dimanche 19 mai 2013

Supprimons les mots, les maux disparaitront





C’est la dernière trouvaille de nos députés, ils ont supprimé le mot ‘’race’’ de la législation française mais rédigé un amendement réaffirmant que la république continuera à combattre le racisme. Ouf ! SOS Racisme a du trembler sur ses bases et pour ses subventions.

Ce n’est qu’un début, nous assure t-on, d’autres seront aussi éradiqués, le mot sexe sera  lui aussi bientôt jeté aux oubliettes suivi de femme, d’homme, de maternelle, et une kyrielle d’autres superfétatoires mais tout aussi stigmatisants comme par exemple récession.

Très logiquement, le monochrome s’imposera, les mots noir, blanc, jaune, rouge s’estomperont comme par enchantement quoique à la réflexion une dérogation sera peut être accordée à rouge pour services rendus à la cause.
Voici qu’arrive enfin le choc de simplification linguistique promis par notre  timonier blagueur au grand bonheur des candidats de la télé-réalité mais au désespoir du célèbre jeu télévisuel inventé par Armand Jammot qui devra s’intituler dorénavant ‘’ Des chiffres et quelques lettres’’. 

Bien évidemment, il se trouvera quelques esprits chagrins dont je ne suis pas, pour objecter  que parler de racisme en expurgeant le mot ‘’race’’ n’a guère plus de sens que parler de communisme sans évoquer la commune, de  gaullisme sans célébrer le grand Charles, de marxisme sans louer la pensée de Karl, de je-m’en-foutisme sans rendre hommage à la mémoire de Jean Foutre.

Je ne partage pas cette opinion et je pense que la réforme va dans le bon sens mais est insuffisante, en effet race disparait mais le racisme subsiste, idem pour sexe qui s’évanouit tandis que le sexisme perdure.

A quoi bon supprimer le mot ‘’cancer’’ si les malades continuent  à  en mourir, bannir le mot chômage part d’un bon sentiment mais est une mince consolation quand on ne trouve pas de boulot.

C’est pourquoi je demande à nos dirigeants inspirés d’avoir de l’audace, de supprimer en même temps que les mots ‘’racine’’ les substantifs encombrants, ainsi on abroge par la loi les maux que désignent ces mots. On fait donc d’une pierre deux coups. 

On a suffisamment reproché à ce gouvernement de ne pas assez réduire les dépenses publiques pour ne pas se réjouir de le voir tailler à coups de serpe dans cette inflation verbale ou écrite qui nous coûte si cher en produits dérivés.

Songez que lorsque la réforme sera menée à bout, une conférence de presse de notre président pourra être expédiée en deux minutes chrono d’autant que dans l’étape suivante le législateur s’attaquera tout naturellement aux chiffres.

Pourquoi s’encombrer de chiffres positifs quand notre croissance avoisine le zéro. Donc  je propose un emploi élargi de l’adjectif numéral zéro pour quantifier les déficits, l’augmentation du SMIC, le niveau de l’emploi, et le degré de la politique menée par l’exécutif .

L’éradication des mots soulagera comme par miracle  nos maux et contribuera au réenchantement du rêve français promis dans un moment d’égarement durant la campagne.


On refait le match !



Le père Delanoël, Bobo 1er,  qui a déjà sorti de sa hotte des  fêtes comme la Nuit Blanche et Paris-Plage se délectait les babines à l’idée de cette festive troisième mi-temps du match PSG-Lyon. 

Bien sur interrogé par BFM il déplora la présence ‘’d’une poignée de perturbateurs’’ mais continua avec son optimisme béat de ravi de la crèche de nous soutenir mordicus que « les débordements avaient été contenus, la fête n'a pas été gâchée »  et poursuivait sur une note résolument positive « Quand les joueurs ont pu montrer le trophée, tout s'est bien passé, mais il y a beaucoup de monde, mais je ne suis pas surpris, ça fait 19 ans qu'on attend ce titre à Paris » 

Il conclut aux anges  « Les joueurs iront comme prévu dîner sur un bateau, ils iront sur la Seine, on va veiller à ce qu'il n'y ait pas d'incident sur les ponts, que quelqu'un tombe dans la Seine ».

Comme les responsables du maintien de l’ordre et tout à sa joie, Delanoë bisounours attendri par tant de ferveur populaire et qui avait déjà salué l’arrivée de Beckham comme  une très bonne nouvelle pour l’économie de sa ville mais aussi pour l’image de marque -on est prié de ne pas ricaner-  ne voulut pas voir le gros grain venir. 

Quelque temps après les choses se gâtèrent,  le Préfet de police évoqua la présence de milliers de casseurs, relançant la sempiternelle guerre de chiffres même si pour une fois ceux de la police pouvaient sembler excessifs et ceux de notre maître de cérémonie myope pour le moins mesurés.

Comme dans l’émission de Saccomano,tout le monde n’avait pas vu le même après match, les avis divergèrent  sur la nature et l’origine des supporters venus fêter à leur manière parfois excessive mais si spontanée le sacre du PSG. Des ultras, des extras, des intras ? des casseurs ? 

Par périphrases alambiquées des commentateurs semblaient néanmoins confirmer ce que l’on croyait voir, une majorité de banlieusards venus faire leurs emplettes dans les beaux quartiers de la capitale en profitant d’une opération ‘’portes ouvertes et vitrines cassées’’. 

Cambadelis développa alors une thèse iconoclaste intéressante, il nous expliqua doctement ce qui n’apparaissait pas si évident pour des témoins non avertis, qu’ils aient observé les scènes  in situ ou de l’autre côté de la petite lucarne.

 Il y vit en effet les effets sournois du  mariage pour tous et de la carpe et du lapin « On n'a pas anticipé la connexion entre ce que l'on avait vu lors des manifestations » contre « le mariage pour tous et les hooligans qui gravitent autour du PSG. Là, il y a eu la conjonction des deux et évidemment ils s'en sont donné à cœur joie » Quand Camba délire c’est un délice.

Pour ne pas être en reste d’extravagance un député UMP du Var Jean Sébastien Vialatte se crut autorisé à Tweeter "Les casseurs sont sûrement des descendants d’esclaves, ils ont des excuses Taubira va leur donner une compensation ! " qu’il s’empressa bien entendu de retirer quelque temps après. 

Mais le tweetus interruptus a ceci de commun avec le coït du même nom, il est difficile à maitriser pour les personnes émotives et les éjaculateurs précoces  même si l’érotisme et la sensualité d’un clavier n’apparaissent pas évidents au premier contact.

Il n’y a pas que la télé qui rend fou, le football aussi et quand les deux s’unissent c’est un vrai vent de folie qui souffle sur la planète médiatique.

samedi 11 mai 2013

Préservons notre Fourest



En faisant le bilan d’une année de chroniques, je me suis aperçu que j’avais très peu parlé d’écologie si ce n’est, pour brocarder avec ma  mauvaise foi  congénitale, les deux éminents ministres labellisés ‘’Bio’’ d’un gouvernement que son chef hésite encore à modifier génétiquement.


C’est à la faveur d’un récent événement à Nantes  où elle fut traquée par des ‘’enragés d’extrême droite’’  que je me suis rendu compte de la grande fragilité de notre Fourest qui fut même, et c’est un comble, attaquée à  la Fête de l’humanité alors qu’elle venait prêcher la bonne parole.


Prise entre deux feux, malmenée par de violentes bourrasques, les conséquences pouvaient être dramatiques si l’on n’y prenait garde, et bien que béotien en sylviculture, je ne pouvais rester les bras croisés devant une telle situation et devais témoigner pour le moins de ma compassion.


J’ajoute  que juridiquement, dans notre beau pays, il n'existe pas de concept de catastrophe naturelle concernant la Fourest, par conséquent cela exclut toutes possibilités de remboursement par les assurances en cas de dommages.


La Fourest, les médias en dépendent pour leur existence, par son omniprésence médiatique elle produit des biens comme ses essais, ses interventions  et ses documentaires. Elle rend des services essentiels, alimente le débat, combat sans répit les calamités qui gangrènent notre écosystème sociétal : l’extrême droite, l’homophobie et l’intégrisme religieux.


Elle joue aussi un rôle important dans la préservation des équilibres politico-médiatiques portant le fer contre pêle-mêle, Christine Boutin, Tarik Ramadan, Marine Le Pen, Frigide Barjot etc.


La  Fourest constitue aussi une barrière naturelle contre  les glissements sémantiques de Christian Vanneste, même si elle se laisse submerger parfois, par les outrances langagières de Pierre Bergé. 


Elle  nettoie aussi les idées usées, nauséabondes en agissant comme une station d’épuration et nous les restitue délivrées d’arguments spécieux, prêts à être resservis en bonne société. Elle prévient l’érosion des idées humanistes et sauvegarde l’humus bien-pensant nécessaire à la vitalité de notre démocratie.


Mais elle fait parfois de l’ombre à certains comme Pascal Boniface qui voudrait bien être l’arbre qui cache la Fourest et prône dans son livre ‘’Les Intellectuels Faussaires’’ une defourestation massive. 


Ce bucheron médiatique ne semble mu que par une jalousie de compétiteur obnubilé par le temps de présence sur les  radios et télévisions où pourtant selon une récente enquête il la domine encore largement de sa cime majestueuse. 


Si j’ai pris définitivement parti dans cette querelle sylvicole pour Caroline contre Pascal, n’allez pas croire que j’ai été influencé par sa photo sur sa page face book  où elle montre sa poitrine dénudée, je devrais dire son tronc  sans feuilles, pour montrer sa solidarité avec la jeune tunisienne Amina.


Non, c’est bien une tardive conversion à l’écologie militante qui me pousse à crier à pleins poumons 

 «Préservons notre Fourest ». Comme la déforestation fut fatale à la civilisation Maya, la défourestation porterait un coup mortel  à  celle des médias.



 


jeudi 9 mai 2013

Miction impossible



Les suédois ont au moins un point en commun avec nous, ils n’ont pas de pétrole mais ils ont des idées.
Nous avions eu récemment à commenter  l’idée originale d’une inventive député  Sandrine Mazetier qui souhaitait débaptiser les écoles maternelles en raison d’une connotation sexuelle trop affirmée du mot maternelle.

 Un député suédois, Viggo Hanser,  sans doute  adepte de la ‘’ gender theory ’’ que mon voisin de palier qui a ramassé les pommes de terre à Jersey il y a trente ans, s’obstine  à traduire par  théorie de mon gendre, a fait beaucoup plus innovant.

Il veut faire passer une loi pour obliger les hommes à uriner en position assise. Il développe plusieurs arguments pour promouvoir cette idée géniale dont le principal est de renforcer  l’égalité hommes-femmes.
Conscient que d’autres tout aussi épris d’égalité pourraient suggérer d’obliger les femmes à  se soulager debout, il avance aussi deux autres raisons : une amélioration de l'hygiène, et une lutte contre le cancer de la prostate par la position assise qui serait anti-cancérigène.

Puisque l’identité sexuelle selon la théorie du genre  est  la perception subjective que l’on a de son propre sexe et de son orientation sexuelle et la conséquence d’un conditionnement social, pisser de concert dans un même lieu serait un pas de géant pour l’humanité et une étape de plus vers l’égalité parfaite.

Cette proposition va, bien entendu, dans le sens du progrès, hommes et femmes ne se  côtoient-ils pas  en parfaite mixité chez le boucher et le boulanger et la liste est longue des commerces et des lieux unisexe, de la boutique de lingerie fine au salon de coiffure.

Uriner assis, l’idée est  excellente et comme le chantait Brassens, nous avons failli mourir de ne l’avoir pas eu. Il reste bien entendu à mettre en place les modalités d’application et de contrôle car comme en matière fiscale, on ne peut faire d’emblée confiance  sur une base déclarative.

Quels outils faudra t-il mettre en place pour faire respecter la loi ? La mise au rebut des urinoirs ? Des caméras de surveillance ? Un accompagnement policier dans les lieux d’aisance publics ? Des portes transparentes, plus de portes ? 

Un des effets positifs notoire serait le retour à la fonction première  de ces hideux édicules appelées vespasiennes que l’empereur Vespasien, avant-gardiste de génie, avait imaginé, non, pour satisfaire les besoins naturel des passants, comme le raconte la légende, mais bien pour servir de garage à scooters qui pullulaient déjà à Rome sous son règne.   

La tâche est évidemment ardue mais pourvoyeuse d’emplois car il faudra nécessairement enrôler des brigades de ‘contrôleurs de  miction ‘’ dont Philippe Muray dans sa désopilante énumération des bataillons ‘’d’emplois jeunes’ défilant au  sein d’une job parade festive n’avait pas osé imaginer la possible existence.

Si l’on postule que pour la sphère publique le problème peut être résolu, il en va tout autrement dans la sphère privée où seuls des contrôles inopinés de ces ‘’chargés de miction’’ comme ceux que pratiquent les médecins de la sécu peuvent être envisagés.

Les instituts de sondage urinaire pourraient être sollicités pour interroger par webcam interposée un panel représentatif de la population française masculine afin de  donner une idée précise de la proportion des respectueux, des contrevenants, des indécis qui alterneraient les positions et des autres qui par peur de se prononcer opteraient pour la rétention.

Malgré l’incontestable avancée sociétale que constituerait cette loi et le débat à la fois diversif et divertissant qu’elle pourrait susciter, on voit que de nombreux obstacles se dresseraient à une mise en application effective.

 En août 2012, le ministre de l'Environnement de Taïwan avait déjà essayé d'obliger les hommes à uriner assis mais il avait du y renoncer en concluant qu’il s’agissait d’une miction impossible. 



Bruno-Roger Petit, son univers impitoyable !



Chroniquer un article de Bruno-Roger Petit peut apparaitre comme  un non-sens ou pour le moins une redondance inutile car nul n’est besoin d’en rajouter. Tout est parfait, c'est comme si, il vous prenait l'envie incongrue, d'apporter des retouches à la Joconde. Je m’y étais déjà essayé il y a quelques mois avec plus ou moins de bonheur.

J’avais malheureusement eu la maladresse d’intituler cet article « Edwy, sois bon » et de l’illustrer par une photo du célèbre moustachu dont la notoriété avait éclipsée le brillant sujet  que j’avais souhaité mettre en exergue.

Je devais une revanche à Bruno-Roger dont les initiales peuvent constituer un avantage certain pour le propulser vers la popularité médiatique que son talent protéiforme mérite incontestablement.

 Les exemples d’acronymes mêlant les politiques et les journalistes, signant ainsi une renommée indiscutable sont pléthore : VGE, FOG, MAM, PPDA, JJSS, DSK, JFK, NKM, BHL etc. Pourquoi en serait-il autrement pour BRP ? Ne manie t-il pas, ce parfait ambidextre,  avec autant de virtuosité la brosse à reluire de la main gauche que le coupe-coupe de l’autre ? 

Nous en étions à l’époque aux prémices de l’affaire Cahuzac et notre héros, j’hésite à employer le mot journaliste à son propos, exhortait alors son ami Edwy d’éviter le supplice de la goutte d’eau médiatique insupportable s’agissant d’une affaire engageant le ministre d’un gouvernement de gauche.

 Tout son humanisme bienveillant  suintait tout au long de sa bouleversante requête dont la lecture me faisait monter les larmes aux yeux en même temps, par un phénomène que je ne m’explique pas, que la moutarde au nez.

Etonné et quelque peu inquiet de ces deux manifestations concomitantes, je sollicitai un rendez vous chez mon ORL qui diagnostiqua une allergie aux poils de carpettes et me suggéra d’éviter la lecture autant que faire se peut, du Saint Maclou du journalisme hexagonal.

Mais se défaire d’une addiction  n’est pas chose aisée, et j’ai replongé récemment en culpabilisant mais je fus rassuré dès les premiers mots. Cette fois ci, aucun risque allergique, Saint Maclou avait sans doute fumé tout son stock de moquettes et  s’était transformé en un Black et Decker qui taillait ras, étêtait,  correctionnait,  dynamitait, ventilait, dispersait à la manière d’un tonton flingueur.

Comme ses prénoms, BRP est double : compatissant, bienveillant, sensible, miséricordieux avec  les bien-pensants clairvoyants, il peut se révéler intraitable, impitoyable avec  les personnes atteintes de strabisme idéologique divergent.

Qui était la malheureuse victime de ce massacre à la tronçonneuse ?  Un collègue de BRP journaliste de France 3 « Pris la main dans le sac, en flagrant délit de violation des règles professionnelles les plus élémentaires ».

Une opération contraire à la déontologie journalistique dixit notre sourcilleux qui somme donc France 3, de sanctionner Clément Weill-Raynal dont les convictions politiques semblent erratiques et éloignées des siennes, ce qui lui est insupportable.

Ce qui irrite notre Robespierre de pacotille, c’est qu’en plus d’être un voleur de photos, ce chenapan n’a rien trouvé de mieux que de les faire passer à Atlantico, ce qui vous en conviendrez est beaucoup moins éthique que le chapardage d’un enregistrement d’une conversation privée remis à Médiapart.

Nul doute que la direction de France 3 s’insurgera aussi contre l’émission ‘’Les Infiltrés’’ programmée par sa sœur France 2 dont Weill-Raynal semble avoir emprunté les méthodes.

Pour conclure, j’emprunterai encore à Michel Audiard cette réplique culte « J’ai déjà vu des faux culs mais vous êtes une synthèse ». Oui Bruno-Roger, vous portez bien votre patronyme, ce que vous écrivez c’est vraiment petit.