lundi 9 juin 2014

Dis tonton, pourquoi tu me touches ?

Les réunions de famille souvent ennuyeuses et parfois conflictuelles vont enfin pouvoir bénéficier de la calinothérapie, De quoi s’agit –il ?  Il s’agit tout simplement de réintroduire, le terme est peut être trop violent, de la tendresse et même plus si affinités au sein du cadre familial.

 Le tonton libidineux et très tactile qu’on hésitait à inviter pour lui éviter la case prison va pouvoir enfin prodiguer ses aimantes caresses, ses doux effleurements, ses attouchements plus explicites  à la petite nièce ou au petit neveu sans qu’il y ait matière à s’émouvoir.

 Une admonestation ferme, une invitation courtoise à mettre un frein à une soif qui semble inextinguible et l’oncle pourra rentrer bourré chez lui  jusqu’au prochain raout familial.

 Mais que répondre au chérubin qui va regimber et interroger à voix haute le tonton pervers « Dis Tonton, pourquoi tu me touches ? » Et bien pour ne pas rester coi et ne pas gâcher l’ambiance, nous vous avons retrouvé  au hasard de nos errances sur la toile un argumentaire impeccable.

 Il suffira d’expliquer doctement à l’enfant rebelle qui souhaite l’embastillement immédiat du prétendu délinquant « que les attouchements dans le cadre familial ne justifieraient plus la prison  parce qu’ il y a des infractions sexuelles qui ne signalent pas un ancrage dans une délinquance particulière». Et on pourra ajouter pour  bien se faire comprendre que «des personnes qui agressent sexuellement des femmes la nuit, c'est grave et cela peut justifier l'incarcération ».

 Donc, si on veut prendre la peine de décoder cette explication de texte juridique, on en déduit que le viol dans la rue, la pédophilie c’est vilain à l’extérieur mais qu’à l’intérieur du cercle familial, ce n’est pas si grave et en tout cas cela ne mérite pas qu’on en fasse tout un fromage même accompagné par une indigeste piquette.

 L’apprenti législateur ne nous dit pas quel est le périmètre de ce fameux cercle familial afin qu’on puisse mettre une frontière entre ce qui est câlin et ce qui est malsain, ce qui est condamnable et ce qui est permis. 

La notion de famille est en effet assez élastique et variable selon les cultures et selon les époques, il y a les cousins à la mode de Bretagne, la parentèle bambara élargie, la famille recomposée occidentale, ça finit par faire du monde

. L’auteur de cette argumentation  dont on ne sait s’il faut en rire ou en pleurer, est le député PS Dominique Raimbourg qui est aussi le rapporteur de la loi pénale concoctée par Christiane Taubira. 

Finalement, nous optons pour le rire non pas parce que les socialistes seraient supposés détenir un registre comique supérieur aux autres mais parce que ce drôle de paroissien Monsieur Raimbourg qui est le fils de Bourvil a probablement hérité de la vis comica de son papa.

 Peut être n’a-t-il pas appliqué à la lettre les préceptes énoncés par son géniteur dans un célèbre sketch «  L’alcool, non mais l'eau ferru, l'eau ferru, l'eau ferrugineuse oui.  En tout état de cause, les exemples cités par Dominique Raimbourg, sorte de Monsieur Hulot, un peu lunaire, selon le portrait que brosse de lui Libé,  pour vendre  le concept de contrainte pénale,  sont plutôt malheureux et nous les mettrons par affection pour son père sur le compte d’une désarmante maladresse et d’une touchante  naïveté qui étaient l’image de marque de cet immense acteur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire