Dans les années 70 nous avions déjà eu la
lessive Omo qui lavait plus blanc que blanc, aujourd’hui grâce à l’homo auctoritus,
l’extra Ministre de l’Intérieur Manuel Valls, nous avons désormais l’ultra
gauche.
D’ultra jusqu’à présent, nous ne
connaissions que quelques groupes de supporters souvent avinés gravitant autour
de certains clubs de foot. Il y avait bien aussi nos compatriotes ultramarins
qui vivent comme leur appellation l’indique très loin de nous au-delà des mers mais
nous savons parfaitement les situer.
Il nous arrive même d’aller leur rendre
visite, le soleil y est généreux et nous dispense ses rayons ultraviolets
bénéfiques pour notre peau pâlotte et pour l’activité des dermatologues.
On a aussi entendu parler des ultrasons et
de leurs applications diverses bien que nos oreilles soient incapables de les
percevoir en raison nous dit-on d’une fréquence trop élevée, mais qui est capable
de nous dire où se niche sur une mappemonde l’ultra gauche.
L’extrême gauche, c’est plus facile, elle
loge aux confins de la gauche, un pied parfois à l’intérieur et l’autre à
l’extérieur, tout comme l’extrême droite campe aux limites de la droite. Il
arrive même malgré des intentions initiales divergentes qu’elles se rejoignent
dans certaines détestations dans les spectacles de Dieudonné, notamment.
Pourquoi celui qui représente à peu de
frais, il est vrai, tant la concurrence est faible, le nec plus ultra des
membres de l’exécutif emploie-t-il en le banalisant, pour les cathos et autres
manifestants en colère le terme d’extrême droite alors qu’il se refuse à parler
d’extrême gauche quand il s’agit des casseurs
de Rennes et de Nantes.
Sans doute par bienveillance, voire une
certaine complaisance et aussi pour ne pas se froisser avec sa famille
politique dont certains membres le croient encore socialiste alors qu’il a viré
comme nombre d’entre eux societaliste.
Il sait bien, lui, le licencié en histoire,
que les exactions de gauche ne sont que dérapages malheureux sur fond de louables
desseins, de souci de faire le bien du peuple même contre son gré tandis qu’à
l’opposé de l’échiquier politique on est dans la méchanceté gratuite et raciste.
Pas sur que la victime
du goulag stalinien soit morte plus heureuse d’être sacrifiée au nom du bien
être collectif que celle déportée à Auschwitz parce qu’ethniquement impure mais ça c’est
une autre histoire.
Entre ultra et extra ou extrême, la nuance
sémantique parait mince mais réelle, ultra veut dire au delà tandis qu’extra signifie en dehors.
Nous pouvons illustrer cette différence à
travers un événement récent et réel : à supposer que notre président se
soit marié avec la gracieuse Valérie,
son aventure avec une artiste intellectuelle de gauche, redondance inutile, aurait
été alors qualifiée d’extraconjugale
et non d’ultra conjugale.
Dans le cas qui nous
occupe, l’ultra gauche est au-delà de la gauche
donc ce n’est pas la gauche tandis que l’extrême gauche est juste dehors,
derrière la porte en quelque sorte. Or nous savons que beaucoup de responsables
du parti socialiste l’ont poussée cette porte pas si étanche que ça pour faire
carrière ensuite.
C’est très rassurant et excellent pour
l’estime d’un camp qui s’identifie spontanément au monde du bien d’expliquer doctement
qu’il n’a rien à voir avec ces vilaines excroissances qui ne peuvent en aucun
cas être sorties du corpus idéologique si sain de la bien-pensance triomphante.
Voilà pourquoi, sans doute notre intra
ministre ultrasensible aux extrêmes
quand elles sont de droite a choisi cette formulation plutôt que l’autre.