« Le football
est un sport simple : 22 hommes poursuivent un ballon pendant 90 minutes
et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent » cette phrase aurait été prononcée par un footballeur anglais Gary Linecker à l’issue de la demi finale de coupe du monde 1990 perdue par
l’Angleterre.
Je crois que l’on peut envisager d’adapter cette citation
pour le tennis « Le tennis est un sport encore plus simple que le football
qui se joue entre deux types qui se renvoient une patate chaude peu comestible
en tapant comme des damnés à l’aide d’une poêle à frire et à la fin ce sont
souvent les suisses qui gagnent contre d’autres suisses, même si parfois il peut s’agir de monégasques.
J’en veux pour preuves quelques exemples récents glanés à
Roland Garros, en 8ème de finale le suisse Stanislas Wawrinka, a
battu son compatriote Richard Gasquet
tandis qu’en quart de finale Le vaudois Jo-Wildried Tsonga, grand amateur de
kinder bueno battait son voisin Roger
Fédérer.
La Suisse, n’est pas qu’une fabrique de champions, elle est
aussi terre d’accueil, c’est un pays
propre sur lui, d’une discrétion remarquable, d’une neutralité bienveillante,
qui ne commet pas de délit hormis le
fameux "forfait fiscal", qui permet aux riches étrangers de négocier,
avant même leur arrivée, le montant total de l'impôt dont ils auront à
s'acquitter.
C’est aussi une petite entreprise qui ne connait pas la
crise, flexible sur les contrats de travail, on peut y séjourner en CDI et même
en CDD, intérimaire en quelque sorte, comme Yannick Noah, ancien raquetteur
devenu le conseiller fiscal chantant du pouvoir en place, griot officiel de la
Hollandie.
La formation suisse
est particulièrement efficace, elle se base sur l’apprentissage des
fondamentaux : le lift de la déclaration de revenus, le lob pour passer la
frontière sans encombre, l’amorti pour atténuer la douleur de la pression
fiscale, le slice pour dévier le contrôle que veut vous imposer l’adversaire
etc.
Mais il serait injuste de réduire l’attrait pour ce pays à
de basses considérations techniques, il y a aussi le climat, l’air pur de ses
alpages, le chocolat et son apport primordial en magnésium, la gentillesse des
gens comme le confessait récemment l’un de ses exilés en mal d’amour, Gaël
Monfils « les Suisses sont zen et ouverts ».
Il faut lire entre les lignes, en creux, que les Français en
revanche, sont énervés et fermés. Il est d’ailleurs réducteur de confiner
l’Helvétie à une nation de raquetteurs, des artistes aussi y puisent leur
créativité comme celui qui parle de lui à la troisième personne, Delon en large
et en travers et bien d’autres qu’il serait fastidieux de citer sans verser
dans la délation.
Le cas du célèbre cycliste Richard Virenque est différent
puisque c’est dans le cadre d’une flamboyante échappée dans un col frontalier
ponctuée d’une descente à tombeau ouvert qu’il s’est retrouvé à l’insu de son
plein gré en Suisse, ce qui lui permit de troquer sa Festina pour une Rolex.
Le tennis étant un sport international, il n’y a pas que les
Helvètes, il y a aussi les Monégasques emmenés par Novak Djokovic. En effet, et
contrairement à une idée reçue les patronymes des habitants de la principauté
n’ont pas toujours cette consonance latine symbolisée par la famille Grimaldi.
Malgré cette hégémonie suisso-monégasque, et parce qu’il
faut bien une morale à cette histoire, il arrive souvent sur cette terre battue
de Roland Garros qu’un Ibère habitant l’Ibérie, curiosité géo-tennistique
remarquable, mette à l’amende tout ce beau monde en imposant, et c’est un
comble, à ses riches et pourtant infortunés adversaires une salve de
passing-shots aussi meurtrière qu’une dégelée de pénalités.
Qu’attendent les dirigeants européens pour accorder leurs
raquettes avec un maillage plus serré et une tension adaptée afin de renvoyer les candidats à l’exil fiscal dans
les cordes de leurs pays d’origine ?
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