Le bateau que nous nous obstinons à appeler France malgré
l’injonction du philosophe Michel Sardou et
les drapeaux exotiques qui encombraient son bastingage lors d’une escale
à La Bastille en mai 2012 poursuit sa croisière tranquille.
Après avoir été balloté, malmené, outragé par les orages,
les tempêtes et la navigation erratique
d’un commandant agité de tics nerveux, il poursuit désormais, enfin libéré, son
paisible cabotage sur une mer d’huile grâce à
la férule bienveillante mais ferme de son nouveau pacha issu de la
fameuse formation des matelots-pédalos.
Et pour poursuivre encore un peu cette métaphore marine
sachez que vous pourrez partir en vacances tranquilles tandis que le commandant
garde le cap et que son bosco à la
triste figure scrute l’horizon de sa longue vue, gardant néanmoins un œil
vigilant sur les matelots qui s’affairent sur le pont, car contrairement à vous, ils bossent, eux.
Mais regagnons la
terre ferme, le mal de mer nous guette
et il est temps pour nous d’aller nous prélasser, les doigts de pieds en
éventail, devant la grande bleue en
sirotant notre petit jaune et en admirant la dextérité du marin au long cours
longeant la côte.
Evitons néanmoins de le saluer trop ostensiblement, il
serait tenté, tellement sevré de marques de sympathie, de s’approcher et de
s’empaler sur les rochers comme un vulgaire Costa Francia.
Il nous l’avait promis,
il voulait apaiser ,recréer du lien, réenchanter le rêve français et sur ce
point il a tenu son engagement, réussi son pari.
A quoi reconnait-on un pays rassérène, apaisé, détendu, rassemblé,
voire anesthésié ? D’abord au calme d’un chef qui a franchi avec succès
cap de Grande Désespérance et retrouve peu à peu ses rondeurs. La bedaine
rassure, au moins est-on certain que son propriétaire ne fera pas un malaise
vagal après un jogging insensé en plein cagnard.
Ensuite, il y a des signes encore plus probants, quand des
antifas et des skinheads se chaussent et se nippent à l’identique dans les
mêmes boutiques, quand des chrétiens, des juifs et des musulmans défilent bras
dessus, bras dessous à Paris dans une ‘’Manif pour tous’’ un peu réticente au
droit au divorce universel, on sent bien une nette décrispation de la société.
Que nous manque t-il pour un bonheur parfait ?
L’annonce d’une union féconde entre Pierre Bergé et de Frigide Barjot ?
Des régimes spéciaux un peu moins spécieux ? Réconcilier Henri Guaino et
le juge Gentil, Coppé avec Fillon, les fraudeurs et le fisc,les salariès du
privé et du public, les actifs et les retraités, les cons avec les juges, Mélenchon
et les médias, les Femen et les soutifs ?
Tout ça viendra à son heure, il faut donner du temps au
temps comme disait son mentor et des gages à son électorat , en attendant ,
embrassons nous folle ville, aimons nous les uns les autres et même les uns sur
les autres si affinités, paris-plageons sous le crachin et festoyons avec nos voisins.
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