S’il vous prenait la folie de réaliser un ‘’remake’’ du Vice et de la Vertu, ce film
de Vadim vaguement inspiré de l’œuvre du Marquis de Sade et de le transposer
dans le monde politique, le casting serait aisé.
Dans le rôle de Justine
qui incarne la vertu, ce ne peut être que le Parti Socialiste, tout en lui est
vertueux, à commencer par son vocabulaire, il y est question d’exemplarité,
d’ordre juste, de justice sociale, de république irréprochable. Par conséquent,
si le verbe est vertueux et la posture morale impeccable, nous en déduisons que
le comportement est lui aussi inattaquable.
Pour interpréter Juliette, qui personnifie le vice, point
n’est besoin d’être grand clerc, ni même Dominique Besnehard pour recruter la
Droite dans toutes ses composantes. Elle est par définition vénale, bling
bling, amie des riches, fraudeuse fiscale, elle est donc à l’image de son
ancien chef selon la formule de Benoît Rayski celle que nous aimons haïr.
Mais voilà, Justine qui déteste tout comme nous la finance, connaît
et c’est bien normal, quelques infortunes, ce qu’il est convenu d’appeler les
malheurs de la vertu. Et comme chez le divin marquis, elle nous les narre et
nous, avec notre empathie naturelle nous compatissons.
Nous nous
scandalisons à l’unisson avec le président, nous pleurons avec Gérard Filoche,
nous nous sentons outragés, martyrisés, trahis. Les bras nous en tombent, sauf chez
les manchots bien entendu, à l’image de ceux de Montebourg qui les a pourtant déjà
très longs.
Pire, comme Harlem Désir nous n’hésitons pas à nous amputer d’un
membre même s’il en convient, celui s’était exclu de lui-même.
Enfin liberés, nous applaudissons des deux mains, si ça nous
est encore possible, au discours de fermeté du grand timonier. Il nous l’assure,
le vice ne triomphera pas de la vertu.
Aristote considérait la vertu comme un organe qu’il convient
d’entrainer continuellement à l’instar d’un vulgaire triceps brachial si l’on
ne veut pas la voir s’étioler, dégonfler, régresser et finalement finir terrassée par le
vice.
Au PS, ils semblaient
croire qu’elle leur était acquise en même temps que la carte de militant, ou
mieux pour certains, pensaient qu’elle faisait partie de leur capital
génétique.
Fustiger la finance et confier la gestion de la trésorerie
de sa campagne à un spécialiste de l’investissement dans des sociétés offshore
aux iles caïmans n’est pas une bonne routine d’entrainement pour optimiser le
développement de la vertu fiscale.
Décidément cette vertu là a vraiment besoin d’un tour de
vis.
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