Et si on arrêtait un
temps de parler des trains qui arrivent en retard, des cortèges de manifestants
accompagnant des vagues de licenciements, des portiques bretons protégés comme
les joyaux de la couronne et des couacs gouvernementaux
discordants qui nous feraient aimer la musique expérimentale.
Il est, en ces temps
de crise des sociétés qui prospèrent à l’aide des médias qui ne peuvent plus
s’en passer, tels les unijambistes de leurs jambes artificielles et les ‘’geeks’’
de leurs Smartphones, ce sont les instituts de sondage, béquilles-prothèses
d’une presse en panne d’idées.
Messieurs Ipsos,
IFOP, BVA, CSA, Opinion Way,Louis Harris et le tout dernier au nom vaguement balkanique
Yougov sans oublier Mme Sofres peuvent
chantonner l’air guilleret ce célèbre refrain de Bashung « Ma Petite
entreprise connait pas la crise »
Quand pendant l’été
dernier, Marianne décidément mal inspiré, commandait un sondage pour savoir qui
de Sarko ou de Valls gagnerait en 2017 les élections présidentielles, nous
n’avons pu nous empêcher de penser que la masturbation intellectuelle sous
canicule avait des effets désastreux sur les neurones et qu’à tout prendre, l’hommage
du regretté rocker à l’onanisme quotidien était moins pernicieux.
Pour l’été prochain,
nous leur suggérons quelques idées plus légères, dans l’air du temps, telles
que : Si votre tante en avait, seriez vous disposé à l’appeler mon oncle ?
Qui de Nabilla, de Ribery ou de Léonarda incarne le mieux la francophonie ?
Comme les sondages
tombent sur nous comme à Gravelotte, que les instituts continuent à sonder
compulsivement, il serait fastidieux d’en dénombrer toutes les perles comme celui
comparant les préférences politiques des français et leurs pratiques sexuelles
qui peut se décliner à l’infini.
Ainsi avons-nous
appris sans surprise que l’échangisme est plus pratiqué à gauche qu’a droite,
mais aussi que l’insatisfaction sexuelle est plus répandue chez les électeurs
des candidats situés aux extrêmes tant à gauche qu’à droite tandis que les
électeurs de Bayrou seraient moins portés sur la chose.
Ce sondage nous
livre trois enseignements fondamentaux : l’homme de gauche est plus
partageur, ce dont personne ne doutait, la frustration mène aux votes
protestataires, écouter un discours de Bayrou diminue dangereusement la libido.
Par conséquent, un électeur de droite
qui se livrerait à la fornication collective sans retenue serait tout simplement
victime de son ‘’surmoi’’ de gauche.
Mais si on
redevenait sérieux quelques instants en s’interrogeant sur l’utilité des
sondages, à quoi servent-ils si l’on exclut bien entendu
ceux à visée purement commerciale. Nous nous intéresserons donc essentiellement
au domaine politique.
Prennent Ils juste le pouls de l’opinion ou
au contraire la façonnent-ils ou pour le moins l’influencent t-ils ?
On peut considérer que les sondages exercent
une influence réelle sur l’opinion mais que celle-ci peut s’exercer de manière
contradictoire selon la psychologie de chacun. Ainsi des sondages en faveur d’un
candidat peuvent inciter un nombre encore plus important d’électeurs à voter
pour lui ou à l’inverse à s’en détourner.
Les médias eux, qui sont devenus accros aux
sondages se comportent en suceurs de roue et se mettent au service du présumé
probable vainqueur amplifiant ainsi l’emballement politico- médiatique pour le ‘’chouchou’’
du moment.
Si la bulle se dégonfle parfois comme ce fut
le cas en 2002 pour Chevènement le challenger, c’est parce que comme la femme,
souvent le sondé varie, ou comme le prétendent les chercheurs nos opinions ne sont pas suffisamment
structurées.
Les erreurs des instituts de sondage ne seraient
donc selon eux, que la résultante de nos
errements et de nos opinions volatiles et déstructurées, vous l’aurez constaté,
les sondeurs sont peu portés à l’introspection.
Il apparait
alors indispensable aux yeux de médias
déboussolés de mesurer continuellement le degré de popularité ou d’impopularité,
c’est selon, du Président, pour éliminer l’effet des fluctuations saisonnières et
l’humeur instable de leurs lecteurs.
Il est néanmoins un domaine dans lequel le
sondage exerce une influence non contestable, c’est celui des primaires
internes aux partis politiques quand il s’agit de désigner celui qui ira
batailler contre le champion du camp d’en face. Les votants à ces primaires qui
ne sont pas masochistes votent et volent au secours de la victoire annoncée par
les Nostradamus modernes.
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