Les rappeurs en
rêvaient,nique ta mère scandaient-ils, la député socialiste Sandrine Mazetier l’a
fait. Dans une fulgurance dont on ne la croyait pas capable pour la bonne
raison qu’on ne la connaissait pas, la vice-présidente de l’assemblée nationale
a saisi le gouvernement sur une affaire de la plus haute importance.
Avait-elle trouvé la
martingale pour réduire le chômage en quatre vingt jours ? Ou mieux encore,
et plus vite que Bercy, la formule
magique et mathématique pour ponctionner les riches non encore exilés de la
fameuse taxe à 75% si chère à son président ?
Non, rien de tout
cela, dans une question écrite à Vincent Peillon qui peine déjà à trouver les
rythmes scolaires, elle explique que dans le combat que mène le gouvernement
pour l’égalité entre hommes et femmes et dans le souci de lutter contre les
stéréotypes , il conviendra de remplacer
le nom ‘’genré’ d’école Maternelle’’ par un nom plus neutre en la rebaptisant
par exemple ‘’première école’’ ou ‘petite école.
Le Mazetier dans le
texte, sorte de novlangue très simple, qui ne fait pas du genre, nécessitera de
notre part un temps d’adaptatation. Quand nous verrons le délicieux moustachu
d’Europe Ecologie les Verts, il sera
séant de l’appeler Noel Mesparents ou mieux encore, Noel Maparentèle, ce qui
fait plus chic.
Elle déclare sans
rire, car l’humour est une contrée où
elle n’a jamais mis les pieds « Changer le nom , c’est neutraliser d’une
certaine manière la charge affective maternante du mot maternelle »
Mazette, il ne manquait que le mot maternage et toutes les déclinaisons y
étaient.
Les femmes
accoucheront dans des ‘’Centres pour Parturientes’’, il sera bien vu d’envoyer bouler ses contradicteurs par un
‘Nique ta parenté’, remplacer le merci par un parsi moins sexué. La mer deviendra
une vaste étendue d’eau salée, le mercredi sera remplacé par le parcredi, et
même tout simplement par un sibyllin ‘’credi’’ dans les sms.
Pourtant sur son site
internet réalisé probablement avant sa terrible attaque de psoriasis linguistique,
elle nous explique calmement qu’elle est
née à Rodez, qu’elle est arrivée dans le 12ème arrondissement en
maternelle et qu’elle est mère de deux enfants. La vie politique est cruelle,
que ne doit-on pas faire pour exister.
C’est un bouleversement linguistique d’ampleur
que nous propose Mazetier dont je n’ose plus faire précéder le patronyme d’un article
sexuellement connoté. Si le social défaille, le sociétal ce n’est pas de la
jaille.
Sandrine qui sait
faire la part des choses a bien compris quelles étaient les véritables
priorités politiques du moment. L’insécurité économique, la précarité sociale,
la pauvreté, l’exclusion ne sont que billevesées qu’il faudra même un jour
débaptiser.
Elle sait bien que
changer le langage, le faire évoluer, c’est modifier les mentalités. Si vous
dites d’un pauvre qu’il est un individu
aux ressources insuffisantes, son regard sur les personnes aux revenus
excessifs change, cette circonvolution langagière lui rend tout de suite sa
situation moins pénible.
Le parti sociétaliste
que je me suis permis de rebaptiser ainsi pour apporter ma contribution au
renouvellement sémantique dispose avec elle et de nombreux autres de son acabit
un stock d’armes de diversion massive.
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