Les suédois ont au moins un point en commun avec nous, ils
n’ont pas de pétrole mais ils ont des idées.
Nous avions eu récemment à commenter l’idée originale d’une inventive député Sandrine Mazetier qui souhaitait débaptiser
les écoles maternelles en raison d’une connotation sexuelle trop affirmée du
mot maternelle.
Un député suédois,
Viggo Hanser, sans doute adepte de la ‘’ gender theory ’’ que mon
voisin de palier qui a ramassé les pommes de terre à Jersey il y a trente ans,
s’obstine à traduire par théorie de mon gendre, a fait beaucoup plus
innovant.
Il veut faire passer une loi pour obliger les hommes à
uriner en position assise. Il développe plusieurs arguments pour promouvoir
cette idée géniale dont le principal est de renforcer l’égalité hommes-femmes.
Conscient que d’autres tout aussi épris d’égalité pourraient
suggérer d’obliger les femmes à se
soulager debout, il avance aussi deux autres raisons : une amélioration de
l'hygiène, et une lutte contre le cancer de la prostate par la position assise qui
serait anti-cancérigène.
Puisque l’identité sexuelle selon la théorie du genre est la perception subjective que l’on a
de son propre sexe et de son orientation sexuelle et la conséquence d’un
conditionnement social, pisser de concert dans un même lieu serait un pas de
géant pour l’humanité et une étape de plus vers l’égalité parfaite.
Cette proposition va, bien entendu, dans le sens du progrès,
hommes et femmes ne se côtoient-ils
pas en parfaite mixité chez le boucher
et le boulanger et la liste est longue des commerces et des lieux unisexe, de
la boutique de lingerie fine au salon de coiffure.
Uriner assis, l’idée est
excellente et comme le chantait Brassens, nous avons failli mourir de ne
l’avoir pas eu. Il reste bien entendu à mettre en place les modalités
d’application et de contrôle car comme en matière fiscale, on ne peut faire d’emblée
confiance sur une base déclarative.
Quels outils faudra t-il mettre en place pour faire
respecter la loi ? La mise au rebut des urinoirs ? Des caméras de
surveillance ? Un accompagnement policier dans les lieux d’aisance
publics ? Des portes transparentes, plus de portes ?
Un des effets positifs notoire serait le retour à la
fonction première de ces hideux édicules
appelées vespasiennes que l’empereur Vespasien, avant-gardiste de génie, avait
imaginé, non, pour satisfaire les besoins naturel des passants, comme le
raconte la légende, mais bien pour servir de garage à scooters qui pullulaient
déjà à Rome sous son règne.
La tâche est évidemment ardue mais pourvoyeuse d’emplois car
il faudra nécessairement enrôler des brigades de ‘contrôleurs de miction ‘’ dont Philippe Muray dans sa
désopilante énumération des bataillons ‘’d’emplois jeunes’ défilant au sein d’une job parade festive n’avait pas osé
imaginer la possible existence.
Si l’on postule que pour la sphère publique le problème peut
être résolu, il en va tout autrement dans la sphère privée où seuls des contrôles
inopinés de ces ‘’chargés de miction’’ comme ceux que pratiquent les médecins
de la sécu peuvent être envisagés.
Les instituts de sondage urinaire pourraient être sollicités
pour interroger par webcam interposée un panel représentatif de la population
française masculine afin de donner une
idée précise de la proportion des respectueux, des contrevenants, des indécis
qui alterneraient les positions et des autres qui par peur de se prononcer opteraient
pour la rétention.
Malgré l’incontestable avancée sociétale que constituerait
cette loi et le débat à la fois diversif et divertissant qu’elle pourrait susciter,
on voit que de nombreux obstacles se dresseraient à une mise en application
effective.
En août 2012, le
ministre de l'Environnement de Taïwan avait déjà essayé d'obliger les hommes à
uriner assis mais il avait du y renoncer en concluant qu’il s’agissait d’une
miction impossible.
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