Si vous avez aimé les
courbes, celle du Tertre rouge sur le circuit du Mans, celle mirifique de
l’inversion du chômage, ou encore plus vertigineuses celles de Nabilla et
autres poupées Barbie de la triste Téléréalité, alors peut être accepterez vous
d’en reprendre une dernière pour la route, celle de Laffer.
Bien sur à côté des formes de ces bimbos, la courbe de
Laffer a un pouvoir érogène moins évident mais si la discrétion ne vous messied
pas, je vais tenter de vous faire apprécier quelques uns de ses attraits.
Au départ ce Laffer n’a rien pour nous plaire, il est
américain, économiste et ce qui n’arrange rien libéral, alors pour gommer ce
physique ingrat à nos yeux d’hexagonaux il invente sa célèbre courbe en espérant
titiller une libido qu’il sait exacerbée.
Mais qu’y a-t-il derrière cette courbe ? Ce n’est que
l’illustration de cette phrase maintes fois entendue dans les bistrots « trop
d’impôt tue l’impôt » et souvent mal interprétée par votre voisin de
comptoir persuadé que vous envisagez de lui en offrir un de …pot.
Car à chaque fois que Hollande jure croix de bois, croix de
fer, si je mens, je vais en enfer, qu’il n’y aura plus d’augmentation d’impôts,
en voilà une taquine, qui surgit sur le prix de vente des cigarettes, l’autre sur le travail à
domicile, ou encore plus subrepticement et sournoisement par le gel des barèmes.
Ce sont des entorses manifestes à la cohérence de son
discours et l’on attendrait qu’il fasse preuve d’autorité, qu’il les vire avec
perte et fracas, comme il le fit avec maestria avec la pauvre Delphine qui s’estimait
menée en bateau.
Mais revenons à notre Laffer qui a des
principes dont l’un énonce qu’au-delà d’un certain taux, toute augmentation restreint
l’assiette sur laquelle celui ci est assis, et si le diamètre de l’assiette
diminue, on peut penser que ce que l’on met dedans se trouve réduit aussi à la
portion congrue.
On n’épiloguera pas non plus sur la taxe à75%, botte secrète
qui propulsa François au firmament des ennemis de la finance du temps où il
était encore socialiste car elle ne nous
concerne pas. En effet, parmi nous, point de sportifs de haut niveau, point de
chanteurs à la voix cristalline, point de traders sous xanax, point de requins
de la finance.
Non, uniquement du fumeur de base qui ira se fournir au
marché parallèle ou franchira la frontière pour continuer à adorer ses dieux
nicotine et goudron à moins qu’ils ne se décident à se convertir à l’abstinence
tabagique.
Ou encore des retraités qui se désoleront de voir leurs
pelouses croitre en même temps que leurs cranes se dégarnissent et qui seront
contraints, en raison de lombaires arthrosés de faire appel à de la vaillante main d’œuvre qu’ils
règleront, selon la formule consacrée, de la main à la main.
Et nos tenants de la pression fiscale qui à force de nous
pomper verront leurs cuves se tarir et la croissance s’évanouir contempleront
peut être cette courbe tant honnie en disant, mezza voce comme en écho à un fameux slogan
publicitaire, et pour qu’on ne les
entende pas proférer une telle insanité d’appellation non contrôlée socialiste «
Laffer, y’en a pas deux ».