Et si la lecture des faits divers, même automnaux, nous en
disait plus sur la politique et les politiciens que les ‘’marronniers’’ de la
presse qui périodiquement nous infligent, entre autres sujets tout aussi passionnants,
une médiocre resucée de lieux communs sur les Francs Maçons.
Saluons quand même l’esprit d’initiative de Libération et du
Nouvel Obs qui ont su innover avec de nouvelles variétés comme ‘’les cabinets
blancs de la République’’ ou ‘’la galaxie des néo fachos ‘’, que l’on verra
refleurir immanquablement l’année prochaine.
C’est le ‘’Parisien’’, lui plus prosaïque, qui nous informe
du cambriolage survenu au domicile du Ministre du Budget, par ailleurs expert
capillaire de renom, à son modeste appartement situé Avenue Pierre 1er
de Serbie dans le 16ème arrondissement tout aussi multiculturel que
la goutte d’or mais en plus chic.
On lui aurait dérobé, entre autres, huit montres qui seraient
de marque ‘’Rolex, Jaeger Lecoutre, Boucheron, Chaumet, et Breiling. L’enquête
diligentée rapidement a pu démontrer qu’aucune Lip, Festina, Swatch ou autres Yéma
n’avaient été dérobées pour la simple
raison que le ministre avait déclaré ne pas en détenir.
Ce qui prouve au moins qu’il n’est pas un collectionneur
compulsif et que son budget, comme celui de tous les français, n’est pas élastique,
il sent lui aussi, le vent de la rigueur souffler sur son échine.
Nous n’entrerons pas dans la polémique sur la surface du dit
logement qui ne serait pas de 300 m2 comme indiqué par le journal, mais de 140
m2, voire peut être de 150m2 selon
d’autres sources. Cette différence peut sembler anecdotique mais elle a quand
même deux incidences non négligeables.
Elle minimise la performance du malandrin ; en effet,
découvrir huit tocantes dans un espace deux fois plus restreint qu’annoncé ne
méritait peut être pas l’honneur des gazettes.
Elle montre aussi que la dimension raisonnable de l’appartement est plus en adéquation
avec l’empathie naturelle qu’éprouvent dès leur naissance les responsables socialistes à l’égard de la
classe ouvrière, sauf bien entendu, quand prise de boisson, celle-ci voit
bleu-marine au lieu de voir rouge.
Qu’est ce qui
distingue un porteur de Rolex de gauche de son collègue de droite ? C’est
assez simple, le politicien de la droite décomplexée l’arbore ostensiblement, comme un signe de
réussite, et pour ne pas décevoir Séguela, qui sait pertinemment qu’un mec de
50 balais qui n’a pas de Rolex a raté sa vie.
A la relecture de ces dernières lignes, je jette un coup
d’œil furtif à mon poignet gauche, et ce que j’y vois, accrochée comme une
bernique à son rocher, me désespère, une montre de pacotille reçue contre un
abonnement annuel à mon ancien hebdomadaire préféré.
Le societaliste, comme on devrait l’appeler désormais, puisque
le social s’estompe peu à peu, a un avantage certain sur son dextre rival. En effet, depuis la disparition des montres à
gousset, les montres se portent très majoritairement à gauche, il est donc
légitimé par cette tradition.
D’autre part, l’homme polique de gauche est d’abord et avant tout, un esthète, un collectionneur, en l’occurrence,
pour Cahuzac et Dray, ce sont des mostrophilistes
et non de riches bourgeois comme seraient tentés de répondre des béotiens
avinés.
De même que Dumas, pas Alexandre, l’autre, Roland, qui
collectionne les chaussures est un calcèologiste et non un fétichiste pervers comme
pourraient le penser les fans libidineux de Marc Dorcel.
Contrairement à Brassens qui eut la magnanimité de ne pas
sonner la maréchaussée quand il fut victime d’un monte-en-l’air, et qui en fit
une chanson joliment tournée, notre ministre n’hésita pas à faire intervenir la
maison poulaga.
Évidemment, si vous n’êtes pas sensible à la poésie budgétaire et fiscale, si elle vous
semble hermétique, et si vous préférez Prévert à votre percepteur, les feuilles
d’impôts qui se ramassent à la pelle et
ne pourront même pas de servir de compost efficace et naturel pour votre jardinet
vous raviront moins que les vers du poète sétois.
Mais il n’y a pas que les fait-divers, les brèves peuvent
être aussi instructives, nous apprenons sur ‘’Ouest-France’’ que notre Ministre de la
‘’Francofolie’’ a utilisé un Falcon privé pour se rendre à Kinshasa au sommet
du même nom en violant la charte déontologique imposée par notre président ferroviaire.
Ce dernier la remettra sur les rails d’une bonne gouvernance modeste et proche
du peuple.
La porte parole du gouvernement, a répondu quelque peu embarrassée
« J’ignore dans quelles conditions elle a pris ce Falcon, mais, enfin,
j’imagine qu’il n’y avait pas d’autre choix possible, connaissant Yamina
Benguigui » dont un autre quotidien facétieux nous apprend qu’au Quay d’Orsay
on l’appelle Mickael Jackson. Ah bon, pourquoi donc ?
Imaginez, seulement un instant, ce que fut, en son temps, la
réaction de ces mêmes societalistes lorsqu’un des prédécesseurs de notre
jacksonienne secrétaire d’état, Alain
Joyandet s’était cassé en Falcon en Martinique. Malgré l’excuse d’une probable
mauvaise interprétation de la célèbre apostrophe de son chef au salon de
l’agriculture qui ne lui était pas destinée « Casse toi, pauv’con’’, il
avait du démissionné.
Enfin une dernière brève pour la route, Dieudonné aurait des
ennuis avec l’administration fiscale qui lui réclamerait 887.000 €, et la
justice serait sur le point de vendre aux enchères un ensemble immobilier lui
appartenant, ce qui pourrait se résumer ainsi : le fisc veut reprendre à
Mr M’Bala M’Bala ce que Dieu lui a donné.
C’est tout simplement mesquin. Il
semble que l’humoriste ait bénéficié de moins de mansuétude que l’auteur de
l’impérissable chenille africaine ‘’Saga Africa, ambiance de la brousse….
Morale de cette histoire, selon que vous serez aimable
politiquement ou misérable idéologiquement, le fisc saura se montrer plus ou
moins patient et les jugements de la cour vous rendront blanc ou noir.
Revenons pour conclure à la mésaventure du grand argentier
désargenté,
Il est probable qu’il ne
prendra pas le temps, et c’est bien normal, puisqu’il n’a plus de montre, de
féliciter l’amateur d’art qui a su faire
preuve, à la fois ,de bon gout et de solidarité ouvrière en dédaignant
la calculette financière posée en évidence sur le bureau, afin de ne pas le
priver de son outil de travail.
Qu’il nous soit alors permis de le faire à sa place, et à
l’image du bon Georges qui dans le post-scriptum à ‘’
Stances à un cambrioleur’’ conseillait
à son voleur dont il pressentait que ce fut son seul talent de ‘’prendre pignon
sur rue’’, et de se mettre dans les affaires, nous lui suggérons d’ouvrir une
galerie d’art en guise de niche fiscale.
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