dimanche 30 septembre 2012

Le Racisme, les mots pour le dire



La génétique a tranché, les hommes possèdent environ 35 000 gènes, ne différant que très peu d'une personne à l'autre. L'alphabet génétique est composé de 4 lettres A, C, G ou T, formant un enchaînement de 3,2 milliards de signes hérités de chacun de nos parents. Or l'enchaînement de ces lettres au niveau des gènes ne varie qu'une fois sur dix mille entre des hommes ou des femmes issus d'Afrique, d'Asie ou d'Europe.

Et si la génétique ne suffit pas, la politique viendra à son secours, « Il n’y a qu’une seule race, qu’une famille, c’est la famille humaine ». En faisant référence à Jaurès en mars 2012, le candidat Hollande a promis de supprimer le mot ‘’race’’ de la constitution. Supprimons le thermomètre, la maladie disparaitra, merci docteur, combien je vous dois ? 

Si ce n’est pas de la médecine, alors c’est de l’illusion, la magie du verbe, les mots soignent les maux, modifient les comportements, signent la disparition des racistes et les victimes collatérales sont les anti racistes  professionnels. 

Conséquence immédiate, si les races n’existent plus,le racisme doit s’auto dissoudre en même temps que SOS Racisme dont l’acronyme en anglais se traduit par Save our Subventions. Pour le MRAP et la LICRA, qui ont su se diversifier, l’affaire est moins grave puisque il ne s’agit que d’amputation d’une lettre de leur acronyme, il  leur reste comme fonds de commerce résiduel l’anti sémitisme partiel, car à notre connaissance, dans ces deux associations le mot « sémite » ne concerne que les juifs, les arabes passant ainsi à la trappe. 

Pierre Desproges l’humoriste désabusé avait donc tort quand il disait« J’adhérerai à SOS-Racisme quand ils mettront un S à racisme. Il y a des racistes noirs, arabes, juifs, chinois et même des ocre-crème et des anthracite-argenté. Mais à SOS-Machin, ils ne fustigent que le Berrichon de base ou le Parisien-baguette. C’est sectaire. ». 

Tout autant que Léopold  Sedar Senghor, l’un des deux chantres de la négritude quand il déclarait  « Les racistes sont des gens qui se trompent de colère » Au moins, avaient-ils tous les deux l’excuse d’être morts avant la découverte complète du génome humain.

D’ailleurs puisque cette chronique s’intéresse aux mots, l’invention du néologisme « négritude » par Aimé Césaire en renversant une insulte et en la transformant en un mot chargé de sens  et porteur de valeurs est une trouvaille beaucoup plus intéressante et signifiante que la « bravitude » sur la muraille de Chine de la Joconde du Poitou qui n’est qu’une banale faute de français. 

Mais voilà, contrairement aux attentes des scientifiques et de certains de nos politiques , le vocable « racisme » dont on attendait l’obsolescence programmée fait de la résistance sous diverses déclinaisons, racisme anti jeune, racisme anti vieux, racisme anti flic, et plus récemment racisme anti-blanc. Le glissement sémantique englobe même le sexisme, l’homophobie, le machisme, l’islamophobie.

Quelle est l’explication de cette permanence de l’utilisation abusive du mot racisme notamment dans ces dernières acceptions ? Paresse intellectuelle, pauvreté du vocabulaire ? Sénilité improductive de nos académiciens ?

 Et pourtant, on a su faire preuve d’inventivité lorsque l’on a transformé les balayeurs en techniciens de surface, les nains en personnes de petite taille, les caissières en hôtesses de caisse, les femmes revêches en mal baisées etc.

De quels autres termes disposons nous ? Ethnophobie, Xénophobie, la palette n’est pas large.
Ethnophobie, ce néologisme ne me semble pas adapté, car étymologiquement, il désigne la peur, l’aversion pour toutes les ethnies en y incluant la sienne. Si on a peur de son ombre, on est mal barrés.

La xénophobie convient mieux, elle désigne les sentiments systématiques de crainte, d’hostilité, voire de haine envers les étrangers, c’est-à-dire de ceux qui n’ont pas la même nationalité que soi ou qui n’appartiennent pas au même groupe (culture, religion, langue...)


Dans ma jeunesse, l’étranger n’habitait parfois qu’à 4kms de chez nous, c’était le village à côté peuplé de ploucs et de cons dont il  convenait de se moquer et parfois d’affronter. Xénophobie ou connerie ?

Au Mali, le Sida, c’était les ivoiriens, la drogue : les africains anglophones, la prostitution : les ghanéennes, les nigérianes, anglophones elles aussi. En Côte d’Ivoire, les voleurs étaient burkinabés et les ivoiriens partageaient l’avis des Maliens pour la drogue et la prostitution. 

 La xénophobie au contraire de la définition du racisme d’antan qui contenait l’idée d’une supériorité d’un groupe sur un autre est plutôt le rejet d’une altérité qui pose problème, que l’on ne comprend pas et que l’on souhaite éloigner. Tous ces néologismes conçus à partir du grec ancien posent évidemment des problèmes de compréhension.   

Par conséquent, le mot racisme même employé à tort a de beaux jours devant lui, parce qu’il est compréhensible par tout le monde, n’en déplaise aux généticiens ; sa nouvelle déclinaison qui fait débat en ce moment est le racisme anti-blanc.

J’avais lu en son temps, l’essai sur ce sujet  de Tarek Yildiz  «  Le racisme anti-blanc. Ne pas en parler : un déni de réalité » dans lequel il décrit notamment ses diverses manifestations en milieu scolaire et dans certains quartiers. JF Copé, mu probablement par  des arrières pensées politiciennes relance le sujet fort opportunément à l’approche de l’élection pour la présidence de l’UMP. 

Même si c’est pour de mauvaises raisons, et si sa découverte tardive d’un phénomène qui avait émergé au grand jour lors des manifestations lycéennes de 2005  nous parait relever de l’opportunisme politicien, les cris d’orfraie des vierges effarouchées de la bienpensance brandissant l’argument éculé de l’emprunt au Front National ne nous convainquent pas non plus.

Vous ne les entendrez peu ou pas s’exprimer, sur  les Roms délogés par des habitants d’une cité de Marseille qui ont brulé le campement après leur départ. Des français issus de la diversité s’en prenant à des plus démunis qu’eux ? Même les flics de sarko le néo facho n’avaient pas osé. Il y a comme un bug dans leur logiciel idéologique.

Puisqu’il faut égayer cette chronique austère d’un parfum printanier, voici un petit écho du Festival de Kahn, celui-ci nous vient d’Axel le généticien « Le racisme anti-blanc est de l’ordre de la cruauté du gibier envers les chasseurs » c’est lui déjà qui avait comparé le meeting du Trocadéro avec les congres de Nuremberg. Voilà un double axel à faire pâlir Candeloro.L’inversion victimaire, Axel, comme tous ses amis de la bisounoursphère, il déteste.

Terminons sur une note résolument optimiste, le vocable ‘’racisme ‘’ n’est pas prêt de céder sa place car il est une formidable arme rhétorique, au même titre que ‘’ fascisme’’ et ses dérivés , il cloue définitivement le bec du contradicteur, interdit de parole, mis au ban de la société.

 Les officines anti racistes, même celles à géométrie variable, ne souhaitent pas voir disparaitre leur produit phare, aspirateur de subventions, et parfois aussi ascenseur social (iste). En cette période de récession économique, qui ne se réjouit pas de constater la bonne santé de ces petites entreprises qui ne connaissent pas la crise.

lundi 24 septembre 2012

Le Dimanche à Bamako….



Le dimanche à Bamako, comme le chantent Amadou et Mariam, c’est le jour des mariages,  et ce dimanche de septembre 1969, année pleine de promesses, ce fut aussi le mien.
Belle affaire, me direz vous, c’est une histoire à la Jean Carmet qu’il nous inflige, manifestement ce gars là a  eu une vie passionnante. S’agissait-il au moins d’un beau mariage en grande pompe ? Sonnez binious et résonnez djembés, même pas. Non, un mariage d’une sobriété encore plus dépouillée que le jeu de scène de Michel Sardou. Circulez, y a rien à boire et même pas grand-chose à manger.
Là, c’est plutôt pour le plaisir de faire un bon mot, le banquet qui réunissait huit convives fut parfait, et comme le disait Jankélévitch « Chaque repas que  l’on fait est un repas de moins à faire » Vous l’aurez compris, je ne suis pas un bon client pour Top Chef, Master Chef et autres fantaisies culinaires.
Donc, pas de bitures, pas de gavottes, pas de Koras, pas de copains, pas de voisins, pas de bazins, ni badauds, ni griots ; non, juste un frère, une belle sœur et dieu merci, un marié et une mariée qui avaient eu la politesse d’être au rendez vous. Le Dimanche à Bamako c’est ……
Mais voilà, c’était un dimanche, c’était à Bamako et ce jour là fut suivi par environ 6.500 jours et autant de nuits. Que reste t-il de mes souvenirs, de Bamako, du Mali 15 ans après ?
 L’odeur des pistes latéritiques, les ‘’gendarmes couchés’’, spécialité Bamakoise qui perdure, dont certains sont si ventrus que les franchir à 20kms heure constitue un risque majeur pour des génitoires mal accrochées, la circulation anarchique, les ‘’nids de poules’ rongeant le bitume, plutôt calibrés pour accueillir des œufs d’autruche, le désordre coloré des marchés, leurs odeurs parfois prégnantes, la chaleur accablante quand on descend de l’avion sur le tarmac de l’aéroport en plein mois de mars.
Sans oublier le ‘’Point G’’, qui n’est pas l’espoir d’une rencontre aussi mystérieuse que prometteuse mais plus prosaïquement le signe de désordres organiques affectant généralement les Toubabs sous les tropiques, puisqu’il s’agit d’un des deux hôpitaux de Bamako situé sur la colline éponyme.
Mais encore, les petits talibés (guaribou) mendiant dans les rues, boites de conserve à la main en guise de sébiles afin de ramener au Maître coranique, le Karamoko, de quoi subvenir aux besoins primaires, les milliers de bruyantes roussettes accrochées la tête en bas dans les caïcedrats,’’les baara nyini’’, chercheurs de travail, prêts à se louer dès le moindre appel, et la cohorte de ’’ banabana’’ et tabliers, petits vendeurs de cigarettes, préservatifs, kleenex, objets en plastique etc.. s
 Et aussi la magie du pays dogon, Bandiagara et ses falaises, Mopti carrefour commercial et ethnique, Ségou et ses constructions coloniales, Djenné sur son ile et sa magnifique mosquée en banco, et je ne sais rien ou si peu, de Tombouctou la mystérieuse, et de Gao capitale de l’empire Songhaï sans oublier ce qui constitue peut être la principale richesse de ce pays sahélien souvent affecté par la sécheresse, le Niger que les maliens nomment Djoliba.
Le Mali, ce n’est pas qu’une carte postale, c’est aussi et surtout des hommes et des femmes, Moussa le fervent musulman qui mettait ses maigres économies chez les Pères Blancs, Dramane le Sarakollé souriant devenu Wahabbia, victime consentante ? du prosélytisme saoudien dans les années 90, Maïga le karatéka  Songhaï venu de Gao à l’énergie prodigieuse, Guila le séducteur culturiste, Mama la nounou aimante recherchée en vain  plus tard dans sa Guinée-Conakry natale, Etienne le cuistot catholique, Yaya le blanchisseur-bricoleur et tous les autres.
Curieusement, à part le mien auquel je m’étais aimablement convié, et qui vous vous en doutez, ne défraya pas la chronique, et dont je ne suis pas sur que son intrusion dans celle-ci soit opportune,  je n’ai jamais assisté à un mariage au Mali.
Il me faudra attendre la Guinée et la Côte d’Ivoire pour participer à  deux cérémonies nuptiales africaines, et si je dois résumer ma vie ‘’cérémoniale  en Afrique’’, c’est deux mariages, deux enterrements, je vous fais grâce du mien, du mariage bien sur.
N’en déplaise à notre couple de chanteurs et griots, alors  élèves de L’institut des jeunes aveugles de Bamako, la capitale malienne ne m’a offert, si j’ose dire, que deux enterrements, celui de mes camarades sportifs, MaÏga le karateka vaincu semble t-il par une crise cardiaque, les autopsies étaient rares au sahel à l’époque, et Guila le culturiste terrassé par un cancer du foie. Tous les deux en pleine trentaine apparemment florissante.  
 Le Mali, je n’y vis plus, tout du moins le jour, car la nuit j’y fais de fréquentes incursions, subrepticement, et j’y rencontre souvent des visages connus, et  joviaux, ils me reconnaissent spontanément, me saluent, même le lépreux qui mendiait à la porte du local des boites postales me sourit, et m’appelle ‘’jakouma tigi’’  (l’homme au chat) en souvenir du temps où le dimanche après avoir relevé notre courrier nous allions nous promener ma femme et moi en brousse avec  pupuce notre ‘’greffier malien’’. Je vous avais prévenu, j’ai eu une vie palpitante et ça continue.
Que signifie cette double vie onirique ? Freud disait que les rêves étaient en quelque sorte des gardiens du sommeil, qu’ils nous aidaient à rester plongés dans le repos, mais aussi paradoxalement qu’ils pouvaient être facteurs de création puisque je leur dois, avec sans doute la complicité de cette triste actualité, l’envie d’écrire ce petit article.
L’on me dit que malgré les soubresauts récents, on mène une vie normale à Bamako et que l’on y célèbre autant de mariages qu’auparavant, que les Fonés et Djélis animateurs de ces cérémonies ne chôment pas, que les tamas et les dununs résonnent toujours.
Et dans les villes occupées par les différents groupes islamistes ?  S’y marie t-on encore ?  Les habitants sont-ils trop occupés à tenter de sauver les mausolées comme le  Tombeau des Askia à Gao ou à préserver de l’amputation les mains de quelques voleurs et la lapidation de couples adultères.   
 Pour le moment, ils  attendent l’aide militaire de la  Cedeao, comme les deux vagabonds de Becket, attendaient Godot, sans savoir vraiment ce qu’elle peut leur apporter et si le retour à la vie d’avant est possible. J’ai envie de détourner la célèbre devise de l’ordre de la Jarretière et dire, même si c’est un peu vain,  « Honni soit qui Mali pense pas »

lundi 17 septembre 2012

Emplois d’Avenir, Un Inventaire à la Prévert



Tout le monde, ou presque, se souvient du poème de Prévert  Une pierre, deux maisons, trois ruines, quatre fossoyeurs etc.…et de l’angoissante et existentielle  question de  notre éternel jeune Jack Lang posée à un contradicteur que Pierre Desproges qualifiait de frétillante endive frisée de la culture en cave «  Mais qu’avez-vous fait pour les jeunes ? »

Et les gouvernements successifs pendant plus de 30 ans de chanter à l’unisson sur l’air de « La Complainte du Progrès » de Boris Vian : Pactes pour l’emploi des jeunes, stages d’initiation à la vie professionnelle, Travail d’utilité collective (TUC), Contrats emploi-solidarité (CES) jeunes, Contrats Jeunes en Entreprise (CJE), contrats d’Insertion dans la vie sociale (Civis) , Contrats d’autonomie, sans oublier les CIP de Balladur et les CNE de Villepin mort-nés en raison du rejet de ces mêmes jeunes.


 En fait, hormis les deux derniers cités qui ne concernaient pas des emplois aidés mais prévoyaient des salaires revus à la baisse, il s’agit du même système impliquant essentiellement le secteur public et grosso modo le même nombre de personnes ( 150.000 à 170.000). A changement de gouvernement, changement d’intitulé.

En parlant des Emplois jeunes, Philippe Muray  évoquait en une sorte de job parade festive, un bataillon d’agents du développement du patrimoine suivi presque aussitôt par un peloton d'accompagnateurs de détenus, de compagnies d'agents de gestion locative, d'agents polyvalents, d'agents d'ambiance, d'adjoints de sécurité, de coordinateurs petite enfance, d'agents d'entretien des espaces naturels, d'agents de médiation, d'aides-éducateurs en temps périscolaire, d'agents d'accueil des victimes etc.. 



Il concluait nostalgique « Les métiers d'autrefois avaient une histoire, un passé, un poids, et je parle même pas de leur utilité. Les emplois-jeunes  s'avancent légers. Ils ne pèsent rien. Ce sont des professions sans emploi (...) Des mots sans engagement. Des vocables à durée déterminée»

Avec les Emplois d’Avenir,  il faudra mettre à jour cette liste en y adjoignant des agents de surveillance des prix à la pompe, des éducateurs spécialisés en syntaxe, des lustreurs de piercings, des détendeurs de string, des aides rédacteurs de récépissés près d’agents de sécurité analphabètes,des apprenants du vouvoiement à ces  mêmes agents, et pour couronner le tout des aides-chercheurs en intitulés de métiers aussi innovants que  farfelus. 


Et ajoutons pour faire bon compte, et cette fois ci, dans le secteur marchand, les Emplois d’Avenir Carcéral que le Pole-Emploi n’a pas jugé bon de répertorier, je pense à chouffeurs de keufs, charbonneurs de barrettes, coupeurs de pains de cannabis, nourrices spécialisées etc.… 

La désindustrialisation semblant inexorable, c’est donc dans le secteur des services qu’il faut créer, innover, et plus particulièrement dans les aides à la personne. Je suggère ici quelques pistes peu nombreuses, pour ne pas lasser, dans une chronique déjà riche en énumérations fastidieuses, et surtout par manque d’imagination : Donneur d’orgasmes à domicile, vendeur d’organes en viager, démineur de conflits domestiques, tueur à gages 100% naturel. 


La polyvalence, la mobilité, le sens de l’adaptation, le goût de l’initiative étant  les facteurs clés de la réussite entrepreneuriale, je me propose de définir ci-dessous  les applications concrètes de ces qualités essentielles sur les quatre métiers cités ci-dessus.

Le Donneur d’orgasmes doit pouvoir à la demande du, ou de la cliente, se déplacer sur le lieu de travail ou  le lieu de villégiature, il peut proposer en extra, un prêt de l’organe concerné pour une utilisation intime selon des modalités à définir d’accord parties. Le vendeur d’organes, lui,  doit faire preuve de souplesse dans les modes de paiement, le crédit, le leasing peuvent être envisagés. IL peut aussi, une fois sur place prodiguer un orgasme à la personne receveuse. Dans ce cas précis, il s’interdira de facturer deux fois les frais de déplacement.


Les deux dernières professions dont les  champs d’activités sont très proches devront faire l’objet d’une réglementation très précise. Si, selon les situations, elles peuvent être interchangeables, seul le tueur à gages 100% naturel pourra exercer son activité avec ses seules mains. IL ne pourra s’exonérer de cette contrainte que dans des cas bien précis définis par le législateur. 

Dans cette dernière hypothèse, tout comme le démineur de conflits, il pourra utiliser à sa convenance d’autres moyens plus conventionnels, armes à feu, mort aux rats, lacets de chaussures etc.



 Je sens poindre chez le lecteur irrité deux objections, la première concerne la référence abusive à des disparus : Prévert, Desproges,Vian,Muray. Faire parler les morts, n’est ce pas le domaine de la médecine légale ? Je répondrai simplement qu’il s’agit là de quelques membres permanents de mon petit panthéon personnel. Par conséquent, objection rejetée, votre honneur. 

La deuxième, je me la suis auto objectée par anticipation, par empathie pour les personnes concernées, par compassion également  pour les Gilets Rouges  de la SNCF, «  punching ball  low coast » de voyageurs acariâtres lors des grèves ou des départs en vacances. 


Ironiser sur les emplois d’avenir, ce n’est en aucun cas, se moquer des personnes concernées, c’est relever l’impuissance des pouvoirs publics depuis des décennies, à régler le problème, c’est aussi constater l’absurdité de cette situation et finir par admettre qu’il s’agit là, d’un pis aller indispensable.

Ceci étant dit, outre le fait que cette mesure n’a rien de novatrice, comme on essaye de nous la vendre, sa réitération depuis 30 ans est la preuve flagrante de l’échec de notre pays en matière de formation et d’apprentissage.