Au début Didier était un charmant garçon discret, aimable,
un peu âgé pour incarner le gendre idéal mais à point pour symboliser
l’archétype du beau-père parfait.
Ses camarades députés lui avait confié la gestion en bon
père de famille de la cassette de la réserve parlementaire, c’est dire s’il
inspirait la confiance. La dite cagnotte n’était pas encore, à son époque, d’une transparence évidente mais nul ne doute que les nombreux
et nouveaux tenants de la translucidité vont s’y employer.
Et puis Didier, dont le prénom n’est pas réservé aux
labradors, fut nommé, lui le socialiste, par un despote peu éclairé à la
Présidence de la Cour des comptes et mécomptes de la République.
Mais voilà, depuis Didier ne cesse de rapporter, sans même
qu’on le lui demande avec un zèle canin excessif. D’autant, qu’il ramène à ses
anciens maitres des conseils, des suggestions, des propositions, des avis qui
encombrent leur tapis sous lequel ils ont l’habitude d’enfouir la poussière.
Beaucoup de ses
camarades aimeraient qu’ils ne déposent pas ses cochonneries à la vue de
tout le monde, qu’il ronge son os en toute discrétion, qu’il ait au moins la
pudeur d’envelopper ses déjections anti-fonction publique dans les sacs
disposés à cet effet.
D’ailleurs, François, qui lui, ne porte pas un prénom de toutou l’a grondé sévèrement «Ce
serait trop simple de penser qu’on peut régler les problèmes de finances publiques
de notre pays (...) avec la variable d’ajustement que seraient les
fonctionnaires »
Car enfin, et notre
président le sait bien, lui qui a fait HEC, le client a toujours raison surtout
quand viennent les élections. Dans les rangs socialistes, les langues se
délient, les injures fusent, Didier serait un social réaliste ou pire un social
responsable, donc ne serait plus socialiste.
Pour redresser les comptes de la nation, il préconise la
réduction des dépenses publiques,souhaite moins d’état, moins de fonctionnaires
et suggère d’autres potions amères. Des élus PS sont exaspérés, Didier
aurait-il perdu la mémoire, il serait peut être temps qu’il regagne la niche
solferinienne, la queue basse et le cœur à gauche.
Lui n’en a cure, il continue à ‘’migauder’’ au désespoir de
Marie-Noëlle Lienemann qui l’aurait un jour sérieusement tancé : "Arrête
avec tes rapports ! Mauvaise gestion, on dépense trop, y a qu'à couper, etc. Tu
mines le moral de tout le monde !".
Si l’occasion fait le larron, il semble bien que la fonction
lui ait fait oublier ses convictions, ou plus exactement qu’elle illustre la
fameuse théorie de l’évolution « la fonction crée l’organe ».
Didier, cesse de rapporter sinon on va te confier à la Spa
ou t’attacher à un arbre sur une aire d’autoroute
en compagnie d’une grand-mère encombrante que tu pourras restituer à ses
heureux propriétaires que tu auras contribué à démoraliser.
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