Si le ministre de la culture à vie avait quelque peu disparu
des radars médiatiques, c’était probablement qu’il était absolument débordé par
son nouveau job à la tête de l’Institut du monde arabe dont il est le président
depuis le 25 janvier 2013.
C’est un éminent spécialiste du monde arabe, des cocktails
et de la géographie, mais il semble que ce soit son expertise en festivités qu’il l’ait poussé à organiser l’une de ses premières réceptions en l’honneur de la ministre
de la culture de Taiwan, qui sauf dérive récente des continents, n’est pas
encore entré en collision avec la péninsule arabique.
Le festivocrate en chef avait évidemment un CV qui
l’autorisait à briguer la présidence de cette institution, cet artiste éclectique,
autrefois permittent du spectacle médiatico-politique, inventa la Fête de la
musique, escalada avec succès à de nombreuses reprises la Roche de Solutré en second de cordée, fut l’initiateur de la
techno parade en 1998, conseiller spécial de Ban KI Moon pour lutter contre la
piraterie, et même émissaire spécial de Sarkozy à Cuba et en Corée du Nord.
C’est dire si cet
esthète protéiforme, mannequin pour Thierry Mugler avec son costume à col
Mao était l’homme idoine pour succéder à Renaud
Muselier afin de gouter à l’un de ces fromages que la République bonne mère aime
à distribuer sans compter à ces valeureux ‘’serviteurs’’ boudés par les
électeurs.
Il faut noter que le recyclage de politiciens souvent obsolètes
s’inscrit au même titre que celui des téléphones, des pneus, des vieux papiers
dans la contribution indispensable de l’économie circulaire à la transition
énergétique bientôt mise en place. L'Institut d'écologie
appliquée (Oko-Institut) de Berlin précise même que pour apporter une
contribution à la protection du climat, le recyclage doit remplacer
l’incinération. Tant mieux ils échapperont ainsi aux buchers réservés
aux vaniteux.
C’est d’ailleurs à l’occasion de la possible nomination d’un
ancien de la chiraquie Jacques Toubon au poste de Défenseur des droits que
notre frétillant paon s’est mis à refaire la roue devant les projecteurs qui
l’avaient boudé et auxquels il avait probablement substitué par dépit les
rayons ultraviolets.
Interrogée sur le Lab d’Europe 1 l'ancien ministre a déclaré qu’il aurait
préféré que l'on nomme « une personnalité qui se serait illustrée sur le
terrain du droit, de la magistrature » s’il avait ajouté bel homme de surcroit,
on aurait pu croire qu’il dressait son autoportrait.
Titillé ensuite sur sa rémunération supposée de 10.000 €
mensuels, Jack Lang a estimé qu’il serait
« anormal que le président d’une haute institution comme celle-là
soit sous-payé », il en a profité pour ajouter qu’il faisait figure de
parent pauvre en comparaison avec le Président du Centre Pompidou et celui de
l’Opéra.
Et comme les bons comptes font les bons amis, il a rectifié
en précisant qu’il touchait 9000 € et en
ajoutant un brin désabusé « C’est brut ».
Et puisque les médias s’intéressaient à nouveau à lui, il
est allé chez canal + qui comme ses
concurrents use et abuse des annexes 8
et 10 du régime d’assurance chômage pour dire sa solidarité intermittente et
circonstancielle avec le mouvement.
Nul doute que ceux-ci auront été sensibles de voir ensuite
défiler à leurs côtés cette icône
vivante de la branchitude d’autant qu’à l’aune de sa seule rémunération à
l’IMA, un Lang vaut au moins six intermittents moyens en espérant que la police
tiendra compte de cette donnée pour son comptage des manifestants présents.
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