L’été finissant, le bronzage s’estompant,
vous pourrez allégrement laisser votre système pileux envahir vos joues, garnir
à nouveau votre torse avantageux, emmoustacher vos lèvres (conseil unisexe),
jeter aux orties rasoirs, épilateurs et autres éradicateurs de poils simiesques et de toisons disgracieuses.
En effet en 2025, ce n’est pas si
loin, on rasera gratis, le grand soir est pour dans dix ans, c'est-à-dire
demain. Vous pourriez penser en lisant ces lignes que l’été m’aura été fatal,
que le soleil ne va pas au teint d’un breton raisonnable et qu’il y a des
établissements spécialisés pour traiter avec efficacité une telle insolation.
Au risque de vous contredire, je
maintiens que la France de 2025 sur laquelle ont planché nos ministres studieux,
pourrait nous offrir un avenir lumineux pour peu que nous tenons jusque là,
camarades.
Pendant qu’insouciants vous vous exposiez en
plein cagnard avec cette inconscience
qui vous caractérise aux pernicieux ultraviolets pour narguer ensuite
effrontément la délétère cirrhose du foie en absorbant pour vous rafraichir du
pastis frelaté, d’autres se projetaient dans dix ans bien décidés à relever les
défis que l’hexagone aura à surmonter.
Vous pourriez objecter, malgré
votre mal de crane persistant, que cette démarche vous fait penser à la prochaine rentrée scolaire de votre
dernier rejeton en maternelle à qui on demanderait de résoudre une équation à
multiples inconnues.
Et pourtant, les 37 élèves de cette
classe un peu surchargée se sont livrés grâce au cahier de vacances qui leur
avait été remis à cet exercice de procrastination remarquable qui consiste à
imaginer les solutions qu’il faudra mettre en place en 2025 tandis qu’ils rament
pour résoudre les problèmes actuels.
Discuter de la France de demain
pour éviter d’évoquer celle d’aujourd’hui, si ce n’est pas de la communication,
ça y ressemble et semble être le point d’orgue d’un estival et soporifique plan
de com.
On en sait encore peu des copies remises aux
examinateurs même si quelques ‘’idées fortes’’ ont été reprises par la presse
friande de ces amuse-gueules en attendant les plats de forte résistance
prévus en septembre : ‘’la police 3.0 de Valls’’, ‘’les peines alternatives à
l’incarcération’’ de Taubira et ’’ le retour au plein emploi’’ de
Moscovici qui devrait permettre à ce
dernier de sauter une classe à la prochaine rentrée.
N’en déplaise à Bayrou, oiseau de
mauvaise augure à l’esprit chagrin, qui a critiqué cette initiative, nous avons
envie de rêver éveillés, quitte à sortir de notre léthargie en 2025 dans un
pays à l’avenir aussi radieux que la cité de Le Corbusier.
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