samedi 6 octobre 2012

Un‘’Psy’’ au poil








Au début, j’avais envisagé un titre ronflant  pour attirer le chaland avide de nouvelles médecines alternatives ‘’ Précis de ronronthérapie’’. Talou, c’est le nom du chat qui surveille du coin de l’œil l’avancement de mes élucubrations et qui connait ma tendance naturelle à grandiloquer  m’en a dissuadé. Je lui ai alors successivement proposé « Mon ‘’Psy’’ à poil» rejeté car trop grivois, puis « Chronique Portugueche» en raison de cette sensation de chuintement qui se dégage de la lecture de cet article mais aussi en hommage aux moustaches qui ombrent délicieusement les lèvres des Portugaises, recalé aussi car trop cliché et hors sujet. Un compromis s’est alors dégagé pour l’intitulé ci-dessus. 

Mon chat et moi, nous sommes félins pour l’autre, chat va sans dire, mais chat va mieux en le disant. Chat, je le savais intuitivement depuis toujours, c’est la raison pour laquelle j’ai toujours vécu peu ou prou entouré de matous.

Quand je parle de mon chat, c’est par commodité, pour ne pas dire mes chats, mais ne dit-on pas que le chat a 9 vies, aussi je suis enclin à penser que les chats successifs qui ont jalonné ma vie ne sont en fait que la réincarnation sous différents pelages, sous différents minois du même matou.

Le chat est très conscient que la routine engendre l’ennui. Il a la délicatesse pour ne pas ennuyer le pauvre humain dans sa triste vie de jouer les transformistes de talent mais aussi de nous faire profiter à nouveau de ses pitreries de chatons.

 Là, réside sans doute sa grande supériorité sur la femme qui se transforme souvent au cours de sa vie, transformisme capillaire, textile, dermique même grâce aux cosmétiques, à la chirurgie esthétique, dans un combat vain et perdu d’avance. En effet, jamais elle ne retrouve sa fraicheur de vivre, Hollywood chewing gum.son espièglerie qui vous avait tant séduit.

Et l’homme me direz vous ? Je ne peux pas être juge et partie, et ne suis pas doué pour le transformisme sexuel, la prochaine fois, j’essaierai  une chronique mixte à quatre mains. Celle ci est a été écrite à  six pattes ce qui explique les fantaisies orthographiques et lexicales comme autant de concessions à mon greffier. Mon chat est curieusement, et je le regrette, assez cabotin.

Le Chat est un anxiolytique puissant, sans effets secondaires importants, si ce n’est une légère ponction financière quasiment indolore pour l’approvisionner régulièrement en croquettes et lui  aménager une litière digne de son statut de maître de maison.

Car en effet, j’ai régularisé la situation depuis peu, craignant les foudres de la fiscalité moscovicienne j’ai procédé à un démembrement de ma propriété faisant de mon matou  le nu-propriétaire et me reléguant au statut d’usufruitier, je suis désormais le commensal de mon matou qui a l’extrême gentillesse de m’accueillir à sa table et de partager ses croquettes avec moi.

Seule ombre au tableau, l’intitulé de sa nouvelle situation l’a quelque peu chat griné, se faire traiter de nu-propriétaire quand on est pourvu comme tous les bengals d’une fourrure aussi soyeuse que lui, avec cette inimitable « poudre d’or » à sa surface, c’est un peu désobligeant. De toute façon, mon chat  abhorre les signes extérieurs de richesse, la preuve, il déteste ma voiture.

Mais revenons à ses vertus thérapeutiques évidentes, tous les gens qui me connaissent et ceux qui me font l’honneur de lire mes articulets savent que je suis en excellente santé psychologique, tout du moins jusqu’à celui là. 

La ronronthérapie que le chat s’applique à lui-même a des vertus réparatrices extraordinaires sur les  lésions et les fractures qui balisent hélas souvent la vie de ces aventuriers. En effet, contrairement aux idées reçues, le chat ronronne aussi en situation de souffrance et de stress.

J’ai moi-même pu vérifier l’extraordinaire rétablissement de mon bengal  après qu’il eut été   percuté par une voiture, bilan : la tête du fémur broyée, aucune possibilité de mettre une prothèse, auto reconstitution d’une pseudo articulation avec muscles et tendons et 2 mois après reprise d’une vie normale de chat. 

Un vétérinaire toulousain, le Docteur Gauchet a mis au point une méthode testé sur 250 cobayes humains dont les résultats se sont révélés concluants. L’écoute du  ronronnement du chat provoquerait  une production de sérotonine, de mélatonine et d’endorphines, toutes substances apaisantes, relaxantes et analgésiques.

Exit les somnifères grâce à la mélatonine, ‘’hormone du sommeil’’ tandis que le niveau de sérotonine augmente régulant votre humeur et les endorphines hormones du bonheur sont secrétées comme dans les sports d’endurance.

Deux minutes de ronronthérapie avec votre chat sur les genoux, en regardant les aventures palpitantes du commissaire Derrick  équivaudraient à 45mns de jogging avec des collègues de bureau exhalant la transpiration de leurs aisselles mal entretenues. En même temps, pour cette dernière hormone très proche des opiacés, vous vous droguez en toute impunité.

Remède peu onéreux, le chat est aussi un médicament ‘’bio’’, aucune de ses activités ne troue la couche d’ozone au contraire des vaches qui sont aussi beaucoup moins pratiques pour voyager et pèsent sur les genoux arthrosés.

Le chat est un thérapeute consciencieux, si le ronronnement constitue la base de sa pharmacopée, il utilise d’autres méthodes, le coup de tête, le pétrissage du corps du patient, vêtu de préférence, à la fois pour le confort de celui-ci, et aussi car le chat ne pratique pas le massage thaïlandais et ne présente aucun signe de perversion. Sa seule présence silencieuse et hiératique suffit pour apaiser vos angoisses existentielles, « l’idéal du calme est dans un chat assis  » écrivait Jules Renard. 

Les basses fréquences du ronronnement du chat s’échelonnant entre 25 à 50 Hz  ne doivent pas être confondues la nuit avec le ronflement du ou de sa partenaire qui lui peut atteindre 300 Hz et 95 décibels. Autant le ronron est apaisant, autant le ronflement du colocataire de votre lit est énervant. Dans les cas extrêmes vous êtes autorisés à virer le ronfleur pour y substituer le ronronneur.

Et puis tandis que votre partenaire vous inflige plusieurs heures de ronflement, le chat se contente d’une légère posologie et ne vous administre que tout au plus quelques petites minutes de son ronron apaisant. En chronobiologiste confirmé, il ne vous prescrit sa dose que lorsque il vous sait réceptif et aux moments opportuns. Le mien me la prodigue tous les matins au lever lors de mon réveil qu’il sait chafouin.

Le chat, entre autres vertus n’est pas rancunier,vénéré, traité avec les plus grands égards dans l’Egypte antique, il fut ensuite l’objet au Moyen âge de persécutions ordonnées notamment, par Innocent VIII qui méritait bien son nom, qui rédigea une bulle papale ordonnant que les sorcières et leurs chats soient brulés vifs. 

Les chats  survivants constatèrent que la peste bubonique se répandait de façon endémique et un tiers de la population européenne succomba, les félins se rendirent compte que les hommes étaient encore plus cons que méchants, qu’ils avaient vécu pendant trois siècles des vies de chiens, mais en conclurent magnanimes qu’il n’y avait pas de quoi fouetter un homme.  

Le petit félin sait gré à l’homme de ne pas avoir associé à son nom une insulte ou une expression péjorative, le chien, l’âne, la mule, l’oie ou encore la dinde n’ont pas eu cette chance et je n’ai pas encore évoqué le couple maudit la morue et le maquereau.

 Sans doute s’étonne t-il juste un peu que sa compagne serve aussi à désigner le sexe féminin mais comme son ami Georges Brassens, il considère que le pire de tous est un vocable de trois lettres et que de tous ces mots éxécrables et odieux qui le désignent, celui là est le plus doux.

 Alors, est ce un nouveau paradoxe français que de constater que malgré le nombre impressionnant de chats estimé à 9 millions nous détenions le record du monde en consommation d’antidépresseurs. 

Contradiction apparente, notre félidé n’aime pas se mettre en avant,et s’il n’est  pas un médecin malgré lui, il n’impose pas sa présence, ni sa ‘’médecine » à  celui qui ne la souhaite pas. Il apprend tres tôt la solitude, ‘’c’est le chat qui s’en va tout seul‘’ comme l’écrivit Kipling dans un célèbre conte.

Il ne suffit donc pas d’avoir sa carte de sécurité sociale pour bénéficier de la ronronthérapie,Minou choisit ses patients, ceux qui savent lui prodiguer de la tendresse car il ne vit pas exclusivement de croquettes mais aussi de caresses. A chacun de découvrir sans brusquerie lesquelles conviennent le mieux.
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