samedi 6 avril 2013

Le Festival de Kahn



Tout a été dit et écrit sur cette émission de télé-achat programmée par France 2 le Jeudi 28 mars à une heure de grande écoute dans laquelle un VRP peu télégénique est venu nous vanter, en nous détaillant avec gourmandise son contenu, une boite à outils aux vertus magiques.

Les commentateurs n’ont pas lésiné sur les métaphores bricoleuses et notre commercial s’est souvent retrouvé affublé de l’affligeant  sobriquet de ‘’Monsieur Bricolage’’. En ma piètre qualité de bricoleur du Dimanche et pour apporter ma petite pierre celtique à cet édifice un peu chancelant, j’opterai plutôt pour un pseudo plus poétique ‘’Leroy Merlin, le réenchanteur du rêve français’’.  

Pour être tout à fait franc, j’ai du zapper quelques instants cette prestation soporifique pour aller changer la lampe des toilettes soudainement défaillante, opération brillamment réussie à la main puisque je n’avais pas eu le temps d’aller chercher ma carte bleue afin d’acquérir cette fameuse boite à outils.

Tandis qu’en sifflotant cette célèbre rengaine de Patachou ‘’Mon dieu quel bonheur d’avoir un président bricoleur’’ je m’apprêtai à lever le camp et profiter d’un état de somnolence avancé pour aller me blottir dans les bras de Morphée, je fus sorti de ma torpeur par l’apparition d’une tête d’ampoule haute consommation, le célèbre journaliste Jean François Kahn.

Ragaillardi par la promesse d’un festival de saillies que j’espérais aussi délirantes que le’’ troussage de domestique’’ sur l’affaire DSK, je me réengonçai dans mon fauteuil et me délectai à l’avance des commentaires inspirés qui ne manqueraient pas de jaillir de ce volcan en fusion permanente.

Il faut que je le confesse, je suis un fan du festival de Kahn, je devrai écrire du Festival des Kahn. Car ils sont deux, il y aussi Axel le généticien télévisuel, dont on suppose qu’à force de manipulations génétiques, il a éradiqué tous ses confrères puisqu’il est le seul à apparaître dans notre petite lucarne dès qu’il est question de cette branche de la biologie.

Axel dont la spécialité est plus sérieuse sinon rébarbative que celle de son frère n’a pas voulu rester en retrait et nous a déjà gratifié  de deux tweets mémorables dont le premier tout en retenue comparait le meeting du Trocadéro en mai 2012 aux rassemblements nazis de Nuremberg et un autre dans lequel il affirmait péremptoire « Le racisme anti-blanc en Europe est de l'ordre de la cruauté du gibier envers les chasseurs ».
 
Si j’osais m’aventurer dans le domaine de la génétique, je dirai que la pondération est une vertu qui semble bien partagée chez les Kahn.

C’était quand même une riche idée de la part de la rédaction de France 2 de faire suivre ce télé-achat d’un débat avec deux adversaires de la boite à outils Ghislaine Ottenheimer et Guillaume Roquette et deux acheteurs potentiels Laurent Joffrin et Jean François Kahn.

Du côté des sceptiques, il n’y eut aucune surprise, ils n’avaient rien contre la boîte mais jugeaient les outils peu adaptés, Joffrin éteint, se contenta d’attaquer les réfractaires à l’outillage proposé et ne montra pas d’enthousiasme démesuré pour l’argumentaire du VRP. 

La lumière ne pouvait venir que de JF Kahn, hélas elle fût intermittente et pâle. A chaque fois qu’on lui donna la parole, il ne manqua pas de nous dire combien ce vendeur lui était sympathique au contraire de son prédécesseur et combien il le trouvait compétent mais ensuite il partit dans des envolées plus brumeuses que le ciel de Londres qui rendaient même son voisin Joffrin dubitatif.

Kahn comme son compère Szafran co-fondateur de Marianne qui déclarait à une télévision belge à propos du candidat socialiste « il était sympathique et drôle ». « Toute la gauche le voulait, comme elle voulait avant DSK » est  un affectif. L’affection  tient lieu chez eux de corpus idéologique.

Pour conclure, le Festival de Kahn fut décevant la semaine dernière, quelques bons sentiments façon mélo larmoyant, des dialogues plats comme la Belgique, un discours aussi abscons qu’un film d’art et d’essai moldave en version originale. .Pas vraiment de quoi déployer le tapis rouge.       

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