dimanche 27 avril 2014

Mon beau Sapin, roi de la conisphère



Il faut laisser le temps au temps avait coutume de dire Mitterrand qui savait écouter les gens et ne s’en privait d’ailleurs pas.


Nous avons-nous aussi, pris un peu de  recul après cette effervescence médiatico-politique qui a secoué le microcosme politique ces derniers jours.


 Faute de pouvoir nous faire une idée précise sur la dernière affaire concernant l’ancien président, sauf à prendre pour parole d’évangile ce que déclarent ces nouveaux supplétifs de la justice que sont devenus certains journalistes, nous nous contenterons d’attendre sagement que celle-ci se prononce.


Le flux de la marée s’étant retiré, il ne nous reste qu’à en scruter l’écume avant qu’elle ne reparte emportée par le vent d’autres affaires ou scandales à venir.


Dans sa contre attaque virulente, Sarkozy évoquant le film ‘’La vie des gens’’ a  renvoyé contre ses adversaires une sorte de point Godwin à front renversé, une ‘’reductio ad stasium’’ pendant droitier de la fameuse  ‘’ reductio ad hitlerum ‘’ censée clouer au pilori tout contradicteur déviant.


La gauche autoproclamée morale ne s’était pas indignée quand le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) du département de la Vienne avait placardé en 2011 une affiche assimilant l’ancien président à Hitler, pas plus d’ailleurs lors de l’affaire du ‘’mur des cons’’.


Il est vrai qu’aucun de ses membres n’y était stigmatisé, pourtant il est permis de douter de l’immunité dont elle bénéficierait en matière d’inepties et d’âneries proférées et les embruns d’écume médiatique qui nous sont parvenus nous laissent dubitatifs.


Nous passerons sur la sortie du petit Benoit Hamon ne voyant "pas de problème à être écouté" si "on n'a rien à cacher" qui nous promet un radieux avenir orwellien et sur celle de Bartolone évoquant Berlusconi mais omettant de préciser que la tête sous le casque de Daft Punk rue du cirque était celle de son ami François.

Jean-Christophe Cambadélis, expert juriste  bien connu pour son expérience vécue sur le tas invoque sans rire sur son blog « l’atteinte à l’état de de droit » tandis que son compère en déboires judiciaires Harlem Désir goûte avec délectation les nouvelles révélations de Médiapart et somme Sarkozy de s’expliquer.




Sans doute oublie t-il qu’il était plus réservé lors de l’affaire Cahuzac quand il s’indignait contre ce même journal « Si on commence à lancer des accusations, il faut des preuves sinon il ne faut pas les lancer »

Ces deux éminentes personnalités ne supportent pas l’actuelle virginité judiciaire de l’ancien président et s’impatientent de le voir rejoindre le cercle élargi des politiciens condamnés, mais l’impatience est un vilain défaut qui ne s’arrange pas avec l’âge et la prise de conscience du caractère  éphémère de la vie, en général, et de la vie politique en particulier.

Même Hollande en 2010, commettait la même faute dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et se montrait impatient envers son ami Plénel qui n’avait pas toujours pas encore arrêté le délinquant tout en lui concédant qu’il faisait  plus que son travail.

Mais s’il faut distinguer un vainqueur, c’est à Sapin, vaillant soldat de la Hollandie, que le titre revient, son patronyme n’est pas usurpé, il est vraiment le roi incontesté de la conisphère, le promoteur de l’inversion ou qui sait peut être plus tard, de l’aversion de la courbe du chômage.

Lui qui doit faire preuve d’une inventivité remarquable chaque mois pour commenter les chiffres du chômage et nous expliquer que tout va bien dans le meilleur des mondes a quand même du mal à maitriser sa communication.

N’a t-il pas déclaré récemment sur Europe  « Au début, il y a des enquêtes contre Nicolas Sarkozy, à la fin, il y a des enquêtes contre Nicolas Sarkozy. Et on va s’occuper des enquêtes de Nicolas Sarkozy… » Puis il se reprend : "enfin, les juges vont continuer à s’occuper des affaires de Nicolas Sarkozy »

Ouf, on a eu peur, ce n’était qu’un lapsus linguae, diront les commentateurs bienveillants, imaginer qu’il puisse être aussi efficace contre Sarko que contre le chômage, l’embastillement du délinquant n’est pas pour demain.

Saluons tout de même pour conclure, la création originale  de la nouvelle notion de coup d’état verbal, de putsch oral, qui devrait permettre dans les années à venir d’éviter les bains de sang quand il conviendra de détrôner quelques potentats rien que par la magie du verbe.

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