jeudi 18 avril 2013

La Transparence ? il y a des maisons pour ça !



La transparence, nous la voulons et nous l’aurons, peut être. Désormais la politique deviendra une grande et belle maison de verre, ce sera la journée du patrimoine chaque jour. En hiver les journées sont tristes et monotones, alors pour égayer nos soirées entre amis, nous visiterons  le patrimoine de tel sénateur ou autre député.

Sera-t-elle absolue ou partielle ? La question reste posée, d’autant que la physique nous apprend qu’aucun matériau n’est totalement transparent, même pas le verre qui n’absorbe que partiellement la lumière.  

Et c’est là où de nombreux ministres nous surprennent par leur transparence absolue alors qu’ils ne prennent jamais la lumière et que nous ignorons jusqu’à leur existence bien que nous la financions à l’insu de notre plein gré, selon la phrase de l’éminent fiscaliste suisse Richard Virenque.

 Malgré notre impérieux désir de clarté, nous ne vous citerons pas les noms de ces ministres à la diaphanéité si miraculeuse car nous devons confesser notre ignorance.

C’est une preuve flagrante des capacités physiques surprenantes des politiciens bien supérieures à  tous les autres matériaux.

 Mais, comme dans toute règle, il y a des exceptions, ceux  qui par leur épaisseur, leur consistance, leur opacité naturelle rechignent à se laisser traverser  par la lumière inquisitrice patrimoniale. Ils se situent à gauche comme à droite.

Coppé attend la loi d’un pied mal assuré, Jean Marie Le Pen nous informe fort à propos qu’il porte un slip Dim, Mélenchon nous donne ses mensurations sans dévoiler son tour de biceps, et Noel Mamere se refuse à participer à cette course dangereuse à la vertu.

IL s’est même trouvé un député réunionnais divers-gauche (étiquette peu transparente) Thierry Robert pourtant plus accoutumé à la lumière du soleil que ses collègues métropolitains pour envisager un exil douloureux sur l’ile Maurice voisine à la luminosité identique mais à la matraque fiscale plus tendre.

Nous pouvons en déduire que l’ile Maurice est à la Réunion ce que la Belgique est à la France un paradis fiscal, les cocotiers, le sable fin en plus.

On sent poindre chez les réfractaires au strip-tease comme un relent de retour à l’ordre moral ou amoral, c’est selon, mais aussi une indifférence à l’érotisme de la transparence.

Ils semblent s’approprier en l’adaptant, la célèbre citation de Claudel « La tolérance ? Il y a des maisons pour ça  » et suggérer qu’il en va de même pour la transparence avec laquelle ils ne sont pas pressés de cohabiter. 

Pour la génération  des tenants de la limpidité qui a  poussé  spontanément grâce aux limons soulevés par le tsunami Cahuzac, bouleversant ainsi l’écosystème politique, c’est l’heure du concours d’indigence, de la pureté bio non enrichie  à la corruption et à l’évasion fiscale.

Ils ont fait vœu de pauvreté et sont même prêts à se  débarrasser des quelques neurones qui encombrent leurs cerveaux et dont ils ont rarement l’usage, ils  deviennent ainsi les apôtres de la décroissance neuronale.

 Nous ne choisirons pas entre ces deux positions antagonistes mais nous gageons, que comme après les catastrophes naturelles, la nature humaine reprendra le dessus, sinon ses droits. Une maison de verre dans un pays où il est bon de haïr les riches tout en aspirant à le devenir en grattant fébrilement ou en cochant nerveusement les petits bouts de carton de la Française des jeux est forcément très fragile.

 Après les chocs successifs de fiscalité , de compétitivité, de simplification, et maintenant de moralisation la maison France ne risque t-elle  pas l’implosion ?

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