Cette question shakespearienne nous taraude quand nous
voyons notre capitaine au long cours, quatre ans au moins, marcher sur les eaux
à Lourdes tel Jésus de Nazareth. Il était déjà sur tous les fronts, il lui faut
maintenant suppléer Bernadette Soubirous incapable d’endiguer les flots d’un
Gave en colère engraissé tel un palmidé de pluies torrentielles et de la fonte
des neiges.
S’il s’avère impuissant à contenir la vague des
licenciements au moins peut-il apporter la bonne parole aux victimes de
catastrophes naturelles. Car, et nul ne le conteste, il s’y connait en
pluviométrie, depuis qu’il est à la barre, il pleut des cordes et des impôts
tandis que par un phénomène bien connu des vases communicants nos escarcelles
s’assèchent.
Certains prétendent même qu’il est une catastrophe naturelle
à lui tout seul et qu’il serait bien inspiré de s’auto appliquer un plan Orsec.
Mais nous ne les suivrons pas dans ce dénigrement car tout comme lui nous
voulons croire aux miracles.
A cet égard sa visite à Lourdes est un symbole fort, car il
nous a promis de réaliser d’ici la fin de l’année un prodige à sa mesure,
l’inversion de la courbe du chômage, opération testée avec succès durant la campagne électorale sur son poids
de corps, même si celui semble accuser depuis un vigoureux redressement
productif .
Et voilà que des conjoncturistes de l’Insee, oiseaux de
mauvais augure, prophètes de malheur, viennent, comme s’il en avait besoin,
doucher son enthousiasme. Ils nous annoncent
un taux de chômage à 10,7% de la population active pour la fin de 2013.
Mais puisque Jésus semble l’exemple à suivre, il va
s’employer, à multiplier les contrats d’avenir et l’un de ses disciples, Sapin,
pourra les distribuer à une foule de jeunes enfin rassasiés. Si la référence
biblique s’imposait suite à sa tentative infructueuse d’investir la célèbre
grotte, il peut s’inspirer aussi d’Houdini, prestidigitateur de génie.
Ses adversaires politiques, qui ont le cœur endurci comme
les disciples de Jésus pendant la multiplication des pains et des poissons ne
comprennent pas comment ce miracle maintes fois annoncé pourrait se réaliser et craignent une entourloupe,
une illusion d’optique.
Et pourtant, si on s’arrête un tant soit peu sur cette
formule magique ‘’inversion de la courbe du chômage’’ elle n’est pas si abracadabrantesque
que çà. Comme le chantait Goldman, il suffira d’un signe, de stagnation, voire
d’un léger fléchissement de celle-ci en décembre 2013 pour que notre Houdini
correzien vienne saluer la foule en délire.
Les gazetiers et les politiques s’empareront alors de ce
débat sémantique durant le mois de janvier et la courbe pourra peut être reprendre son ascension irrésistible
en catimini.
Alors Insee ou Insee pas ?
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