On nous demande à intervalles réguliers, tous les cinq ans désormais, d’élire un Président, nous qui avons toutes les peines du monde à choisir un melon comestible.
L’analogie peut paraitre audacieuse, voire irrespectueuse, et pourtant à y regarder de plus près les critères de choix sont souvent similaires. D’un melon, on dit que plus il est lourd, plus il est goûteux. Qu’avons-nous fait en 2012 ?
Nous ne nous sommes pas trompés, malgré l’ajout d’un compost Dukan anti obésité totalement bio utilisé par le célèbre producteur de cucurbitacées situé rue de Solferino, nous avons opté pour celui des deux postulants qui avait le plus gros potentiel de développement corporel et le résultat a dépassé toutes nos espérances.
Les spécialistes nous conseillent de privilégier les melons à la texture craquelée aux melons lisses, sous cet aspect dans l’hexagone, la tâche est aisée, tous les prétendants blanchis sous le harnais des joutes politiques ont la peau ridée des anciens terre-neuvas.
Mais comparaison n’est pas raison, et l’un des critères souvent mis en avant par les producteurs charentais ou cavaillonnais nous gène quelque peu aux entournures.
Ils nous disent aussi, et nous ne faisons que reprendre leurs arguments, que quand la queue d’un melon est en train de se détacher cela signifie qu’il est arrivé à maturité et donc prêt à être consommé.
Nous atteignons ici les limites de la décence et de l’exercice car nous ne souhaitons pas, d’une part, voir ce billet interdit aux moins de douze ans et d’autre part, des faits récents démontrent s’il en était besoin que chez nos présidents, le pédoncule reste bien accroché même après la date de péremption présumée.
Si dans certaines occasions, notamment quand il voulait punir Bachar el-Assad, nous avons eu l’étrange impression que François avait pris le melon, notre choix électoral ne peut être fondé sur cette curieuse analogie.
Ceux qui se seraient déterminés sur la base de cette métaphore fruitière n’ont qu’à changer de marchand de primeurs, pour les autres, plus nombreux, séduits par le discours du Bourget et qui découvrent stupéfaits un Hollande polyamoureux qui multiplie les conquêtes, de Julie Gayet au Medef en passant par les ‘’Tycoon’’ de la silicone valley, nous leur disons simplement qu’ils n’étaient pas obligés de croire à cette légende qui le disait normal et de gauche.
Cette normalitude
affectée vendue sous cellophane n’était que marketing à l’intention des gogos,
s’ils avaient prêté une oreille attentive aux meilleurs connaisseurs de l’impétrant
par défaut, ses amis socialistes eux-mêmes, ils y auraient réfléchi à deux fois
avant de plébisciter l’ennemi juré de la finance.
Nous ne vous
infligerons pas le florilège des petites phrases que ces caciques rendus
amnésiques pour certains, par l’administration d’une potion délicieuse dénommée
‘’maroquin’, car ce serait manquer cruellement d’empathie.
Mais nous ne
résistons pas à vous restituer ici le
diagnostic d’une experte qui fait autorité en la matière et qui a étudié durant
près de 30 ans le sujet en long (un peu) en large et surtout ses travers, Marie
Ségolène de l’ordre juste « Le point faible de François Hollande, c'est
l'inaction. Les Français peuvent-ils citer une seule chose qu'il aurait
réalisée en 30 ans de vie politique ? »
C’est évidemment la
question qui tue, qui vous laisse coi, sans voix, démuni, celle qui vous fait
regretter un sujet de philo pris au hasard comme ’’Est-il plus difficile de briser un préjugé
qu'un atome’’ où vous auriez été certainement plus disert à défaut d’être
inspiré.
Faire le bon choix
Messieurs, Mesdames, comme le disait Le Luron en parodiant la prononciation giscardienne,
mélange d’accent auvergnat et lusitanien, relève souvent de la gageure.
Aussi conclurons nous ce billet d’humeur
bilieuse par cette célèbre citation d’un auteur inconnu probablement d’origine portugaise « Si
souvent, électeur varie, tout le temps président déchoit »
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