jeudi 9 mai 2013

Miction impossible



Les suédois ont au moins un point en commun avec nous, ils n’ont pas de pétrole mais ils ont des idées.
Nous avions eu récemment à commenter  l’idée originale d’une inventive député  Sandrine Mazetier qui souhaitait débaptiser les écoles maternelles en raison d’une connotation sexuelle trop affirmée du mot maternelle.

 Un député suédois, Viggo Hanser,  sans doute  adepte de la ‘’ gender theory ’’ que mon voisin de palier qui a ramassé les pommes de terre à Jersey il y a trente ans, s’obstine  à traduire par  théorie de mon gendre, a fait beaucoup plus innovant.

Il veut faire passer une loi pour obliger les hommes à uriner en position assise. Il développe plusieurs arguments pour promouvoir cette idée géniale dont le principal est de renforcer  l’égalité hommes-femmes.
Conscient que d’autres tout aussi épris d’égalité pourraient suggérer d’obliger les femmes à  se soulager debout, il avance aussi deux autres raisons : une amélioration de l'hygiène, et une lutte contre le cancer de la prostate par la position assise qui serait anti-cancérigène.

Puisque l’identité sexuelle selon la théorie du genre  est  la perception subjective que l’on a de son propre sexe et de son orientation sexuelle et la conséquence d’un conditionnement social, pisser de concert dans un même lieu serait un pas de géant pour l’humanité et une étape de plus vers l’égalité parfaite.

Cette proposition va, bien entendu, dans le sens du progrès, hommes et femmes ne se  côtoient-ils pas  en parfaite mixité chez le boucher et le boulanger et la liste est longue des commerces et des lieux unisexe, de la boutique de lingerie fine au salon de coiffure.

Uriner assis, l’idée est  excellente et comme le chantait Brassens, nous avons failli mourir de ne l’avoir pas eu. Il reste bien entendu à mettre en place les modalités d’application et de contrôle car comme en matière fiscale, on ne peut faire d’emblée confiance  sur une base déclarative.

Quels outils faudra t-il mettre en place pour faire respecter la loi ? La mise au rebut des urinoirs ? Des caméras de surveillance ? Un accompagnement policier dans les lieux d’aisance publics ? Des portes transparentes, plus de portes ? 

Un des effets positifs notoire serait le retour à la fonction première  de ces hideux édicules appelées vespasiennes que l’empereur Vespasien, avant-gardiste de génie, avait imaginé, non, pour satisfaire les besoins naturel des passants, comme le raconte la légende, mais bien pour servir de garage à scooters qui pullulaient déjà à Rome sous son règne.   

La tâche est évidemment ardue mais pourvoyeuse d’emplois car il faudra nécessairement enrôler des brigades de ‘contrôleurs de  miction ‘’ dont Philippe Muray dans sa désopilante énumération des bataillons ‘’d’emplois jeunes’ défilant au  sein d’une job parade festive n’avait pas osé imaginer la possible existence.

Si l’on postule que pour la sphère publique le problème peut être résolu, il en va tout autrement dans la sphère privée où seuls des contrôles inopinés de ces ‘’chargés de miction’’ comme ceux que pratiquent les médecins de la sécu peuvent être envisagés.

Les instituts de sondage urinaire pourraient être sollicités pour interroger par webcam interposée un panel représentatif de la population française masculine afin de  donner une idée précise de la proportion des respectueux, des contrevenants, des indécis qui alterneraient les positions et des autres qui par peur de se prononcer opteraient pour la rétention.

Malgré l’incontestable avancée sociétale que constituerait cette loi et le débat à la fois diversif et divertissant qu’elle pourrait susciter, on voit que de nombreux obstacles se dresseraient à une mise en application effective.

 En août 2012, le ministre de l'Environnement de Taïwan avait déjà essayé d'obliger les hommes à uriner assis mais il avait du y renoncer en concluant qu’il s’agissait d’une miction impossible. 



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