Enfin, après un suspense palpitant qui a mis en émoi le cirque médiatique, Léonardo Kerviel est rentré au pays. A ce propos, nous devons remercier les chaines d’infos en continu qui nous ont fait vivre un feuilleton haletant durant ces deux jours alors que nous avions prévu un weekend end ensoleillé à Zuydcoote.
A quelques dizaines de mètres du panneau indiquant la frontière française, l’ancien trader compulsif hésitait encore, s’interrogeait, J'y vas-ty, j'y vas-t'y pas ?
Il estimait avoir droit lui aussi à un dialogue singulier
avec notre président mais ce dernier
échaudé par Léonarda qui lui avait
expliqué « qu’il faisait mal son travail en refusant de prendre en charge sa famille» s’est honteusement
défilé.
Et on ne peut l’en blâmer, la famille Kerviel, avec un
patronyme pareil, recèle peut être en
son sein quelques bonnets rouges susceptibles de s’en prendre aux portiques survivants.
Sa curieuse
accointance avec le pape et le père Patrice Gourrier qui s’apprête à faire
carême tant que l’incarcération ne sera
pas différée peut laisser penser que Kerviel qui adore marcher aurait pu se
joindre à la ‘’Manif pour tous’’ s’il n’avait eu d’autres soucis.
Comme un remplaçant de foot, il trépignait sur son banc transalpin et quand son coach Richard Koubi lui a fait signe, il n’a pas hésité, il allait enfin pouvoir montrer son talent à La France entière, lui la nouvelle icône de l’anti système de jeu capitaliste.
Qu’y a-t-il de commun entre notre marcheur breton et la
lycéenne kosovar ? Tout simplement la volonté de s’impliquer sérieusement
dans la réforme de notre justice qu’ils
estiment profondément injuste.
Bien sur quand Léonarda s’exprime sur le sujet c’est plus
direct «Un jour ou l’autre, je rentre en France après c’est moi
qui va faire la loi» chez Kerviel, la syntaxe est mieux structurée et le propos
plus sophistiqué, il demande « la protection de témoins de
l'appareil judiciaire, qui ont des choses à dire sur les dysfonctionnements
dans le cadre de ce dossier »
Il est plus zen, c’est évident, il le dit lui-même, surtout
depuis qu’il a rencontré le pape et serré la main à Mélenchon, étrange alliance
de la faucille et du goupillon.
L’affaire Léonarda avait rendu fou et hystérisé le microcosme
politico-médiatique, la mise en scène du retour de Kerviel a fait perdre tout
sens commun à certains de nos politiciens.
Mélenchon crie à
l’erreur judiciaire tandis que Michel Sapin décidément très en verve cette
semaine après avoir déclaré à propos de
la croissance nulle pour le premier trimestre
« « Ce n'est
pas grave mais cela conforte toute la politique que nous menons aujourd'hui », comprenne qui pourra, traite le randonneur d’escroc, alors que la
qualification d’escroquerie n’a pas été retenue par le tribunal.
Léonarda revient ! Léonardo
est rentré et à eux deux, ils pourront faire la loi.