Fini le temps de l’insouciance quand ils chantaient ‘’Oh la
la la vie en rose’’. Le rose qu’on leur propose a tendance à s’étioler et on
leur inflige un désir d’avenir qui les afflige. Et voilà cette foule
sentimentale qui a soif d’idéal socialiste qui se lamente et se répand en
jérémiades.
Elle entonne ce couplet plaintif ‘’On nous manuelvalsise, on
nous bruxellise, on nous droitise, on nous libéralise, Ah elle a bon dos la
crise, avec Hollande, c’est sur, y a méprise’’.*
Vous l’aurez compris, il y eut les indignés, les pigeonnés, les
plumés, les ponctionnés, les pressurisés, les cocufiés, les désabusés, voici
venu le temps des affligés. Oui, mais pas n’importe lesquels, ceux-ci sont
estampillés socialistes, et ce n’est pas de la science affliction.
Bien entendu, notre première réaction est résolument empathique,
c’est d’ailleurs le sujet de ce billet que de montrer une affection naturelle
sans affectation aucune pour ces gens soudainement plongés dans une douloureuse
affliction.
Qui sont ces roses qui broient du noir ? Un eurodéputé
socialiste Liêm HoangNgoc et Philippe Marlière, professeur de sciences
politiques viennent de lancer un ‘’ club des socialistes affligés’’ qui a pour
vocation de réfléchir aux alternatives du virage politique que l'exécutif a
imposé à la gauche.
Les termes sont pesés, on ne parle pas de courbe qui est un
sujet qui fâche, on évoque seulement un virage pris avec légèreté par un
spécialiste de la blagounette plus soucieux de batifoler que d’effrayer la
finance avec ces déclarations de guerre qui terrorisaient jadis le bourgeois au
Bourget.
Pour justifier leur appellation ils publient un manifeste
dans lequel ils déclarent "Socialistes et sociaux-démocrates, nous sommes
affligés par l'orientation politique du gouvernement actuel".
Vous pouvez être sincèrement affligés par la politique menée
par nos ‘’sociatélistes’’ sans qu’il vous soit possible d’intégrer ce club, l’affliction,
c’est un bon début, mais cela ne constitue pas en soi un sésame suffisant, encore
‘’faut-il vouloir aider la gauche à
redevenir une force de propositions et d'action au service de la justice et de
l'égalité sociale."
Et c’est là que le bât blesse, nous ne sommes pas vraiment d’humeur
à vouloir aider cette gauche affligeante d’autant que la réalité de l’action
gouvernementale dépasse l’affliction.
Nous serions même tentés par l’indignation si elle
n’avait été préemptée par des cohortes
d’indignés à bas coût enivrés par la lecture d’un opuscule de quelques dizaine
de pages au titre comminatoire écrit par un vieux monsieur transformé par la
folie médiatique en gourou pour rebellâtres de salon.
Et si notre affliction ne vaut pas la leur et n’est pas
bienvenue au club, elle n’en est pas moins sincère et à l’aune de notre
multitude, nous pourrions envisager la création d’une fédération.
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