptibles de faire tintinnabuler ses os en cadence à son squelette défendant.

Au moins aura-t-il échappé à la dernière trouvaille de la fille du père Delanoël qui grâce à un laboratoire d’idées très fécond  nommé ‘’Osez Paris’’ a sorti de sa hotte, une idée qu’on ose, nous aussi, qualifier de géniale car on n’est pas avare de superlatifs mais surtout parce que on n’est pas parisien.

« Il y a une idée qui me plait beaucoup c'est les 24 heures du périphérique. C'est à dire 24 heures de fête, métropolitaine, avec toutes les associations, les parisiens, les métropolitains. C'est quelque chose qui donne à la fois de la joie de vivre, de la gaité, mais qui est aussi symboliquement fort du vivre-ensemble que nous inventons tous les jours avec les Parisiens à Paris » a déclaré Anne Hidalgo qui ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin.

Ne peut-on imaginer les 72 heures de l’autoroute A6 un quinze août, les 6 heures du Tunnel de Fourvière et autres réjouissances autoroutières ?  

Il est à parier qu’avec son esprit chagrin, Muray, le fils du père fouettard  aurait raillé cette magnifique inspiration issue d’un travail acharné de milliers de contributeurs sur le web dans un mouvement citoyen de démocratie participative.

Comme Anne n’aime pas stigmatiser, les radars fixes et embarqués seront évidemment conviés à ce grand raout ainsi que les heureux propriétaires des derniers cités et en clôture de la réunion de son cercle de réflexion, la fille du père Delanoël consciente de ses insuffisances personnelles a conclu par cet aveu touchant « On est beaucoup plus intelligent quand on est nombreux »

Considère t-elle ses fans comme des insectes sociaux dont chacun d’eux constituerait une infime partie  constitutive d’un méga cerveau donnant naissance à une brillante intelligence collective ? 

Dans ce cas d’espèce, il semble qu’il faille s’interroger sur la qualité de la ruche probablement altérée par une pulvérisation inopportune de produits Monsanto ou agressée par des frelons asiatiques qui auraient fait perdre la raison à ses locataires. 

Néanmoins, l’implacable rouleau compresseur festivisateur est en marche écrasant tout sur son passage, broyant les cervelles les mieux faites, anéantissant le réel souvent glauque, pour faire place nette au monde fantasmé des bisounours. Anne, l’hidalgo-between entre le peuple parigot et les studios de Disney.

Décidément, comme l’écrivait avec une remarquable prescience Ernest Hemingway, Paris est une fête et la fille du Père Delanoël en sera son animatrice inspirée, son coach en noubas, sauteries et ribotes.

Que nos rocades, nos boulevards de ceinture avec leurs tristes embouteillages, leurs mornes bouchons, leurs déviations insipides vont nous paraître fades. Nous pourrons, nous les ploucs, méditer sur l’injustice d’être nés quelque part  même si comme le dit la chanson, c’est toujours un hasard. 

Et quand celui-ci fait bien les choses, nous aurions quand même, mauvaise grâce à nous en plaindre.

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