L’évènement a été insuffisamment commenté à notre goût et
pourtant il est de nature à redonner le sourire
à notre président mal aimé par des sondés à l’estomac ulcéré.
François, l’as de la blagounette solferinienne a honoré de
sa présence, le lundi 19 mai au théâtre ‘’Le
Comédia’’ La finale nationale du Trophée de l’Improvisation.
Afin d’être raccord avec cette manifestation, on nous
rapporte que la visite ne figurait pas sur l’agenda présidentiel et qu’elle
était donc improvisée. Rien que pour ce magistral sens de l’impromptu, et son
aisance scénique sur tous les tréteaux du monde de Tombouctou au 10ème
arrondissement parisien, il méritait d’être présent à cette ‘’jam session’’
comique.
Les spectateurs présents ne s’y sont pas trompés et l’ont
chaleureusement applaudi, reconnaissant en lui un humoriste né, un roi du stand
up, même si beaucoup d’entre eux n’avaient pas assisté à son plus désopilant
numéro ‘Mon ennemi, c’est la finance’’ devant 20.000 fans déchainés au Bourget
en Janvier 2012.
Là, il avait enchainé les vannes en rafales avec son phrasé
emprunté à Mitterrand, un peu haché, comme s’il devait passer ses mots dans un
presse purée avant de nous les restituer, sans oublier une gestuelle rigide et
saccadée digne de Robocop qui avaient ravi les militants et enthousiasmé les
médias.
Si nous ne devions n’en retenir qu’une parmi ses
innombrables et croustillantes saillies qui prennent toute leur puissance
comique avec le temps qui passe, celle qui devrait se faire bidonner à s’en
tordre les boyaux, les militants du Front de gauche, serait probablement
celle-ci « Je suis socialiste. La Gauche, je ne l’ai pas reçue en héritage.
Il m’a fallu décider lucidement d’aller vers elle »
Bon, reconnaissons le, ce choix est subjectif et dépend de
l’auditoire, les banquiers ont beaucoup goûté à cette autre « Dans cette
bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable
adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera
jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet
adversaire, c’est le monde de la finance »
Le stand up, contrairement aux apparences et à une mise en scène
minimaliste, ce n’est pas de l’improvisation. Ca peut y ressembler lorsque
l’enthousiasme du public pas si fréquent par ces temps de bourrasques sondagières
vous incite à digresser et à sortir la
vanne censée vous mettre l’auditoire dans la poche.
Il lui arrive par conséquent d’improviser parfois
maladroitement comme lorsqu’il avait fait cette boutade au CRIF en décembre
dernier pour évoquer un voyage de Valls, alors Ministre de l’Intérieur de
retour d’Alger «Il en revient. Sain et sauf et c’est déjà beaucoup ».
Mais on doit bien reconnaitre que depuis deux ans, le
domaine dans lequel il est insurpassable, c’est
l’improvisation politique, qu’elle est même sa marque de fabrique et
qu’il n’a aux dires des spécialistes pas de concurrent de son niveau, même si
d’aucuns, plutôt grincheux, parlent d’incohérence.
Il suit l’inspiration du moment, en virtuose de la commedia
dell'arte, multiplie les effets d’annonces, et au gré de divagations et
fulgurances successives, inverse la courbe du chômage, retourne l’économie, noue des pactes de
responsabilité, de solidarité, de compétitivité, qui finissent par donner le tournis
à une France déjà heurtée par les
nombreux chocs subis
Il était donc normal qu’il soit l’invité d’honneur surprise
de Jamel Debbouze à la fois pour l’ensemble de son œuvre hélas inachevée et
parce que la Corrèze représentée à l’Elysée
c’est aussi un peu la diversité.
En remettant le prix, notre facétieux Président a voulu avoir
le mot de la fin, aussi abscons qu’équivoque, évoquant sans doute une prochaine
évolution sociétale « J'ai voulu
que mon quinquennat tourne autour de la jeunesse ».
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