mercredi 22 octobre 2014

La Phobie administrative, une maladie virale



Cette fois, on en est certain, la phobie administrative n'est pas une pathologie rare d'origine génétique qui n'affecterait que peu d'individus porteurs d'une anomalie souvent héréditaire.  La revue scientifique "Le Palmipède Ligoté" dans son édition du 22 octobre annonce qu'une soixantaine de parlementaires, députés et sénateurs seraient porteurs à des degrés divers d'un virus  particulièrement contagieux..

Jusqu'alors les cas avérées de phobie administrative portés à la connaissance du public, de Cahuzac à Balkany en passant par Thévenoud accréditaient la thèse d'une maladie orpheline à faible prévalence pour laquelle hélas, on ne disposait d'aucun traitement efficace . Pour être précis les deux premiers étaient victimes d'une mutation du virus produisant des effets plus proches de l' évasion que de la phobie.

On devait se contenter de prodiguer de l'accompagnement psychologique et de proposer des mesures de confinement telles la quarantaine, l'exclusion du groupe et pour les cas les plus sévères le code de la santé publique prévoit même l'incarcération. Heureusement le recours à cette méthode thérapeutique barbare sur ces personnes rongées par le remords et au psychisme fragile n'a pas encore été  expérimenté.

La soixantaine de personnes concernées fait craindre aux autorités un risque d'épidémie, c'est probablement la raison pour laquelle, celles ci ne divulguent pas encore les noms des malades afin de ne pas créer un mouvement de panique au sein des deux assemblées, de leurs proches mais aussi de la population amenée à les côtoyer

 En ce qui concerne le mode de transmission de ce virus phobique, deux hypothèses sont envisagées : la transmission sexuelle qui implique un contact prolongé de muqueuse à muqueuse et la transmission par les postillons chargés de particules virales qui se projettent lors de discours interminables.

Même si les mœurs parfois légères de nos parlementaires ne peuvent exclure des infections par voies basses, la piste de recherche privilégiée reste celle des voies respiratoires favorisées par le goût du débat, des insultes vociférées,et des brèves de comptoir débités aux buvettes des deux assemblées.

Selon le Palmipède, les « nouveaux Thévenoud » comme il les baptise sont contactés actuellement  par les services sanitaires pour contrôle et seuls ceux dont la charge virale est explosive seront reconnues réellement malades et inclus dans la liste qui sera publiée en fin d'année.

Que les non parlementaires qui constituent la très grande majorité de la population hexagonale ne se croient pas à l'abri de cette épidémie, les particules de ce virus persistent dans l'atmosphère et trouvent facilement des organismes récepteurs.

Ceux ci  seront vraisemblablement tentés de ne pas mettre en place les mécanismes de défenses immunitaires qui entrainent souvent des états fébriles et de terribles maux de tête.

mardi 21 octobre 2014

Vive la République, vive ...la Rance !



Laurent Joffrin de Libé mais aussi son copain Renaud Dely du Nouvel Obs.  policiers émérites de la pensée unique se sont faits une spécialité de traquer les néos fachos fâcheux , les néocons, la génération réac en illustrant leurs couvertures des photos des individus les plus emblématiques de cette dérive idéologique qu'ils entendent dénoncer.

Laurent dont le vrai patronyme est une pressante invitation à la dénonciation et Renaud qui pratique à outrance le délit de faciès réinventent les mythiques affiches "Wanted" du far West.  Seule nuance de taille, un regain de vitalité sur des tirages faméliques est attendu comme récompense .  

Il y a quelques jours, pour évoquer ce qui semble devenir un marronnier, au même titre que" ces francs maçons, qui nous gouvernent" ou encore" le beaujolais nouveau est arrivé" Libé innovait en titrant "La France rance de Zemmour. 

Il faut saluer cette innovation lexicale qui fait flores désormais un peu partout mais qui va à court terme se faner, aussi nous souhaitons apporter notre humble contribution à cette lutte contre l'obsolescence programmée des mots.

Nous suggérons pour les prochaines éditions de puiser dans une liste non exhaustive que nous mettons gracieusement à la disposition de nos deux belles plumes:  la France pourrie, la France moisie, la France croupie ou mieux encore la France nauséabonde.

Notre quotidien régional semblait s'y mettre aussi en titrant  "Une solution durable pour désenvaser la Rance?", Il ne s'agissait heureusement que de traiter de l'envasement de l'estuaire de la rance maritime afin de lui redonner son charme d'antan.  

Ils sont partout semblent regretter nos deux compères qui prétendaient exercer jusqu'alors avec leurs amis, un magistère moral que personne ne semblait être en mesure de contester et ça les rend chagrins mais aussi violents .

Ils s'énervent et offrent des têtes à couper au bon peuple ingrat qui ne s'en saisit pas pour les brandir  comme des trophées au bout de bâtons , la raison en est simple, la populace délaissée par la gauche terranovienne ne les lit pas. Le monopole est brisé, la concurrence s'exprime de plus en plus ouvertement, le prêt à penser est battu en brèche, le surmoi de gauche s'étiole.

 

Dans l'inconscient de nos duettistes, il y a parfois un Marat qui sommeille, un Robespierre tapi, ou un Saint Just assoupi prêts à se réveiller pour  extirper l'ivraie déviante du bon grain progressiste. Le combat continue camarades pour désenvaser cette France rance  et la débarrasser de ces sédiments mal-pensants. 

Vive la République, vive la...Rance.

mardi 7 octobre 2014

Un Saladier d'argent défiscalisé



Patrick Kanner est ministre de la jeunesse et des sports, si vous n'êtes plus jeune, allergique au sport,  et n'êtes pas encarté au parti Socialiste, vous avez de bonnes raisons d'ignorer son existence comme il méconnait la vôtre.

Mais si vous êtes tennisman professionnel et résidez en Helvétie, redondance inutile, vous vous dites, pour être raccord avec l'esprit Coupe Davis, et parce que  vous aimeriez bien être sélectionné que  ce Kanner est vraiment clément.

A la question d'un journaliste du Monde lui demandant s'il était dérangé par le fait que l'équipe de France  qui disputera la finale contre la Suisse est composée de joueurs résidant dans ce pays, notre ministre qui ne déteste pas comme son mentor manier l'humour a répondu "Vous voulez dire que les joueurs français risquent d’être en conflit d’intérêts ?" en concluant " S’ils nous rapportent la Coupe Davis, personne n’ira regarder où ils paient leurs impôts".

Ce socialiste pragmatique, sans doute admirateur dans sa jeunesse de Deng Xiaoping qui professait "que peu importe que le chat soit blanc ou noir, s'il attrape la souris, c'est un bon chat"  a du heurter le sombre Ayrault qui n'avait pas hésité à traiter Depardieu de minable et Aurélie Filipetti qui lui avait conseillé d'en rester au cinéma muet.

Dans la bouche de notre ministre, ce qui était alors un exil honteux pour Gérard et quelques autres devient un choix personnel qu'il se refuse à juger, quelle élégance !, quelle retenue! ( à la source, a-t-on envie d'ajouter).

Les légumiers bretons révoltés par ce qu'ils considèrent être du racket fiscal  auraient été bien inspirés d'imiter ce saladier privilégié en troquant leurs allumettes contre des raquettes et l'exil contre le grill. 

Néanmoins, il y aurait une menace subliminale dans les propos du ministre, l'indulgence n'est acquise à coup sur qu'en cas de victoire, il ne nous dit pas à quels supplices seront soumis nos raquetteurs  s'ils reviennent Gros-Jean comme devant. 

Le 21 novembre prochain, l'équipe de Suisse A de Fédérer et Wawrinka rencontrera l'équipe de Suisse B de Gasquet et Tsonga au stade Pierre Mauroy à Lille et il ne fait aucun doute que Martine Aubry caution morale d'une gauche intègre et rigoureuse honorera de sa présence ce grand événement populaire. 

Mais vous vous demandez sans doute comment reconnaitre l'équipe de France si tous les joueurs sont suisses ? C'est une excellente question, il vous suffira d'attendre la fin de la compétition. En cas de victoire de nos coqs en pâte, ceux ci  se manifesteront bruyamment en braillant la Marseillaise  et  entameront une chenille débridée en se déhanchant sur Saga Africa.

  Dans le cas contraire, ils partiront la crête en berne en se disant que malgré tout cette victoire suisse est un peu aussi la leur.

samedi 4 octobre 2014

L'oeil de Mosco



Il faut reconnaitre au Gouvernement de remarquables dispositions pour l'exfiltration, après celle de Harlem Désir qui fut un modèle du genre, même si, et  nous devons le reconnaitre, son intense activité en qualité de Député Européen le prédestinait tout naturellement à ce poste de Secrétaire d’État aux affaires européennes. Classé à une honorable 752ème place sur un total de 766, il a aussi battu au sprint Philippe De Villiers évitant ainsi la lanterne rouge au classement des 74 parlementaires hexagonaux. 

 Celle de Moscovici qui traine son bilan plus que mitigé à Bercy comme un fardeau réclamait encore plus de doigté même si naturellement l'intéressé à  des références, il est à la fois trilingue et xyloglotte,  il parle Anglais, connait l'allemand, et a pratiqué devant nos yeux durant 22 mois une langue de bois très pure. 

Jeudi dernier, notre brillant financier désigné pour être le prochain Commissaire Européen aux affaires économiques et financières planchait devant les eurodéputés, il a donc tenté la martingale gagnante, la botte de Nevers oratoire, celle qui avait déclenché l'enthousiasme lors du débat du 2ème tour des présidentielles, l'anaphore censée emporter tout sur son passage "Moi, commissaire européen… " .  

Apparemment, il a si peu réussi à convaincre de sa capacité à tenir le poste que le parlement européen l'a convié à une session de rattrapage par écrit, la figure de rhétorique hollandaise anaphorienne  n'a même pas séduit, c'est le comble, une  députée néerlandaise qui lui a insolemment demandé   "Comment être certain que vous serez le braconnier devenu garde-chasse ?" 

Il aurait pu répondre que dans notre hexagone les critères de nomination sont différents, n'a- t-on pas nommé avec les succès que l'on sait Cahuzac au Budget, Thévenoud à la Commission des Finances, et que s'il se rendait disponible DSK pourrait parfaitement être nommé au Secrétariat d'état chargé de la famille et de la condition féminine.

Quant à la députée française l'ingrate Sylvie Goulard qui lui a reproché sur twitter d'être "un acrobate, aux loyautés successives" elle ne s'est sans doute pas rendu compte qu'elle venait de le complimenter, en donnant avec une concision remarquable les qualités requises  pour ne pas chuter lourdement sur la piste du cirque politique. 

Pour convaincre les conservateurs de tous poils, il s'est mué en gendarme de l'orthodoxie budgétaire et a scandé martialement "Un pays, fût-ce la France, doit respecter les règles, et mon rôle, c'est de faire respecter ces règles, et c'est ce que je ferai". C'est en quelque sorte  l'illustration d'une célèbre expression, le bâton pour la France et la carotte pour Mosco.

Le gouvernement, lui, en envoyant l'œil charmeur de Mosco dans les instances européennes, espère qu'il saura amadouer l'intransigeante Angela et que le pédalo pourra continuer à dériver tranquillement sur la paisible rivière des déficits des comptes publics.

A l'heure où nous écrivons ces lignes, nous ne pouvons pas encore dire que Mosco, il a ''vici'' mais tout laisse penser qu'il ne sera pas obligé de regagner penaud ses foyers, il est probable qu'il y aura de petits arrangements entre amis. Dans ce jeu des sept familles européennes, on échangera le fils inconséquent contre le père impuissant et tout le monde sera content.