La génétique a tranché, les hommes possèdent environ 35 000
gènes, ne différant que très peu d'une personne à l'autre. L'alphabet génétique
est composé de 4 lettres A, C, G ou T, formant un enchaînement de 3,2 milliards
de signes hérités de chacun de nos parents. Or l'enchaînement de ces lettres au
niveau des gènes ne varie qu'une fois sur dix mille entre des hommes ou des
femmes issus d'Afrique, d'Asie ou d'Europe.
Et si la génétique ne suffit pas, la politique viendra à son
secours, « Il n’y a qu’une seule race, qu’une famille, c’est la famille humaine
». En faisant référence à Jaurès en mars 2012, le candidat Hollande a promis de
supprimer le mot ‘’race’’ de la constitution. Supprimons le thermomètre, la
maladie disparaitra, merci docteur, combien je vous dois ?
Si ce n’est pas de la médecine, alors c’est de l’illusion,
la magie du verbe, les mots soignent les maux, modifient les comportements,
signent la disparition des racistes et les victimes collatérales sont les anti
racistes professionnels.
Conséquence immédiate, si les races n’existent plus,le
racisme doit s’auto dissoudre en même temps que SOS Racisme dont l’acronyme en
anglais se traduit par Save our Subventions. Pour le MRAP et la LICRA, qui ont
su se diversifier, l’affaire est moins grave puisque il ne s’agit que
d’amputation d’une lettre de leur acronyme, il leur reste comme fonds de commerce résiduel l’anti
sémitisme partiel, car à notre connaissance, dans ces deux associations le mot
« sémite » ne concerne que les juifs, les arabes passant ainsi à la
trappe.
Pierre Desproges l’humoriste désabusé avait donc tort quand
il disait« J’adhérerai à SOS-Racisme quand ils mettront un S à
racisme. Il y a des racistes noirs, arabes, juifs, chinois et même des
ocre-crème et des anthracite-argenté. Mais à SOS-Machin, ils ne fustigent que
le Berrichon de base ou le Parisien-baguette. C’est sectaire. ».
Tout autant que Léopold Sedar Senghor, l’un des deux chantres de la
négritude quand il déclarait « Les racistes sont des gens qui se trompent de colère » Au moins,
avaient-ils tous les deux l’excuse d’être morts avant la découverte complète du
génome humain.
D’ailleurs puisque cette chronique s’intéresse aux mots, l’invention du
néologisme « négritude » par Aimé Césaire en renversant une insulte
et en la transformant en un mot chargé de sens
et porteur de valeurs est une trouvaille beaucoup plus intéressante et
signifiante que la « bravitude » sur la muraille de Chine de la
Joconde du Poitou qui n’est qu’une banale faute de français.
Mais voilà, contrairement aux attentes des scientifiques et
de certains de nos politiques , le vocable « racisme » dont on
attendait l’obsolescence programmée fait de la résistance sous diverses
déclinaisons, racisme anti jeune, racisme anti vieux, racisme anti flic, et
plus récemment racisme anti-blanc. Le glissement sémantique englobe même le
sexisme, l’homophobie, le machisme, l’islamophobie.
Quelle est l’explication de cette permanence de
l’utilisation abusive du mot racisme notamment dans ces dernières
acceptions ? Paresse intellectuelle, pauvreté du vocabulaire ?
Sénilité improductive de nos académiciens ?
Et pourtant, on a su
faire preuve d’inventivité lorsque l’on a transformé les balayeurs en
techniciens de surface, les nains en personnes de petite taille, les caissières
en hôtesses de caisse, les femmes revêches en mal baisées etc.
De quels autres termes disposons nous ? Ethnophobie,
Xénophobie, la palette n’est pas large.
Ethnophobie, ce néologisme ne me semble pas adapté, car étymologiquement,
il désigne la peur, l’aversion pour toutes les ethnies en y incluant la sienne.
Si on a peur de son ombre, on est mal barrés.
La xénophobie convient mieux, elle désigne les sentiments
systématiques de crainte, d’hostilité, voire de haine envers les étrangers,
c’est-à-dire de ceux qui n’ont pas la même nationalité que soi ou qui
n’appartiennent pas au même groupe (culture, religion, langue...)
Dans ma jeunesse, l’étranger n’habitait parfois qu’à 4kms
de chez nous, c’était le village à côté peuplé de ploucs et de cons dont il convenait de se moquer et parfois d’affronter.
Xénophobie ou connerie ?
Au Mali, le Sida, c’était les ivoiriens, la drogue : les
africains anglophones, la prostitution : les ghanéennes, les nigérianes, anglophones
elles aussi. En Côte d’Ivoire, les voleurs étaient burkinabés et les ivoiriens partageaient
l’avis des Maliens pour la drogue et la prostitution.
La xénophobie au
contraire de la définition du racisme d’antan qui contenait l’idée d’une
supériorité d’un groupe sur un autre est plutôt le rejet d’une altérité qui
pose problème, que l’on ne comprend pas et que l’on souhaite éloigner. Tous ces
néologismes conçus à partir du grec ancien posent évidemment des problèmes de
compréhension.
Par conséquent, le mot racisme même employé à tort a de
beaux jours devant lui, parce qu’il est compréhensible par tout le monde, n’en
déplaise aux généticiens ; sa nouvelle déclinaison qui fait débat en ce
moment est le racisme anti-blanc.
J’avais lu en son temps, l’essai sur ce sujet de Tarek Yildiz
« Le racisme anti-blanc. Ne pas en parler : un déni de
réalité » dans lequel il décrit notamment ses
diverses manifestations en milieu scolaire et dans certains quartiers. JF Copé,
mu probablement par des arrières pensées
politiciennes relance le sujet fort opportunément à l’approche de l’élection
pour la présidence de l’UMP.
Même si c’est pour de mauvaises raisons, et si sa découverte tardive
d’un phénomène qui avait émergé au grand jour lors des manifestations lycéennes
de 2005 nous parait relever de
l’opportunisme politicien, les cris d’orfraie des vierges effarouchées de la
bienpensance brandissant l’argument éculé de l’emprunt au Front National ne
nous convainquent pas non plus.
Vous ne les entendrez peu ou pas s’exprimer, sur les Roms délogés par des habitants d’une cité
de Marseille qui ont brulé le campement après leur départ. Des français issus
de la diversité s’en prenant à des plus démunis qu’eux ? Même les flics de
sarko le néo facho n’avaient pas osé. Il y a comme un bug dans leur logiciel
idéologique.
Puisqu’il faut égayer cette chronique austère d’un parfum printanier,
voici un petit écho du Festival de Kahn, celui-ci nous vient d’Axel le
généticien « Le racisme anti-blanc est de l’ordre de la cruauté du gibier
envers les chasseurs » c’est lui déjà qui avait comparé le meeting du
Trocadéro avec les congres de Nuremberg. Voilà un double axel à faire pâlir
Candeloro.L’inversion victimaire, Axel, comme tous ses amis de la
bisounoursphère, il déteste.
Terminons sur une note résolument optimiste, le vocable
‘’racisme ‘’ n’est pas prêt de céder sa place car il est une formidable
arme rhétorique, au même titre que ‘’ fascisme’’ et ses dérivés , il cloue définitivement
le bec du contradicteur, interdit de parole, mis au ban de la société.
Les officines anti racistes,
même celles à géométrie variable, ne souhaitent pas voir disparaitre leur
produit phare, aspirateur de subventions, et parfois aussi ascenseur social (iste).
En cette période de récession économique, qui ne se réjouit pas de constater la
bonne santé de ces petites entreprises qui ne connaissent pas la crise.