Si l’art de gouverner
les peuples se réduit en dernier lieu à l’art d’empêcher qu’ils ne s’ennuient
selon une citation attribuée à un contributeur anonyme d’une ancienne revue
littéraire ‘’La Revue de Paris’’ alors nous pouvons dire que nous sommes bien
gouvernés et que nous avons fait le bon choix.
La fameuse tirade anaphorienne était déjà très prometteuse
et s’il nous fallait retenir qu’une
seule de ces quinze phrases composant ce merveilleux slam syncopé qui avait
subjugué la France entière et anesthésié son contradicteur, la tache serait éminemment
difficile.
Et pourtant nous nous y sommes attelés avec beaucoup de
courage et puisque c’est la période des récompenses, nous avons pris la liberté
de décerner notre Gérard de ‘’la phrase qu’on voudrait avoir oubliée mais qui
vous revient comme un boomerang en plein casque intégral ‘’.
C’est donc « Moi, président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque
instant exemplaire» qui l’emporte à l’unanimité du jury.
Déjà spontanément très drôle sur le moment puisque la
production n’avait pas jugé bon de l’accompagner de rires enregistrés, son potentiel
comique s’accentue à la vue d’un Daft
Punk debout toute la nuit to get lucky with Julie dans un immeuble situé dans
la bien nommée rue du cirque.
Du fameux diptyque
romain ‘’Panem et circenses’’, notre gouvernement a surtout retenu les jeux du cirque
comme armes de diversion massive.
A peine, nous étions nous régalés du numéro du duo comique
Valls-Dieudonné que le vaudeville élyséen enchainait sans même permettre à nos
zygomatiques très sollicités de bénéficier
d’un repos bien mérité.
Heureusement, le scénariste a introduit dans cette farce
motocycliste une touche d’émotion avec la femme outragée hospitalisée car si le
peuple aime rire pour ne pas avoir à en pleurer, il n’est pas économe de ses
glandes lacrymales quand le trop-plein
menace de déborder.
Rien d’étonnant alors à ce que la cause du scandale soit du
monde du spectacle quand on sait la connivence naturelle des societalistes avec
l’univers des paillettes, ce goût du burlesque et du carnaval que Lang et
Delanoé ont porté au paroxysme et qu’ils confondent parfois avec le
militantisme.
Le gouvernement se
résume donc à une équipe d’emplois aidés pour anciens jeunes à l’avenir
incertain, un essaim d’agents d’ambiance sous la houlette d’un ambianceur
volage qui vient de nous déclarer en conférence de presse que son idylle avec
Pierre Gattaz « C’est du sérieux ».
Si l’ennui naquit un jour de la fidélité, alors nous pouvons
être certains de ne pas nous ennuyer jusqu’en mai 2017, et plus si affinités.