Comme à l’accoutumée, dès qu’a été connue l’intrusion d’un homme armé à Libération
tirant sur un malheureux photographe qui
n’avait que pour tort le fait d’être présent sur les lieux survenant après
celle, heureusement sans conséquence dans les bureaux de BFM, la machine
médiatique s’est de nouveau emballée.
On a vu défiler sur les petites lucarnes des
chaines d’info les experts autoproclamés supputant sur les motivations du
tireur fou de type ‘’européen’’.
L’indication du faciès permettant ainsi à ces
mêmes experts, qui auraient du être plus circonspects depuis l’affaire Merah d’envisager à demi-mots une piste qui les
aurait comblés d’aise validant ainsi leurs savantes théories sur la
lepénisation des esprits.
Nous avons eu droit à l’emphase ridicule de
Demorand pleurant sur une grave atteinte à la liberté d’expression et
enchainant sur une véritable perle d’élevage journalistique « La
seule chose que je peux dire, c'est que ce n'est pas n'importe quoi de tirer
dans un journal, d'abattre quelqu'un dans un journal »
Se rendant compte ensuite que la phrase n’était pas
forcement très adaptée à la situation et pouvait être mal interprétée, il a évidemment
rectifié le tir, expression elle aussi audacieuse, en précisant que tirer
n’importe où, c’était pas non plus n’importe quoi, ouf, on a eu peur.
Sa conclusion devrait rassurer les employés de la Société
Générale qui ont vu les balles siffler au dessus de leurs têtes de banquiers malhonnêtes.
Et comme les politiques ne sont jamais en reste, il nous
faut mettre en exergue la réaction du plus perspicace d’entre eux André
Gattolin ancien Directeur de marketing de Libération «On ignore encore ce qui a
pu déboucher sur un tel drame. Ce dernier semble cependant renvoyer aux
violentes crispations qui parcourent la société; des crispations qui en
viennent à menacer, à travers ce grand média et la presse en général, un pilier
de la démocratie. C'est inacceptable »
Pour résumer cette gattolinade, notre sénateur ne sait rien mais
n’en pense pas moins. Il a du se sentir décontenancé tout comme Demorand
d’apprendre que le tireur fou considérait que Libé participait activement à un
complet fasciste. Décidément, on est toujours le facho de quelqu’un.
Mais comme un gâteau d’experts ne saurait être savoureux
sans la cerise, nous vous offrons en guise de bouquet final la très experte
Caroline Fourest qui nous livre sur le Huffington Post son analyse décapante
sur ce tragique fait divers ?
Et comme elle a la vue plus perçante que celle du lynx, elle
intitule son billet diplopique ‘’ Des tireurs de moins en moins isolés’’ .
Quant aux motivations, il lui suffit d’aller trainer dans ce qu’elle appele le
bistrot global où dit-elle « on parle fort, on parle souvent des
musulmans, des Arabes, des Juifs, des noirs, des singes et des journalistes...
Elle finit par poser un diagnostic définitif et péremptoire
sur l’origine de la folle virée du tireur fou dont elle convient qu’elle ignore
tout de son profil « Mais la plus grande responsabilité, aujourd'hui, est
à droite, où l'absence de complexe et la surenchère ont libéré une parole
mortifère. On entend décidément trop peu la droite républicaine. Où est-elle ? »
A ce niveau, chère Caroline, ce n’est plus de
la connaissance, c’est de la divination et cela vous place en concurrence
directe avec Elisabeth Tessier.
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