Malgré sa perspicacité légendaire et sa vue perçante Jean Luc Mélenchon
s’est probablement trompé, il avait cru voir par temps de brume son compagnon
de route de 30 ans en capitaine
de pédalo.
Depuis le brouillard s’est
dissipé, point de pédalo à l’horizon mais un radeau largué du pont du navire France, une embarcation qu’on qualifierait de
fortune si le mot n’était tabou, le radeau d’un pays médusé par tant
d’incompétence.
Le navire dont on a sans doute
trop chargé la soute de taxes et d’impôts,
balloté par les flots, s’est finalement ensablé comme la Méduse sur le banc
d’Arguin. Le capitaine qui n’a pas d’expérience en navigation hauturière s’est
résolu à jeter un radeau à la mer pour
continuer le périple qui doit le mener à passer le célèbre Cap de Bonne Espérance de l’inversion de la courbe du chômage.
Il sait que s’il y parvient, la traversée deviendra plus tranquille et qu’il
pourra caboter à vue, sa boussole s’étant depuis longtemps complètement déréglée
et ses jumelles embuées par les embruns.
Pour l’heure, l’océan est mauvais, le frêle
esquif essuie des tempêtes successives
et pourtant l’équipage est encore au
complet à l’exception de Batho de sauvetage mal arrimée qui est malencontreusement passée par-dessus bord tandis
que Duflot telle une vague scélérate continue son travail de sape.
Les orages grondent, les Bretons
majoritairement roses et qui ont en général le pied marin, renfilent les
bonnets rouges face à cette écotaxe verte et nous rejouent la révolte du papier
timbré tandis que les épargnants si peu épargnés par la pression fiscale se
rebiffent.
Léonarda Dibrani, l’héroïne du moment, qui a
supplanté dans le cœur des jeunes, Nabilla la ‘mademoiselle sans gêne du paf, récemment
débarquée de la chaloupe est invitée à monter sur le radeau.
Mais elle s’y refuse sans sa famille, et
l’équipage et son capitaine pourtant jamais avares d’actes de générosité, craignent
pour la flottabilité de l’embarcation qui pourrait être mise à mal par l’intégration du reste de la parentèle.
La froideur de l’hiver arrive, l’hypothermie
guette les malheureux qui souhaiteraient
quitter le navire et déjà des mutins se dévoilent, Harlem le rebellâtre
d’opérette, Bartolone le tweeteur qui ne veut pas perdre son âme, et Jean
Baptiste placé aux première loges sur le quai qui les encourage à la
désobéissance.
Mais si le radeau n’est pas exactement un
pédalo, il dispose néanmoins d’une commande qui permet le rétropédalage dont usent
et abusent son capitaine et les matelots agréablement surpris de constater que
la marche arrière est plus efficace que la marche avant.
Sans doute ne se sont-ils pas rendu compte
que c’est un phénomène qui se produit souvent quand on s’obstine à naviguer à contre courant. Bien entendu, le
pire n’est pas sur car il ne faut pas désespérer Solferino.
L’histoire n’est bien entendu pas écrite
d’avance, et l’on souhaite malgré tout bon vent et bonne fortune de mer au
commandant et à son équipage mais on ne peut que songer à ces vers fameux de
Victor Hugo :
Oh ! Combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
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