Tout a été dit et écrit sur cette émission de télé-achat
programmée par France 2 le Jeudi 28 mars à une heure de grande écoute dans
laquelle un VRP peu télégénique est venu nous vanter, en nous détaillant avec
gourmandise son contenu, une boite à outils aux vertus magiques.
Les commentateurs n’ont pas lésiné sur les métaphores
bricoleuses et notre commercial s’est souvent retrouvé affublé de
l’affligeant sobriquet de ‘’Monsieur
Bricolage’’. En ma piètre qualité de bricoleur du Dimanche et pour apporter ma
petite pierre celtique à cet édifice un peu chancelant, j’opterai plutôt pour un
pseudo plus poétique ‘’Leroy Merlin, le réenchanteur du rêve français’’.
Pour être tout à fait franc, j’ai du zapper quelques
instants cette prestation soporifique pour aller changer la lampe des toilettes
soudainement défaillante, opération brillamment réussie à la main puisque je
n’avais pas eu le temps d’aller chercher ma carte bleue afin d’acquérir cette
fameuse boite à outils.
Tandis qu’en sifflotant cette célèbre rengaine de Patachou
‘’Mon dieu quel bonheur d’avoir un président bricoleur’’ je m’apprêtai à lever
le camp et profiter d’un état de somnolence avancé pour aller me blottir dans
les bras de Morphée, je fus sorti de ma torpeur par l’apparition d’une tête
d’ampoule haute consommation, le célèbre journaliste Jean François Kahn.
Ragaillardi par la promesse d’un festival de saillies que j’espérais
aussi délirantes que le’’ troussage de domestique’’ sur l’affaire DSK, je me
réengonçai dans mon fauteuil et me délectai à l’avance des commentaires
inspirés qui ne manqueraient pas de jaillir de ce volcan en fusion permanente.
Il faut que je le confesse, je suis un fan du festival de
Kahn, je devrai écrire du Festival des Kahn. Car ils sont deux, il y aussi Axel
le généticien télévisuel, dont on suppose qu’à force de manipulations
génétiques, il a éradiqué tous ses confrères puisqu’il est le seul à apparaître
dans notre petite lucarne dès qu’il est question de cette branche de la
biologie.
Axel dont la spécialité est plus sérieuse sinon rébarbative
que celle de son frère n’a pas voulu rester en retrait et nous a déjà
gratifié de deux tweets mémorables dont
le premier tout en retenue comparait le meeting du Trocadéro en mai 2012 aux
rassemblements nazis de Nuremberg et un autre dans lequel il affirmait
péremptoire « Le racisme
anti-blanc en Europe est de l'ordre de la cruauté du gibier envers les
chasseurs ».
Si j’osais m’aventurer dans le domaine de la
génétique, je dirai que la pondération est une vertu qui semble bien partagée
chez les Kahn.
C’était quand même une riche idée de la part
de la rédaction de France 2 de faire suivre ce télé-achat d’un débat avec deux
adversaires de la boite à outils Ghislaine Ottenheimer et Guillaume Roquette et
deux acheteurs potentiels Laurent Joffrin et Jean François Kahn.
Du côté des sceptiques, il n’y eut aucune
surprise, ils n’avaient rien contre la boîte mais jugeaient les outils peu
adaptés, Joffrin éteint, se contenta d’attaquer les réfractaires à l’outillage
proposé et ne montra pas d’enthousiasme démesuré pour l’argumentaire du VRP.
La lumière ne pouvait venir que de JF Kahn,
hélas elle fût intermittente et pâle. A chaque fois qu’on lui donna la parole,
il ne manqua pas de nous dire combien ce vendeur lui était sympathique au
contraire de son prédécesseur et combien il le trouvait compétent mais ensuite
il partit dans des envolées plus brumeuses que le ciel de Londres qui rendaient
même son voisin Joffrin dubitatif.
Kahn comme son compère Szafran co-fondateur
de Marianne qui déclarait à une télévision belge à propos du candidat
socialiste « il était
sympathique et drôle ». « Toute la gauche le voulait, comme elle
voulait avant DSK » est un affectif.
L’affection tient lieu chez eux de
corpus idéologique.
Pour conclure, le Festival de Kahn fut décevant la semaine
dernière, quelques bons sentiments façon mélo larmoyant, des dialogues plats
comme la Belgique, un discours aussi abscons qu’un film d’art et d’essai
moldave en version originale. .Pas
vraiment de quoi déployer le tapis rouge.
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