mardi 26 juin 2012

J'Irai revoir ma Normalie



Il était une fois un pays saisi par la débauche qui portait le joli nom de France bien que ses ancêtres s’appelaient les Gaulois selon le grand historien Henri Salvador. Heureusement, Clovis roi des Francs, qui venait de se faire baptiser décida avec le soutien de l’église catholique de se débarrasser de ce nom libidineux dont elle était affublée  alors : la Gaule.
 En effet, les tribus germaniques fixés au bord du Rhin  les Francs,  les Wisigoths, les Burgondes se gaussaient à l’évocation de ce nom. Même les Huns qui ne comprenaient pas la langue et qui ne passaient pas à l’époque pour des comiques se tordaient de rire. 

Mais du temps s’était écoulé depuis, la France contemporaine était devenue une grande nation moderne et cultivait le paradoxe en portant au pouvoir un Général dégingandé dénommé, ironie du sort, De Gaule. Celui-ci comme la plupart de ses concitoyens poussait ce goût pour la singularité jusqu’à chanter la Marseillaise sans l’accent méridional. 

C’est ce qu’on appelait l’exception française qui fut poussée au paroxysme en 2007 lorsqu’un austro-hongrois de petite taille s’empara du pouvoir démocratiquement. Cette intrusion d’un allogène à la tête d’un pays réputé xénophobe aurait du réjouir les redoutables agences de notation de la bien- pensance : le MRAP et S.O.S Racisme. Il n’en fut rien et à la fin de son mandat la France fut dégradée et perdit son fameux triple A. Ce qui fit rire une fois de plus nos amis germaniques.

C’est alors qu’une peuplade du nord de l’Europe, les hollandais, gênés aux entournures par la mer et victimes d’une démographie galopante décidèrent d’envahir la France. Selon le grand spécialiste des migrations Jean Luc Mélenchon, ils y parvinrent en pédalos avec à leur tête le capitaine François que les autochtones taquins appelèrent rapidement François Eurobond sans doute en raison de sa ressemblance avec l’espion immatriculé 007. 

Au contraire des invasions barbares du temps jadis c’était une invasion humaniste tendance ouiouiste qui débarqua sur la côte ouest de notre pays. Les indigènes les reçurent à bras ouverts comme les moines gallois venus les évangéliser au VI ème siècle. Ces hommes honnêtes décidèrent à leur tour de changer le nom de ce pays et ils pensèrent à l’appeler tout naturellement «  Le pays des hommes intègres ». lls s’aperçurent alors que le nom était déjà pris en Afrique de l’Ouest dans sa version mi Mossi-mi Dioula sous le vocable Burkina Faso. 

Soucieux des deniers de l’Etat ils renoncèrent à payer des royalties et les hagiographes médiatiques qui accompagnaient l’expédition trouvèrent un nom qui allait comme un gant à la simplicité de leurs responsables : La Normalie.

Ils répondaient ainsi des dizaines d’années plus tard à une injonction du célèbre philosophe Michel Sardou : Ne m’appelez plus jamais France. Aux frontons des édifices publics ils remplacèrent la belle mais imprécise devise : Liberté, Egalité, Fraternité par le comminatoire « Il ne faut pas stigmatiser ». Et le peuple, sous le charme, cessa de stigmatiser.
 
. Et comme ils étaient d’une nature joyeuse et universaliste, ils entreprirent d’égayer aussi les façades de ces mêmes bâtiments en adjoignant  au drapeau tricolore des oriflammes venus de toutes les contrées, de toutes les  corporations et même de communautés sexuelles diverses. C’est ainsi que se côtoyaient joyeusement le drapeau guatémaltèque, celui des agriculteurs avec sa faucille, celui des cordonniers avec son marteau et celui des podophiles (fétichistes des pieds) illustré par un joli petit peton féminin.

Nous devînmes tous et toutes normaliens et normaliennes. Cette promotion sémantique fut favorablement accueillie  par le peuple des Bac- dont l’auteur de ces lignes. Tout changea avantageusement, les policiers apprirent la courtoisie et  la délivrance des reçus, ce qui pourrait être utile en cas de reconversion, les footeux troquèrent le baladeur contre un Littré numérique, s’éduquèrent aux  bonnes manières avec Mme de Rothschild,  la croissance revint, la preuve en était donnée par la toise (1cm de plus pour le nouveau locataire de l’Elysée) le Smic fit des bonds, les vaches, elles mêmes, qui s’ennuyaient à voir passer les trains bondés de représentants de commerce et de touristes teutons  se reprirent à aimer la SNCF car depuis Paul Deschanel et sa malheureuse chute plus aucun haut responsable de l’Etat ne se hasardait à les saluer avant l’actuel impétrant du palais présidentiel.(1)

Même si je vois un jour les champs de l’Helvétie, le ciel de l’Italie , Mopti la Venise du Mali, je sais que j’irai revoir ma Normalie. 

(1)     Mot utilisé juste pour faire le malin comme Montebourg mais employé ici à bon escient selon le linguiste Alain Rey

samedi 23 juin 2012

Le Philosophe , La Veuve et l’Orphelin


Dans sa dernière livraison au Point le philosophe pompier BHL nous livre un billet de très méchante humeur et quand il est  irrité, le ou les sujets de son courroux ont du souci à se faire. La dernière victime en date, l’atrabilaire bédouin Kadhafi en a fait les frais.
A qui s’en prend-il, l’ancien Ministre des affaires étrangères de Sarkozy ? A Bachar El Assad le despote syrien ? A  Ansar Dine et ses acolytes qui instaurent la charia dans le nord du Mali ?
Non, ils peuvent être rassurés. La vigie des droits de l’homme retenue dans l’hexagone pour la promotion du « Serment de Tobrouk,  entre plateaux télé et tapis rouge de Cannes a décidé momentanément de s’occuper d’affaires domestiques. De quoi inquiéter le fougueux catalan de la place Beauvau.
Sa philippique s’adresse à une certaine droite, il ne dit pas laquelle, et à un certain néo maurrassisme de gauche. Ce salmigondis langagier, pour reprendre un terme qu’il affectionne vise aussi les électeurs de la Rochelle et les vosgiens de la deuxième circonscription. Les Rochelais qui subirent un siège pendant plus d’un an par Richelieu et les Vosgiens qui vécurent les découpages  frontaliers   successifs en tremblent encore d’effroi.
Dans la  première partie intitulée « Eloge du parachutage » il s’insurge contre le maurassisme ,la revanche des terroirs ,le localisme exacerbé, le populisme rance et célèbre le nomadisme politique.
IL s’écrie alors « Vive les parachutés » et  nous sommes tout d’un coup soulagés ! il va tous les sauver, les exfiltrer , les ramener à leurs familles, les gueules cassées du vol à voile : Mélanchon, Guéant, Marine Le Pen et autres moins connus morts au champ d’honneur.
Que nenni. Deux seuls méritent son auguste attention : la Dame de Poitou Charentes et l’Homo Festivus, Ministre de la Culture à vie.
La dame que l’on surnomme la veuve en raison de quatre deuils successifs vécus depuis 2007 : la présidentielle, la présidence du parti, les primaires et enfin la députation. Nous n’évoquerons pas ici  sa vie privée car, comme le disent les commentateurs professionnels qui s’en lèchent les babines de gourmandise, à la manière des inconnus dans un sketch mémorable : Cela ne nous regarde pas. 
L’Homo Festivus alias l’Orphelin de la Miterrandie dont l’échec dans les vosges est décrit comme un assassinat politique. Faut vous dire Monsieur que chez ces gens là on a pas pas peur des mots on flingue. Lui qui n’avait cessé d’être parachuté aux quatre coins de la France revenait enfin chez lui tel l’enfant prodigue, ou mieux demandant comme  Jules Ferry dans son testament  à être enterré en face de cette ligne bleue des vosges d’où monte jusqu’à mon cœur la plainte touchante des vaincus. Son attachement à sa région d’origine ne s’est d’ailleurs jamais démenti,n’habite t-il pas Place des Vosges ?
Victime expiatoire du néo populisme ambiant, de la régression démocratique, des colonnes de Buren, de la Fête de la Musique et Beuveries réunies, de la love parade, des épigones débiles de Philippe Muray (des noms… !) Que sais je encore ?
 L’on pourrait s’étonner de ce tri sélectif parmi les grands blessés de la politique et des arts du spectacle. Notre Eco-philosophe à la chemise déboutonnée est coutumier de cette sélection, rappelons nous Polanski l’enchanteur, DSK le justiciable pas comme les autres. N’avait il pas formé au moment de l’affaire  du premier nommé un Trio à cordes avec F Miterrand, et J Lang lui-même pour nous régaler de sérénades en l’honneur du réalisateur. Nous attendons le prochain récital.

jeudi 21 juin 2012

Retour Gagnant d’un double légendaire


Les deux légendes du Tennis Français, Yannick Noah et Guy Forget ont livré un match épique le mardi 19 juin contre une équipe de sénateurs aigris et peu  fair play qui n’a pas respecté la parité mathématique.
En effet, alors que nos deux gloires en parfaits gentlemen des courts s’apprêtaient à affronter une équipe de double, ils s’aperçurent que leurs adversaires ne respectaient la parité mathématique puisqu’ils étaient manifestement plus nombreux que nos deux valeureux vétérans. Positionnés à gauche, mais aussi à droite du terrain, ils ne cessèrent de les  bombarder de coups droits liftés, de revers slicés, de passing-shot meurtriers.

Saoulés de coups au début, nos deux champions se reprirent  en utilisant toute la gamme de leur immense technique tennistique. A un vicieux qui lui adressait le célèbre revers « évasion fiscale » suivis d’une montée au filet « expatriation »  Forget répondit par un amorti merveilleux de finesse et de toucher « optimisation des revenus » qui déconcerta le sénateur qui mordit la poussière.

Un droitier malintentionné adressa alors un fulgurant coup du fonds du court  « quand est ce que tu payes ce que tu dois au fisc » au tennisman à chapeau. Surpris par la perfidie de l’attaque, Noah invoqua fort opportunément un point de règlement qui prévoyait un changement de balle à cet instant de la partie.

 Agacés d’avoir été mis en difficulté par des adversaires méchants et bedonnants, mais heureux d’avoir remporté le jeu décisif les retraités de la raquette s’en allèrent  guillerets, l’un vers une verdoyante contrée ou il fait bon vivre, l’autre rejoignant  la plus haute marche du podium des personnalités préférées des Français.

Ils purent méditer ainsi sur l’ingratitude de la France dont ils avaient pourtant porté haut l’oriflamme tricolore.

mardi 19 juin 2012

Terra Nova , la Terre Promise


Si le vote,  somme toute, communautariste, prôné par Terra Nova a été une véritable réussite sur le plan national pour le Parti Socialiste, il s’en est fallu de 118 voix  pour que  Hénin Beaumont terre historique de gauche ne se donne à l’extrême droite. Les électeurs de la circonscription qui avaient déjà renvoyé le tribun du Front de Gauche  sur les bancs du parlement européen qui, si l’on en croit le correspondant de Libé Jean Quatremer, accueillent  rarement l’auguste postérieur du susdit n’ont semble t-il pas partagé son enthousiasme pour les flux migratoires qu’ils appréhendent négativement y voyant une concurrence économique et sociale.
La courte défaite de Marine Le Pen dans une circonscription fatiguée par les turpitudes des élus PS et notamment du maire d’Hénin Beaumont ne doit pas faire oublier l’élection de deux députés marinistes qui font leur entrée au Palais Bourbon. Avec un score  supérieur d’un point à ceux des écolos du EELV et du Front de Gauche réunis qui eux totalisent 26 élus. De quoi alimenter la rancœur  des électeurs frontistes. Cette victoire de la gauche sociétale Terra-Novienne ultra présente dans les médias pourrait être illusoire si elle ne prenait rapidement en compte le taux d’abstention record de 44,59% dont une étude effectuée par IPSOS nous apprend qu’il concernerait 60% des personnes dont le revenu est inferieur à 1.200€ mensuels. Paradoxe savoureux, le président Fondateur de Terra Nova Olivier Ferrand  candidat à la députation en Provence dans une circonscription très marquée à droite doit son élection à un candidat du Front National arrivé 3ème et qui s’est maintenu. Le bobo pourra remercier le facho.
Le politologue Laurent Bouvet s’interrogeait dans son livre «  Le sens du peuple ». La gauche sans le peuple est–elle encore la gauche ? Terra Nova a trouvé la réponse à cette angoissante question. Ce groupe de réflexion proche du PS a  théorisé dans un rapport intitulé Gauche : Quelle majorité électorale pour 2012 ? la rupture du PS avec la classe ouvrière ou ce qu’il en reste, en raison de son conservatisme moral qui s’exprime par son manque d’ouverture pour  le multiculturalisme et sa frilosité pour le libéralisme sociétal. Toutes ces circonvolutions langagières pour exprimer le fond d’une pensée assez limpide et qui peut se résumer ainsi : le peuple est bête et méchant, il s’est droitisé, beaufisé,il vote mal mais heureusement peu, changeons le. D’où l’idée de lui substituer la « France de demain » dont les piliers de bistrots, les bac-5, seront désormais exclus. Tels les indiens d’Amérique ce lumpenprolétariat pourrait même se voir attribuer des réserves et le monopole de la fabrication de « Brèves de comptoir » pour faire rire dans les diners en ville. Explorateurs du corps électoral mais aussi chirurgiens esthétiques les Terra-Noviens ont reconstitué un électorat convenable,présentable, une espèce de patchwork constitué de femmes, de jeunes, de diplômés, de membres de la diversité. Cette coalition de groupes sociaux inspirée des méthodes en vogue aux Etats Unis est certes simplificatrice car il ne viendrait pas à l’idée de ces brillants cerveaux qu’une femme issue de la diversité puisse voter à droite et un jeune à l’extrême droite. Ils ne disent rien non plus, de l’âge critique ou le jeune cesse d’en être un, aucune recommandation sur la limite d’âge ou il serait judicieux de préconiser à titre préventif une euthanasie afin d’éviter aux seniors de voter de travers.  .
Heureusement un courant naissant au sein du PS, la Gauche Populaire se crée en opposition frontale avec cette vision sociétale boboisé et multiculturaliste. Cette gauche semble consciente que le score important du FN à la présidentielle signe  la faillite d’un anti racisme persuadé de sa supériorité morale et intellectuelle qui  se heurterait aux bas instincts du peuple franchouillard, rustre et ignare. Respecter les cultures des autres n’implique pas le dénigrement de la sienne. Si cette gauche sociale plutôt que sociétale ne se fait pas entendre, il y a fort à parier que le vote de mécontentement pour l’extrême droite ne devienne durablement un vote de conviction. En tout cas, les Terra-Noviens forts de leurs succès ont atteint la terre promise des cabinets ministériels qu’ils vont pouvoir labourer pendant cinq ans.