Il est temps de lui rendre justice, Hervé Plenel est au journalisme
d’investigation ce que Dick Rivers est au Rock’n Roll, une légende vivante, la
moustache inquisitrice et fouineuse de l’un valant bien la banane blette et instable
de l’autre.
A l’instar d’Hervé Dick, Hervé Edwy est affligé d’une
hypertrophie de l’égo qui si elle n’a pas les mêmes conséquences que celle de la prostate sur la miction peut
amener celui qui en souffre à ‘’péter plus haut que son fondement’’ si vous me
permettez cette expression triviale.
Dans le livre de Philippe Cohen et de Pierre Péan ‘’La Face Cachée du Monde’’ les auteurs
attribuent au tombeur de Cahuzac cette réplique empreinte d’humilité à une
collègue journaliste Pascale Sauvage « Tu comprends, à mon époque,
j’avais un mythe : le Che. Pour servir sa cause, il fallait qu’il soit dur avec
ses hommes… Moi, tu comprends, je n’y suis pour rien, je suis un mythe pour
toute une génération de journalistes ».
Un mythe, cela va se soi, ne s’excuse pas de ses ratés, de
ses bourdes pas plus que ne le ferait Dick pour d’éventuelles fausses notes. Déjà
en 1991, Edwy avait commis un article
intitulé ‘’Un Scandale au Panama’’ accusant les socialistes d’avoir financé en
partie la campagne présidentielle de 1988 avec l’argent sale de Noriega.
Selon la célèbre phrase de Chirac ces révélations abracadabrantesques avaient fait ‘’pschitt’’
, la source s’étant révélée fausse, l’investigateur en chef étant déjà reparti
sur de nouvelles enquêtes.
Le mercredi 11 décembre, dans sa chronique matinale sur
France Culture,’’ le Monde selon Edwy Plenel’’ consacrée à Mandela, il faut se lever tôt pour
mériter l’oracle plenelien, ce combattant infatigable de la démocratie s’est
exprimé depuis la Jordanie où en sa qualité d’expert il participait à une
conférence sur le journalisme d’investigation.
S’associant à l’hommage universel, il a cité les propos
contenus dans une lettre qu’aurait envoyée Nelson Mandela à un journaliste
américain dans laquelle celui-ci fustigeait la politique israélienne en
l’assimilant à l’apartheid.
L’investigateur emporté par son antisionisme militant n’avait
pas suffisamment investigué en citant cette lettre apocryphe écrite par un
journaliste Hollandais d’origine palestinienne Arjan el-Fassed en 2001, qui a
avoué depuis la supercherie.
Bon, il lui reste en stock l’affaire sur le document relatif au financement de la campagne
de Sarkozy par Kadhafi sur l’authenticité duquel travaillent deux juges qui ont convoqué Plenel et Arfi en qualité de
témoins assistés et dont l’épilogue reste à venir.
Si par malheur, pour
le journaliste moustachu, il s’avérait que ses célèbres vibrisses qui
fonctionnent comme des antennes se révélaient une fois de plus défaillantes, il
serait sans doute contraint de les raser
et le mythe s’effondrerait.
La vision du monde selon Edwy en serait elle modifiée, altérée,
s’enthousiasmerait-il autant comme au soir du 8 mai 2012 à propos des drapeaux étrangers, place de la
Bastille « c’était une superbe image de la France ».
Réitérerait-il ces
propos en forme d’avertissement prophétique « Le danger, ce sont ceux qui cèdent à l'adversaire. Qu'ils
soient de droite ou de gauche. C'est ceux-là qui font la politique du pire. Comment arrive la collaboration ? Parce que des gens de gauche et de
droite cèdent devant le nazisme. Donc pour moi le danger, c'est pas madame Le Pen.
Le danger, c'est Manuel Valls ».
On l’aura compris, cet attribut pileux chez Edwy n’est pas
purement esthétique mais essentiel pour la représentation qu’il se fait du
monde dans lequel il évolue, pour contourner les obstacles qui le gênent et
pour communiquer avec ses semblables.
Pour conclure car l’hagiographie a ses limites, remercions
Dieu de nous avoir permis de côtoyer durant notre pauvre existence ce grand
esprit, de respirer le même air que lui ou presque et de louer son sens aigu de
la démocratie qui nous laisse dans sa grande bonté le libre choix de nous
abonner ou non à Médiapart pour 90€ l’année en nous offrant 2 mois gratuit avec
en sus le dernier CD de Dick Rivers .
Alors, merci qui ? merci Edwy.
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