lundi 13 août 2012

Juste contribution à un monde plus juste


Ce matin, je me suis levé juste à huit heures, j’ ai avalé un  jus(te) d’orange et enfilé un justaucorps qui commençait d’ailleurs à devenir trop juste , La veille je m’étais endormi  après avoir terminé la lecture de  « Justine ou les malheurs de la vertu ».

Comme je commence le travail à 8h 30 pile ou juste (si vous préférez) j’ai pensé qu’Il fallait justement que je me dépêche et j’ai pu prendre de justesse le car de 8H10 qui me conduit  à Saint Justinien où je suis employé chez Justin Bridou comme ajusteur de calibre saucissonesque.

 Comme vous le constatez,  j’ai grosso modo une quinzaine de minutes devant moi pour occuper mes neurones  à lire les « Justes « de Camus  que j’ai commencé il y a juste 5 mois ( un acte par mois)et que j’ai fort heureusement  payé le juste prix.

Malheureusement dans la précipitation , j’ai oublié de l’emporter,  aussi  je me suis rabattu  sur mon petit calepin sur lequel je tiens rigoureusement quand je ne suis pas absorbé  par une tâche plus importante les fais et les gestes accomplis dans la journée et là ,je me suis rendu compte que l’emploi  itératif du  mot juste et de ses diverses déclinaisons parfois approximatives  me rendait parfaitement « raccord » avec  l’ air du temps.

 D’ailleurs, en fouillant dans mon passé je me  suis aperçu que j’étais arrivé  juste le jour ou mes parents m’attendaient,  à 12 ans près. Et combien de fois les enseignants ne m’ont il pas signifié que j’étais trop juste pour passer dans la classe supérieure. Je peux  donc m’accommoder aisément d’un monde juste qui serait régi par un ordre juste et ou les efforts que j’aurais à accomplir seraient bien évidemment justes.

Alors bien sur, il se trouvera des agnostiques grincheux pour faire remarquer qu’il s’agit d’un tic de langage chez nos actuels gouvernants, d’autres fervents croyants trouveront au contraire superfétatoire d’accoler cet adjectif  et regretteront  l’emploi malheureux de ces formules pléonastiques. En effet, socialiste juste constitue un pléonasme au même titre que sociologue  de gauche, sarkozyste vulgaire ou  patron voyou.

Les plus dévots souligneront  fort justement  qu’au sein de ce gouvernement de justes, les plus extrémistes d’entre eux tellement épris de justice  avaient poussé l’abnégation jusqu’à devenir justiciables.
Je suis  bien entendu  incapable d’arbitrer avec la justesse nécessaire ce débat entre spécialistes  d’autant que je ne suis pas sur  d’avoir voté juste ;en fait, la seule chose dont je suis certain c’est que j’ai  juste voté.

Comme me l’a suggéré à juste titre mon entourage, à une rubrique, aussi juste soit elle, il faut pour une visibilité maximale, à défaut d’une lisibilité, juxtaposer une illustration.  Cette suggestion m’a laissé dans une profonde perplexité. 

Ma culture de la « justitude » et de ceux qui l’incarnent est très superficielle, trop juste  en quelque sorte. Néanmoins deux personnalités me sont venues à l’esprit, le Saint Just qui détient le ministère de la parole improductive et le buteur prolifique de la coupe du monde de football de 1958.

Cruel dilemme, mais il faut  bien choisir, c’est donc Just Fontaine qui accompagnera cette modeste contribution à ce monde plus juste qui se profile.

 Non point que je veuille minimiser les qualités de l’Impétrant à ce qu’on appelait avant  le Ministère de l’Industrie, du temps ou l’on ne confiait pas les intitulés des ministères aux communicants, mais il faut reconnaître que l’un, outre le fait  qu’il est né Just et n’a pas eu à le devenir, ce qui constitue un avantage certain ,a su se montrer efficace et productif , ce que n’a pas encore démontré l’autre.

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