lundi 16 décembre 2013

Le Monde selon Mr Edwy



Il est temps de lui rendre justice, Hervé Plenel est au journalisme d’investigation ce que Dick Rivers est au Rock’n Roll, une légende vivante, la moustache inquisitrice et fouineuse de l’un valant bien la banane blette et instable de l’autre. 

A l’instar d’Hervé Dick, Hervé Edwy est affligé d’une hypertrophie de l’égo qui si elle n’a pas les mêmes conséquences  que celle de la prostate sur la miction peut amener celui qui en souffre à ‘’péter plus haut que son fondement’’ si vous me permettez cette expression triviale.

Dans le livre de Philippe Cohen et de Pierre Péan ‘’La Face Cachée du Monde’’ les auteurs attribuent au tombeur de Cahuzac cette réplique empreinte d’humilité à une collègue journaliste Pascale Sauvage « Tu comprends, à mon époque, j’avais un mythe : le Che. Pour servir sa cause, il fallait qu’il soit dur avec ses hommes… Moi, tu comprends, je n’y suis pour rien, je suis un mythe pour toute une génération de journalistes ». 

Un mythe, cela va se soi, ne s’excuse pas de ses ratés, de ses bourdes pas plus que ne le ferait Dick pour d’éventuelles fausses notes. Déjà en 1991, Edwy  avait commis un article intitulé ‘’Un Scandale au Panama’’ accusant les socialistes d’avoir financé en partie la campagne présidentielle de 1988 avec l’argent sale de Noriega.

Selon la célèbre phrase de Chirac ces révélations abracadabrantesques avaient fait ‘’pschitt’’ , la source s’étant révélée fausse, l’investigateur en chef étant déjà reparti sur de nouvelles enquêtes.

Le mercredi 11 décembre, dans sa chronique matinale sur France Culture,’’ le Monde selon Edwy Plenel’’  consacrée à Mandela, il faut se lever tôt pour mériter l’oracle plenelien, ce combattant infatigable de la démocratie s’est exprimé depuis la Jordanie où en sa qualité d’expert il participait à une conférence sur le journalisme d’investigation.

S’associant à l’hommage universel, il a cité les propos contenus dans une lettre qu’aurait envoyée Nelson Mandela à un journaliste américain dans laquelle celui-ci fustigeait la politique israélienne en l’assimilant à l’apartheid.

L’investigateur emporté par son antisionisme militant n’avait pas suffisamment investigué en citant cette lettre apocryphe écrite par un journaliste Hollandais d’origine palestinienne Arjan el-Fassed en 2001, qui a avoué depuis la supercherie.

Bon, il lui reste en stock l’affaire sur le  document relatif au financement de la campagne de Sarkozy par Kadhafi sur l’authenticité duquel travaillent deux juges  qui ont convoqué Plenel et Arfi en qualité de témoins assistés et dont l’épilogue reste à venir.

Si  par malheur, pour le journaliste moustachu, il s’avérait que ses célèbres vibrisses qui fonctionnent comme des antennes se révélaient une fois de plus défaillantes, il serait sans doute contraint  de les raser et le mythe s’effondrerait.

La vision du monde selon Edwy en serait elle modifiée, altérée, s’enthousiasmerait-il autant comme au soir du 8 mai 2012 à  propos des drapeaux étrangers, place de la Bastille « c’était une superbe image de la France ».

 Réitérerait-il ces propos en forme d’avertissement prophétique « Le danger, ce sont ceux qui cèdent à l'adversaire. Qu'ils soient de droite ou de gauche. C'est ceux-là qui font la politique du pire. Comment arrive la collaboration ? Parce que des gens de gauche et de droite cèdent devant le nazisme. Donc pour moi le danger, c'est pas madame Le Pen. Le danger, c'est Manuel Valls ».

On l’aura compris, cet attribut pileux chez Edwy n’est pas purement esthétique mais essentiel pour la représentation qu’il se fait du monde dans lequel il évolue, pour contourner les obstacles qui le gênent et pour communiquer avec ses semblables.

Pour conclure car l’hagiographie a ses limites, remercions Dieu de nous avoir permis de côtoyer durant notre pauvre existence ce grand esprit, de respirer le même air que lui ou presque et de louer son sens aigu de la démocratie qui nous laisse dans sa grande bonté le libre choix de nous abonner ou non à Médiapart pour 90€ l’année en nous offrant 2 mois gratuit avec en sus le dernier CD de Dick Rivers  . Alors, merci qui ? merci Edwy.

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