La transparence, nous la voulons et nous l’aurons, peut
être. Désormais la politique deviendra une grande et belle maison de verre, ce
sera la journée du patrimoine chaque jour. En hiver les journées sont tristes
et monotones, alors pour égayer nos soirées entre amis, nous visiterons le patrimoine de tel sénateur ou autre
député.
Sera-t-elle absolue ou partielle ? La question reste
posée, d’autant que la physique nous apprend qu’aucun matériau n’est totalement
transparent, même pas le verre qui n’absorbe que partiellement la lumière.
Et c’est là où de nombreux ministres nous surprennent par
leur transparence absolue alors qu’ils ne prennent jamais la lumière et que
nous ignorons jusqu’à leur existence bien que nous la financions à l’insu de
notre plein gré, selon la phrase de l’éminent fiscaliste suisse Richard
Virenque.
Malgré notre
impérieux désir de clarté, nous ne vous citerons pas les noms de ces ministres
à la diaphanéité si miraculeuse car nous devons confesser notre ignorance.
C’est une preuve flagrante des capacités physiques
surprenantes des politiciens bien supérieures à tous les autres matériaux.
Mais, comme dans
toute règle, il y a des exceptions, ceux
qui par leur épaisseur, leur consistance, leur opacité naturelle
rechignent à se laisser traverser par la
lumière inquisitrice patrimoniale. Ils se situent à gauche comme à droite.
Coppé attend la loi d’un pied mal assuré, Jean Marie Le Pen nous
informe fort à propos qu’il porte un slip Dim, Mélenchon nous donne ses
mensurations sans dévoiler son tour de biceps, et Noel Mamere se refuse à
participer à cette course dangereuse à la vertu.
IL s’est même trouvé un député réunionnais divers-gauche (étiquette
peu transparente) Thierry Robert pourtant plus accoutumé à la lumière du soleil
que ses collègues métropolitains pour envisager un exil douloureux sur l’ile
Maurice voisine à la luminosité identique mais à la matraque fiscale plus tendre.
Nous pouvons en déduire que l’ile Maurice est à la Réunion
ce que la Belgique est à la France un paradis fiscal, les cocotiers, le sable
fin en plus.
On sent poindre chez les réfractaires au strip-tease comme
un relent de retour à l’ordre moral ou amoral, c’est selon, mais aussi une
indifférence à l’érotisme de la transparence.
Ils semblent s’approprier en l’adaptant, la célèbre citation
de Claudel « La tolérance ? Il y a des maisons pour ça » et suggérer
qu’il en va de même pour la transparence avec laquelle ils ne sont pas pressés
de cohabiter.
Pour la génération des tenants de la limpidité qui a poussé spontanément
grâce aux limons soulevés par le tsunami Cahuzac, bouleversant ainsi l’écosystème
politique, c’est l’heure du concours d’indigence, de la pureté bio non enrichie
à la corruption et à l’évasion fiscale.
Ils ont fait vœu de pauvreté et sont même prêts à se débarrasser des quelques neurones qui
encombrent leurs cerveaux et dont ils ont rarement l’usage, ils deviennent ainsi les apôtres de la
décroissance neuronale.
Nous ne choisirons
pas entre ces deux positions antagonistes mais nous gageons, que comme après
les catastrophes naturelles, la nature humaine reprendra le dessus, sinon ses
droits. Une maison de verre dans un pays où il est bon de haïr les riches tout
en aspirant à le devenir en grattant fébrilement ou en cochant nerveusement les
petits bouts de carton de la Française des jeux est forcément très fragile.
Après les chocs
successifs de fiscalité , de compétitivité, de simplification, et maintenant de
moralisation la maison France ne risque t-elle
pas l’implosion ?
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