L’histoire avait plutôt bien commencé,
Mosco avait accepté les yeux fermés
l’offre alléchante de devenir le grand argentier d’une France désargentée.
C’était à n’en point douter le casting idéal pour ce rôle, né bien coiffé, même
si cela s’est un peu dégradé après, affublé du profil caractéristique aux élites socialistes avec,
comme souvent, un petit passage acnéique à la LCR avant de virer social
démocrate.
Bien sur, Bercy qui comptait pas moins de six
colocataires en plus du titulaire du bail précaire, avait des allures d’usine à
gaz, avec l’impétueux Marquis de Montebourg et
Cahuzac omniprésents devant les projecteurs.
Mosco se
devait d’ouvrir l’œil même si la chute
de Cahuzac qui n’avait pas su le convaincre d’utiliser ses talents de
capilliculteur pour regarnir sa tête bien faite, était quasiment une aubaine
tant le chirurgien Franco-Helvète lui faisait de l’ombre.
Et puis patatras, les affaires se sont
rapidement gâtées, son collègue du Quay d’Orsay, l’autre divin chauve se mit à
réclamer « un patron pour Bercy » qui ressemblait de plus en plus à
une pétaudière.
Mosco lui-même s’en alla déclarer en plein
mois d’aout, l’œil humide sur les ondes de France Inter « Je suis très
sensible au "ras-le-bol fiscal" ressenti par les citoyens, qu'ils
soient des ménages, des consommateurs ou les entreprises »
En d’autres termes, il aurait pu nous faire
cet aveu « Mosco, il a veni, il a vidi et il a vici le pouvoir d’achat des
Français », une façon de nous faire remarquer que désormais nous
travaillerons à l’œil de Mosco.
Et puis en septembre, il est venu au Grand
Journal confondant probablement cette émission avec 30 millions d’amis, nous
parler de son chat mis en scène sur Twitter par sa jeune compagne, faisant
ainsi l’économie d’aborder des sujets
ennuyeux tels que l’état des dépenses publiques, ou les prochaines taxes à
venir.
Bien que nous soyons par nature enclins à une
empathie spontanée avec les amoureux des chats, le nom dont il a baptisé son
greffier, Hamlet, nous semble révélateur de l’embarras dans lequel le plonge la
fonction ministérielle, ‘’être ou ne pas être Ministre des Finances’’ semble
t-il se demander en permanence.
Un début de réponse vient de lui être apportée par Claudius Ayrault désireux de se refaire la cerise en prônant
une remise à plat de la fiscalité qui devrait lui permettre de rallonger son
bail à Matignon que d’aucuns souhaitaient ardemment résilier.
Quand le chat n’est pas là, les souris
dansent, Mosco qui était parti en Chine fait le gros dos et pattes de velours en
attendant le moment opportun pour sortir ses griffes qu’il a rétractiles comme
son matou.
Même si Hollande a calmé les ardeurs du bosco
du bateau ivre en parlant d’étaler le grand soir fiscal sur le quinquennat, Moscovici
sera peut être tenté de reprendre la main et de lui répondre œil pour œil s’il ne veut
pas subir le sort que veut lui réserver un Claudius récemment dopé aux anabolisants.
Ne nous méprenons pas, ce n’est pas à une moderne
adaptation de la tragédie shakespearienne à laquelle nous assistons, mais
plutôt à une banale comédie du pouvoir dont un chapitre ou chat pitre, les deux
orthographes sont autorisées, s’écrit sous nos yeux consternés.