Lundi 10 mars, au journal de 20h sur TF1, notre Garde des
Sceaux s’est quelque peu pris les pieds dans le tapis.
A
la question posée par Gilles Bouleau « Quand
avez-vous appris que Nicolas Sarkozy était sur écoutes ? L’avez-vous appris
comme nous en lisant le journal Le Monde à 13h, vendredi 7 mars, ou avant
? » Elle a répondu sans réfléchir, car c’est sa nature, elle est très
spontanée « La réponse à votre
question, est très claire. Je n’avais pas l’information avant ».
La réponse est en
effet limpide mais la question a-t-elle
bien été comprise ? Gilles a-t-il bien fait son ‘’Bouleau’’ ?
S’est-il bien exprimé ? La question était-elle aussi claire que la
réponse ?
De toute évidence, non, Christiane n’avait pas bien compris
l’énoncé de la question et comme ça peut arriver à chacun de nous, elle n’a pas
voulu passer pour l’ignare de service qui ne connait pas la réponse et a répliqué au hasard en espérant avoir
tout bon.
C’est donc un regrettable malentendu du
essentiellement à l’ambigüité de la formulation du journaliste de TF1. La
preuve en est donnée le lendemain sur
France 2 avec l’excellent Ayrault qui a tout compris ce que lui exprimait le
non moins excellent Pujadas et qui contredit sa Ministre en précisant qu’elle
et lui avaient été informés par le procureur de Paris le 26 février.
La Ministre aurait-elle menti à l’insu de
son plein gré ou ment-elle comme elle respire ? Dans cette dernière
hypothèse, nous nous en voudrions de la priver de son oxygène et d’ailleurs à
la sortie du conseil des ministres mercredi, elle s’offre encore une bonne
bouffée d’air en déclarant pendant la conférence qui a suivi le conseil des
ministres « Je n'ai
pas menti ».
Il y a plusieurs manières de mentir, effrontément comme
Cahuzac, droit dans les yeux, d’autres comme Taubira mentent sans renier leurs
convictions, c'est-à-dire gauchement.
Quant à Valls, selon le
Canard Enchainé qui prétend que les officiers de police judiciaire en charge de
l’enquête lui faisaient parvenir régulièrement leur rapport sur l’avancement de
celle-ci, il a répondu avec l’aplomb qui le caractérise qu’il ne savait pas et
qui l’avait appris comme tout un chacun en lisant cet indispensable quotidien
qu’est ‘’Le Monde’’.
Frédéric Dard écrivait à propos du mensonge qu’il est un
outil pour l’homme et une parure pour la femme, dans ce cas Manuel est un fichu
bricoleur et Christiane une gente dame parée de ses plus beaux atours.